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PACIFIQUE OCÉAN

Les grandes structures du Pacifique

Les dorsales

Dorsale entre la Californie et le Chili - crédits : Encyclopædia Universalis France

Dorsale entre la Californie et le Chili

Tout le secteur sud et sud-est de l'océan Pacifique est dominé par la présence de dorsales actives : dorsale Pacifique-Antarctique entre le point triple au sud de Macquarie et la microplaque Juan Ferńandez à l'intersection avec la zone de fracture du Chili, dorsale du Pacifique est entre cette même zone de fracture et l'entrée du golfe de Californie (zone de fracture Tamayo), dorsales Gorda, Juan de Fuca et Explorer en face de l'Oregon et de la Colombie britannique et enfin dorsale de Colón entre le point triple des Galápagos et la région à l'ouest de Panamá.

Les dorsales de l'océan Pacifique sont caractérisées par des taux d' accrétion rapides (de 5 à 10 cm par an) à ultrarapides (de 10 à 16 cm par an). Elles constituent de vastes bombements avec un relief de 2 000 à 3 000 mètres au-dessus des bassins adjacents et une largeur dépassant 2 000 kilomètres. Les dorsales du Pacifique ne montrent pas de vallées, ou rifts, dans les zones axiales, au contraire des dorsales des océans Indien et Atlantique, qui sont associées à une accrétion plus lente. L'axe de la dorsale du Pacifique est à 130 N., par exemple, est marqué par une ride linéaire de 200 à 300 mètres de relief, d'une dizaine de kilomètres de largeur, entaillée par un petit graben de 500 mètres de largeur et de 50 mètres de profondeur. La ride axiale, continue en première approximation, est en fait marquée par une gamme complète de discontinuités : failles transformantes stricto sensu, rides qui se propagent (propagators), rifts en relais ou rides dédoublées (overlapping spreading centers, ou O.S.C.). Ces discontinuités ne sont peut-être pas spécifiques de l'océan Pacifique, mais c'est ici qu'elles sont le mieux développées. Dans cet océan, on observe un seuil maximal dans le taux d'accrétion au-delà duquel les relais d'extension ne peuvent plus se faire par des failles transformantes. En effet, la faille transformante Garrett à 130 S., qui permet un transfert d'accrétion à 14 centimètres par an, est la dernière faille transformante observée quand on se déplace vers le sud, à taux d'accrétion croissant, le long de la dorsale du Pacifique est. Au sud de la faille Garrett, le transfert d'accrétion à des taux qui dépassent 14 centimètres par an se fait soit par des rifts en relais, soit par des microplaques, microplaque Rapa Nui à l'ouest de l'île de Pâques et microplaque Juan Fernández entre 31030′ et 350 S..

L'axe de la dorsale du Pacifique est, comme d'autres dorsales, mais avec une amplitude moins grande, change de profondeur le long de l'axe avec une amplitude de l'ordre de 500 à 1 000 mètres. Les parties profondes sont situées au niveau des discontinuités axiales qui définissent une segmentation tectonique et également géochimique. On relie ces variations au fonctionnement des instabilités convectives qui se développent au droit des dorsales.

La structure superficielle de la dorsale du Pacifique est a été étudiée au moyen d'expériences de sismique réfraction et de sismique réflexion multitrace (cf. dorsales océaniques, fig. 6). À l'axe, on trouve une chambre magmatique relativement continue et étroite (2,8 km) dont le toit se situe entre 1,4 et 2,5 kilomètres environ sous le fond de l'océan. La croûte océanique superficielle (entre 0 et 500 m) dans la région axiale montre des vitesses de propagation des ondes sismiques anormalement basses (de 2 à 3 km/s) par rapport à la croûte plus ancienne (supérieures à 4 km/s). En dehors de l'axe, la croûte océanique montre des profils de vitesse identiques quel que soit l'âge. De plus, la croûte océanique montre une épaisseur uniforme dès sa création.

Une anomalie positive de gravité de faible amplitude (de 15[...]

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Écrit par

  • : ingénieur civil des Mines, professeur des Universités en géophysique, université de Brest

Classification

Pour citer cet article

Jean FRANCHETEAU. PACIFIQUE OCÉAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Bathyscaphe <it>Trieste</it> - crédits : Bettmann/ Getty Images

Bathyscaphe Trieste

John Murray - crédits : Courtesy of NOAA Photo Library

John Murray

Trapps abyssaux d'âge crétacé - crédits : Encyclopædia Universalis France

Trapps abyssaux d'âge crétacé

Autres références

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Originelles, et remontant au moins au Paléozoïque, alors que les Amériques représentaient la façade occidentale (dans les coordonnées géographiques actuelles) de ce qui allait devenir la Pangée, les relations avec le Pacifique se sont poursuivies au cours du Secondaire et du Tertiaire, alors que les...
  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géographie

    • Écrit par Jacqueline BEAUJEU-GARNIER, Danièle LAVALLÉE, Catherine LEFORT
    • 18 105 mots
    • 9 médias
    Sur une représentation de la sphère terrestre, le continent américain apparaît comme une barrière continue entre l'Atlantique à l'est et le Pacifique à l'ouest, un obstacle aux relations entre les rives occidentales du Vieux Monde et les rivages orientaux où se développent les terres asiatiques....
  • ARCS INSULAIRES

    • Écrit par Jean AUBOUIN
    • 1 784 mots
    • 3 médias
    ...Généralement, la subduction qui donne naissance à l'arc insulaire se fait en direction du continent : c'est le dispositif général tout autour du Pacifique central, selon ce qui constitue la fameuse ligne de l'andésite de E. Suess. Mais dans le Pacifique occidental, la situation est plus variée....
  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

    • Écrit par Philippe PELLETIER
    • 23 142 mots
    • 4 médias
    La limite orientale semble nette, avec la guirlande d'arcs insulaires et d'archipels qui ourlent lafaçade pacifique des terres continentales asiatiques. Mais elle n'est pas sans complexités car l'Asie est en contact avec les pays de l'Océanie, dont les possessions américaines (les Mariannes par exemple)....
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Voir aussi