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PĀṆINI (Ve s. av. J.-C. env.)

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Le modèle grammatical paninéen

Les formules de Pāṇini sont des règles de construction des mots, non d'analyse. L'analyse des mots en racine, suffixe, etc. est impliquée par l'Aṣṭādhyāyī et l'on voit qu'elle a été faite par Pāṇini de façon tout à fait rationnelle, avec aussi beaucoup de finesse, comme en témoignent les notations de détail. Mais ce manuel n'est pas la description analytique d'un corpus de formes attestées. Il décrit la compétence des éléments de la langue et vise à fournir un instrument permettant à l'utilisateur de construire toute forme.

Pāṇini utilise en gros deux schémas de construction des mots. Pour la dérivation primaire, il part de la racine, élément exprimant une action, à quoi il ajoute des suffixes dont il définit le sens, telle ou telle rection avec l'action, et qui déterminent le cas échéant l'application de règles phonétiques. Pour la dérivation secondaire et la composition qui sont couramment groupées sous la dénomination de vṛtti, Pāṇini part d'une forme analytique, un syntagme formé de noms tous fléchis, pour lequel il prescrit une transformation en une base non fléchie suivie d'un suffixe, ou une séquence de mots non fléchis. Par exemple, le composé rājapuruṣaḥ (« serviteur du roi ») est la transformation de rājñaḥ [génitif] puruṣaḥ par les règles successives : 1. attribution du nom « composé » au syntagme entier ; 2. attribution du nom « thème nominal » à cette même forme en tant que composé ; 3. amuissement des désinences internes (rājan puruṣa) ; 4. amuissement du n final de rājan en composition ; 5. apparition d'une nouvelle désinence selon la fonction du nouveau mot dans la phrase (rājapuruṣaḥ [nominatif]), etc.

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Pour citer cet article

Pierre-Sylvain FILLIOZAT. PĀṆINI (Ve s. av. J.-C. env.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • DETTE, anthropologie

    • Écrit par
    • 10 460 mots
    • 1 média
    Qu'en est-il donc du « devoir » ?La règle II, i, 43 de Pāṇini offre au grammairien Patañjali et à ses commentateurs la matière d'une discussion technique, mais qui montre, chemin faisant, que le terme r̥ṇa peut s'employer, par extension, au sens d'«  obligation », « devoir ». Voici le résumé...
  • GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) - Grammaire et langage dans l'Inde ancienne

    • Écrit par
    • 3 019 mots
    C'est dans la grammaire que l'on voit se manifester l'esprit scientifique de la façon la plus remarquable. Pāṇini n'est pas le premier grammairien indien. Il cite lui-même quelques prédécesseurs. Mais les ouvrages de ces derniers n'ont pas survécu. Il semble que, par ses qualités propres, celui de...
  • LOGIQUE INDIENNE

    • Écrit par
    • 6 569 mots
    ...pour les débats autour de questions de logique auxquels se livra l'école des grammairiens fondée vers 400 avant notre ère par la grammaire sanscrite de Pāṇini et parfois traitée exactement comme un système philosophique : la pāṇinīya darśana. Depuis Kātyāyana, dont le livre sur Pāṇini intitulé ...
  • PATAÑJALI LE GRAMMAIRIEN (IIe s. av. J.-C. ?)

    • Écrit par
    • 1 877 mots

    Le nom de Patañjali est attaché à une œuvre majeure de la littérature grammaticale sanskrite, le Mahābhāṣya, qui, vraisemblablement du iie siècle avant J.-C., est un commentaire sur la célèbre grammaire de Pāṇini. Rédigé sous forme de dialogue, cet ouvrage va beaucoup plus loin...