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MIYAZAKI HAYAO (1941- )

Le mythe au présent

À partir de Nausicaä, Miyazaki entame une série de films de plus en plus personnels, qui sont autant d'expressions d'un univers à la fois hanté par les anciens mythes japonais et par des préoccupations écologiques, nées de l'effroi du cinéaste devant la destruction de la nature par le Japon industriel. Nausicaä ayant connu un énorme succès nippon, Miyazaki et Takahata fondent en 1985 le studio Ghibli, situé à Koganei, dans une banlieue à l’ouest de Tōkyō.

Avec cette structure artisanale d'envergure, Miyazaki va se consacrer à une série de films de qualité qu’il concevra, scénarisera et réalisera le plus souvent : Le Château dans le ciel (1986), Mon Voisin Totoro (1988), Kiki la petite sorcière (1989), Porco Rosso (1992), dont le héros est un cochon aviateur, et enfin Princesse Mononoké, où il revisite les mythes fondateurs du Japon, et Le Voyage de Chihiro, sorte de version personnelle d'Alice au pays des merveilles, qui confronte une petite fille à l'univers des dieux nippons. Ce film, l’un des plus grands succès historiques au Japon, reprend le thème favori de Miyazaki, celui d'une petite fille ou d'une princesse aux prises avec le monde extérieur, réel ou imaginaire. Cette trame, proche du conte d'initiation, se retrouve dans Le Château ambulant – ici, l'héroïne doit découvrir un secret afin de se libérer d'une malédiction), ainsi que dans Le Garçon et le Héron (2023), où l’on suit un jeune garçon fasciné par une créature rappelant les yōkai, ces êtres surnaturels, souvent espiègles, qui peuplent le folklore japonais et que Miyazaki convoque dans ses créations.

Le succès local et international qu'il connaît n'affecte pas Miyazaki Hayao, qui continue de réaliser des films personnels et populaires en restant fidèle aux techniques d'animation traditionnelle à la main, et en réduisant au minimum le recours au graphisme sur ordinateur. Japonais authentique et « fils du cinéma », il est à la fois respecté par ses confrères, adoré par le public et idolâtré à l'étranger, grâce à la création d'un univers graphiquement original, qui nous renvoie aux obsessions d'un monde en crise, un thème plus que jamais présent dans Le vent se lève (2013).

<em>Le vent se lève</em>, de Miyazaki Hayao.
 - crédits : Studio Ghibli/ The Kobal Collection/ Picture Desk

Le vent se lève, de Miyazaki Hayao.

<em>Le vent se lève</em>, de Miyazaki Hayao - crédits : Studio Ghibli/ The Kobal Collection/ Picture Desk

Le vent se lève, de Miyazaki Hayao

— Max TESSIER

— Universalis

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Écrit par

  • : critique de cinéma
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Max TESSIER. MIYAZAKI HAYAO (1941- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<em>Le Garçon et le Héron</em>, Miyazaki Hayao - crédits : 2023 Studio Ghibli

Le Garçon et le Héron, Miyazaki Hayao

<em>Le vent se lève</em>, de Miyazaki Hayao.
 - crédits : Studio Ghibli/ The Kobal Collection/ Picture Desk

Le vent se lève, de Miyazaki Hayao.

<em>Le vent se lève</em>, de Miyazaki Hayao - crédits : Studio Ghibli/ The Kobal Collection/ Picture Desk

Le vent se lève, de Miyazaki Hayao

Autres références

  • LE GARÇON ET LE HÉRON (Miyazaki Hayao)

    • Écrit par René MARX
    • 992 mots
    • 1 média

    En 2013, Miyazaki Hayao annonçait que son onzième film d’animation, Le vent se lève, serait son dernier. Long-métrage splendide et d’une grande complexité, comme dix ans plus tard Le Garçon et le Héron (2023). Pour ses admirateurs du monde entier, mais aussi pour l’histoire du cinéma, ...

  • LE VENT SE LÈVE (Miyazaki Hayao)

    • Écrit par Bernard GÉNIN
    • 1 056 mots
    • 1 média

    « Le vent se lève ! il faut tenter de vivre ! » Ce vers du Cimetière marin de Paul Valéry est cité à plusieurs reprises (en français) dans ce qui devait être – le cinéaste l’a alors annoncé – le dernier long-métrage de Miyazaki Hayao. Le maître de l’animation japonaise contemporaine...

  • BANDE DESSINÉE

    • Écrit par Dominique PETITFAUX
    • 22 913 mots
    • 15 médias
    Dans le genre fantastique se détachent Nausicaä, qui a pour cadre une forêt toxique (1982), manga créé par le futur auteur de films d'animation Hayao Miyazaki, Dragon Ball (1984) d’Akira Toriyama, longue quête de boules de cristal magiques, Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque (1986) de...
  • CINÉMA (Cinémas parallèles) - Le cinéma d'animation

    • Écrit par Bernard GÉNIN, André MARTIN
    • 17 657 mots
    • 6 médias
    ...japonais » sonne alors de façon péjorative. Elle est synonyme d'industrie lourde, de dessin bâclé, animé à l'économie (quatre dessins par seconde, au lieu de douze).Il faudra attendre le début des années 1980 pour qu'apparaisse une nouvelle génération d'auteurs, dont le chef de file est Miyazaki Hayao.
  • JAPON (Arts et culture) - Le cinéma

    • Écrit par Hubert NIOGRET
    • 5 429 mots
    • 2 médias
    Miyazaki Hayao – le plus célèbre de tous les cinéastes japonais, ses films ont tous été d’extraordinaires succès depuis Mon voisinTotoro – a pris une demi-retraite avec Arietty et le petit monde des chapardeurs (Kai-gurashi no Arietti, 2010), qui a été réalisé par Yonebayashi Hiromasa,...
  • TAKAHATA ISAO (1935-2018)

    • Écrit par Bernard GÉNIN
    • 803 mots

    Né le 29 octobre 1935 à Ise, diplômé de littérature française à l’université de Tōkyō en 1959, Takahata Isao entre la même année à la Toei Doga, le plus grand studio de dessin animé du Japon où il débute comme assistant réalisateur. Contrairement à son futur confrère Miyazaki...

Voir aussi