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OPALE

Dioxyde de silicium hydreux, l'opale (ou gel de silice) se distingue des minéraux des autres groupes du quartz par une structure cristalline toujours amorphe. Elle se présente donc en masses informes. La beauté des reflets irisés qu'elle arbore parfois en fait une gemme très recherchée parmi les pierres fines.

formule : SiO2 ;

système : rhomboédrique ;

dureté : de 5,5 à 6,5 ;

poids spécifique : de 1,9 à 2,2 ;

éclat : de vitreux à nacré (opalescent) ;

transparence : de transparente à opaque ;

cassure : conchoïdale, esquilleuse.

Son nom vient du sanscrit upala, « pierre précieuse ». L'opale fut appréciée de tout temps, les plus anciens objets connus taillés dans ce gel de silice datant de cinq siècles avant notre ère. La pièce la plus connue, faisant partie du trésor de la Couronne de France, est probablement le Feu troyen, ancien joyau de l'impératrice Joséphine, conservé désormais au Muséum national d'histoire naturelle à Paris.

Les opales contiennent en moyenne de 5 à 10 p. 100 d'eau, mais cette teneur peut atteindre 30 p. 100. En vieillissant, l'opale peut perdre son eau (l'opale est alors appelée hydrophane) et se fissurer. Il suffit de la tremper dans de l'huile ou du blanc de baleine pour qu'elle retrouve son éclat et sa structure opaline. Les pièces de valeur sont ainsi parfois conservées dans de la ouate humide, d'autant que l'opale est fragile, sensible aux chocs et qu'elle peut être attaquée par des acides.

Les opales se forment dans les laves acides (andésites, trachytes) par altération hydrothermale des silicates ; elles pseudomorphosent aussi les tests des diatomées (algues unicellulaires) et les spicules des spongiaires, et interviennent dans les processus de silicification des « végétaux pétrifiés ».

On distingue les opales communes, très répandues, les opales « nobles » et les opales de feu utilisées comme pierres fines.

L'opale commune peut être incolore et transparente (appelée alors hyalite), de couleur jaune, laiteuse, nacrée (le cacholong, à l'aspect de la porcelaine), verte (la prasopale), brune, etc.

L'opale noble, la plus recherchée, est caractérisée par ses reflets irisés changeants selon l'angle de vision. Cette propriété est due aux minuscules gouttes d'eau et à de petites inclusions (10—7 m) de cristobalite piégées dans le réseau cristallin. Leur couleur varie du bleu foncé au vert sombre, parfois grise et très rarement noire. Certains lapidaires attribuent à l'opale noire, trouvée pour la première fois au xixe siècle en Australie, une valeur semblable à celle du diamant. Les gisements des andésites et des trachytes de Dubnik (Slovaquie) ont fourni les plus belles pièces, dont le Feu troyen, jusqu'à la fin du xixe siècle avant que ne soient découverts les plus riches sites australiens, renfermant des gemmes avec une gamme de couleur plus complète. La plus grosse opale qui y fut découverte mesure 50 cm × 15 cm ; elle est exposée au muséum de New York. D'autres gisements d'opales nobles sont connus au Brésil, dans le Nevada (États-Unis), au Japon, en Inde, au Guatemala et en Honduras.

Opale - crédits : C.Bevilacqua/ De Agostini/ Getty Images

Opale

L'opale de feu, de couleur jaune orangé à rouge, fut découverte au Mexique par Alexander von Humboldt lors de son périple, à caractère naturaliste, en Amérique de 1799 à 1804. C'est aujourd'hui encore dans ce pays, dans les mines Zimapan, que l'on extrait des trachytes les plus belles opales de feu. D'autres gisements sont connus en Australie, au Brésil, au Guatemala, au Honduras et en Turquie où on l'appelle simavopal.

L'opale est fluorescente, hormis l'opale noire.

— Yves GAUTIER

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Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

Classification

Pour citer cet article

Yves GAUTIER. OPALE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Opale - crédits : C.Bevilacqua/ De Agostini/ Getty Images

Opale

Autres références

  • COULEUR DES MINÉRAUX

    • Écrit par André JULG
    • 3 516 mots
    • 3 médias
    ...phénomène est dû à la présence de fines aiguilles de rutile (TiO2) et à des vides dans le réseau. Un cas particulièrement intéressant est celui de l'opale noble d'Australie, formée d'un empilement de petites sphères de silice hydratée entourées d'un milieu de composition légèrement différente,...
  • CRISTAUX PHOTONIQUES

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 348 mots

    Les cristaux photoniques sont des nanostructures périodiques de matériaux qui ont sur la propagation des photons les mêmes effets que les cristaux usuels ont sur celle des électrons : certaines longueurs d'onde peuvent se propager tandis que d'autres non. Selon que la périodicité existe le long...

  • GEMMES

    • Écrit par Jean-Paul POIROT, Henri-Jean SCHUBNEL
    • 6 216 mots
    • 26 médias
    L'opale est une gemme laiteuse constituée de silice hydratée (et amorphe aux rayons X), dont les belles variétés montrent des irisations de vives couleurs. L'« opale noire », à irisations vertes, bleues, mauves et rouges, se rencontre en Australie, l'« opale de feu », orangé vif, au Mexique....
  • SILICE

    • Écrit par Maurice LELUBRE, Jean WYART
    • 5 702 mots
    • 11 médias
    L'opale est une forme de silice hydratée, dont la composition chimique la rapproche de la calcédoine. Sa structure atomique, revélée par les rayons X, est un arrangement plus ou moins désordonné de strates de tétraèdres SiO4 qui l'apparente à la fois à la tridymite et à la cristobalite....

Voir aussi