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PARAMĀRTHA (499-569)

Maître bouddhiste indien et traducteur de textes en chinois. Originaire d'Ujjayinī, dans l'Inde du Nord, Paramārtha (Zhendi) arrive à Canton en 546, avec deux cent quarante liasses de manuscrits sanskrits, puis dans la capitale de l'empereur Wu des Liang (502-556), Jianye (Nankin), en 548, où il est mis à la tête d'un bureau de traductions. Les troubles qui éclatent à cette époque l'empêchent de poursuivre sa mission à Jianye. Paramārtha mène une vie agitée, se déplaçant constamment d'une résidence à une autre et caressant le projet de retourner dans sa patrie. Après plusieurs tentatives qui se sont heurtées aux supplications de ses disciples, il est près d'y parvenir en 562. Mais le navire sur lequel il s'est embarqué à Canton est forcé de rebrousser chemin. Il s'installe à Canton sur les instances du gouverneur de la province, Ouyang Wei, et y continue son œuvre de traduction, qui ne sera plus interrompue que par une tentative de suicide en 568 et par sa mort l'année suivante.

Paramārtha traduisit une soixantaine de textes, dont la moitié environ subsistent et dont il faut mentionner le Suvarnaprabhāsasūtra (Sūtra de la Radiance d'Or) le Mahāyānashraddhotpādashāstra (Traité de la production de la Foi dans le Grand Véhicule, écrit discuté qui serait plutôt une composition chinoise apocryphe). La Vimshatikā (Traité en vingt stances), la Trimshikā (Traité en trente stances), le Mahāyānasamgraha (Somme du Grand Véhicule) et le Madhyāntavibhāga (Discrimination du Milieu et des Extrêmes) appartiennent à l'école vijnānavādin que Paramārtha contribua fortement à faire connaître et apprécier en Chine. Il avait d'ailleurs pour dessein de traduire le texte le plus considérable de cette école : le Saptadashabhūmishāstra (Traité des Dix-Sept Terres), appelé aussi Yogācārabhūmishāstra (Traité des Terres de la pratique du Yoga), travail monumental qu'il ne put jamais mener à son terme.

Il est souvent difficile, dans les traductions de Paramārtha, de séparer ses commentaires du texte original (il connaissait mal le chinois et ses rédacteurs chinois, mal le sanskrit). De nombreux commentaires qui circulèrent sous son nom et qui avaient été réunis par ses disciples, à partir des explications orales qu'il donnait au cours de ses traductions, furent détruits au viie siècle par l'école de Xuanzang, sous le prétexte qu'ils étaient périmés.

— Jean-Christian COPPIETERS

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Jean-Christian COPPIETERS. PARAMĀRTHA (499-569) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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