SCHOLES MYRON (1941- )

Né en 1941, Myron Scholes présente son doctorat en 1969 à l'université de Chicago. Il occupe en 1988 la chaire Frank E. Buck de professeur de finance au Graduate School of Business de l'université Stanford (Californie) où il dirige également des recherches pour l'Institution Hoover. Il a reçu le prix Nobel d'économie en 1997 pour avoir élaboré, avec Fischer Black, une « méthode d'évaluation des instruments financiers dérivés ». Fischer Black, qui avait de peu dépassé la cinquantaine, est décédé en août 1995.

L'Académie royale a précisé dans ses attendus que les deux professeurs ont conçu « une formule mathématique novatrice pour estimer les risques liés aux options sur actions » et qu'ils ont ouvert « de nouveaux horizons au champ des évaluations économiques ».

Le co-lauréat de Myron Scholes, Robert Merton, a joué un rôle très important dans l'élaboration de cette méthode d'évaluation ainsi que dans les applications qu'elle a permises pour améliorer la gestion des risques attachés aux nouveaux produits financiers.

Les « produits dérivés », sorte de promesses négociables d'achat ou de vente, se sont développés sur les places financières internationales à partir des années 1980. Ces instruments permettent en fait de dissocier les risques selon leur nature (risques de crédit, de liquidité ou de marché) et de les réorienter vers des agents qui acceptent de les assumer. Parmi ces nouveaux produits financiers, les « options » sont des titres qui donnent à leurs détenteurs le droit d'acheter ou de vendre quelque chose plus tard, à un prix déterminé à l'avance. Ces instruments de gestion offrent ainsi aux investisseurs non seulement un outil de couverture et de minimisation du risque, mais aussi parfois un outil de spéculation.

Déjà en 1900, Louis Bachelier, un mathématicien français, présentait à la Sorbonne une thèse de doctorat au titre visionnaire, Théorie de la spéculation. Dans les années 1960, des auteurs tels James Boness et Paul Samuelson (Prix Nobel d'économie en 1970) proposaient des formules pour déterminer les prix d'équilibre des options. Leurs hypothèses ne se sont pas révélées suffisamment réalistes pour entraîner des applications, mais des améliorations apportées à ces formules au début des années 1970 ont permis d'obtenir des résultats plus satisfaisants

C'est dans ces mêmes années 1970 que Myron Scholes et Fischer Black mettent leurs compétences en commun et proposent la première version de la formule de calcul du prix des options qui leur vaudra le prix Nobel.

En 1973, Scholes et Black publient la célèbre formule du calcul de la valeur d'option d'achat qui porte leur nom et se présente sous une forme bien sibylline pour le profane : C = S.N(d) — Xe π.N(d — σ√t).

Elle signifie que le prix de l'option est égal à la différence entre le cours anticipé de l'action et le coût anticipé si l'option est exercée. À l'exception du paramètre σ qui représente la volatilité des cours, tous les autres peuvent faire l'objet d'observations effectives à partir des données du marché.

C'est en avril 1973, à peine un mois avant la publication de cette formule que le Chicago Board Options Exchange (C.B.O.E.) a créé un marché d'options. Dès 1975, les opérateurs sur options, aidés de logiciels spécifiques, ont commencé à appliquer la formule pour évaluer et protéger leurs positions. La mise en pratique aussi rapide d'un résultat théorique était chose tout à fait exceptionnelle en économie financière.

Si Myron Scholes et Fischer Black ont eu l'intuition fondamentale de la démonstration, ils ont pris pour base de recherche le « modèle d'équilibre des actifs financiers » (ou Capital Asset Pricing Model, dit C.A.P.M.) de leur compatriote William[...]

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Françoise PICHON-MAMÈRE, « SCHOLES MYRON (1941- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

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