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BOUKHARINE NICOLAS IVANOVITCH (1888-1938)

Le communisme de gauche

Après la prise du pouvoir par les bolcheviks en octobre 1917, Boukharine devient le porte-parole des « communistes de gauche ». Il est opposé à la signature de la paix de Brest-Litovsk et préconise la « guerre révolutionnaire » ; il ne veut pas entendre parler de concessions au capital étranger pour développer l'industrie en Union soviétique ; il est hostile à l'emploi de spécialistes bourgeois. Il salue le « communisme de guerre », imposé par les nécessités de la guerre civile, comme une route pouvant mener plus rapidement à la société communiste. On trouve un reflet de cette pensée dans son livre L'Économie de la période de transition, et aussi dans le manuel qu'il écrit en commun avec E. Preobrajensky, L'A.B.C. du communisme.

Très attaché aux problèmes culturels, il soutient le groupe d'écrivains qui préconise une « littérature prolétarienne », à la différence de Lénine et de Trotski qui se refusent à soumettre les principes des lettres et des arts aux vicissitudes d'une période aussi tourmentée que celle de la dictature du prolétariat, et qui attendent l'épanouissement de la culture de la société sans classe que prépare la révolution. Il écrit aussi Le Matérialisme historique, ouvrage plein d'érudition, mais dans lequel il manifeste un déterminisme mécaniste, use de catégories tranchées, de classifications absolues ; en un mot, il manifeste cette méconnaissance de la dialectique que Lénine a dénoncée dans ses dernières notes au Parti bolchevique.

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Écrit par

  • : directeur de la revue Quatrième Internationale

Classification

Pour citer cet article

Pierre FRANK. BOUKHARINE NICOLAS IVANOVITCH (1888-1938) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PREOBRAJENSKI EVGUENI ALEXEÏEVITCH (1886-1937)

    • Écrit par Yves SUAUDEAU
    • 929 mots

    Né dans une famille de petits fonctionnaires, Preobrajenski connaît, dès le lycée, les cercles d'études marxistes. Militant et bolchevik à dix-huit ans, il participe après 1907 à la lutte clandestine. Arrêté, il intervient lorsque Kerenski, son avocat, qui sera en 1917 chef du gouvernement...

  • STALINE JOSEPH VISSARIONOVITCH DJOUGACHVILI dit (1879-1953)

    • Écrit par Nicolas WERTH
    • 6 474 mots
    • 7 médias
    ...Kamenev pour éliminer du jeu politique son adversaire le plus dangereux, Trotski. Une fois ce dernier affaibli, il renverse ses alliances et se rapproche de Boukharine, Tomski et Rykov pour écarter Zinoviev et Kamenev de la direction. Désormais assez puissant, il se retourne contre ses alliés de la veille...
  • U.R.S.S. - Histoire

    • Écrit par Nicolas WERTH
    • 22 741 mots
    • 53 médias
    Selon Boukharine, une telle politique ne peut que « tuer la poule aux œufs d'or ». Il faut, au contraire, satisfaire en priorité les besoins de la paysannerie, jouer à fond la carte de l'économie de marché. Tel est le sens de son discours du 17 avril 1925, au cours duquel il appelle les paysans à « s'enrichir,...

Voir aussi