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BLANC MICHEL (1952- )

Né en 1952, Michel Blanc fait partie de la génération de comédiens formés à l'école du café-théâtre (notamment Coluche, Gérard Jugnot, Patrick Dewaere, Gérard Lanvin, Miou-Miou ou Dominique Lavanant). Il intègre rapidement la fameuse troupe du Splendid (avec Josiane Balasko, Thierry Lhermite, Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Anémone, Martin Lamotte...). Ce petit chauve fragile, tour à tour vindicatif et hypocondriaque, excellant dans les rôles d'ami importun ou de dragueur maladroit, aborde le cinéma au milieu des années 1970 dans des emplois secondaires. Comme au Splendid, il est souvent l'auteur de ses dialogues, voire de scènes entières (chez Lautner, Pires ou Nemes). ,Mais il ne devient populaire qu'à partir de 1978 grâce aux Bronzés et aux quatre films suivants de Patrice Leconte, ce qui lui permet de donner la réplique à Jerry Lewis dans le malheureusement calamiteux Retenez-moi ou je fais un malheur (Michel Gérard, 1983).

Pratiquement en même temps que Gérard Jugnot et Josiane Balasko, Michel Blanc passe à la réalisation : Marche à l'ombre (1984) applique aux aventures picaresques du macho (Gérard Lanvin) et du pleurnichard (Michel Blanc) les recettes apprises chez Leconte (soigner les dialogues et le pittoresque), cela aux dépens de l'approfondissement des personnages. Mais ses premiers rôles en forme d'audacieux tours de force – travesti pitoyable dans Tenue de soirée, Bertrand Blier, 1986, face à Gérard Depardieu ; entièrement nu pendant tout le film dans Une nuit à l'Assemblée nationale, Jean-Pierre Mocky, 1988 – ou bien reprenant le rôle de Michel Simon dans un remake de Panique de Julien Duvivier (Monsieur Hire, Patrice Leconte, 1988) –  le font reconnaître comme un très grand comédien. Dès lors, il apparaît au générique de productions internationales signées Peter Greenaway, Robert Altman ou Roberto Benigni. En France, il tourne pour Bertrand Blier, Claude Berri, Gérard Krawczyk, mais aussi à la télévision, dans des comédies à succès (Je vous trouve très beau, Isabelle Mergault, 2006) et de plus en plus souvent dans des rôles dramatiques, comme celui du médecin engagé dans les premières luttes citoyennes contre le sida dans Les Témoins (André Téchiné, 2006) ou celui du directeur de cabinet qui voit se fissurer son idéal républicain dans L’Exercice de lÉtat (Pierre Schoeller, 2011).

Michel Blanc a aussi réalisé des longs-métrages. Grosse Fatigue (1994) est à la fois drôle et troublant. L'acteur y joue son propre rôle, mais un sosie prend sa place et le voilà emporté dans la spirale d'une crise identitaire qui le conduit à une cinglante autodérision (Carole Bouquet lui lançant par exemple : « Arrête de faire du sous-Woody Allen chiant » !). Embrassez qui vous voudrez (2001) est une comédie douce-amère qui fait se croiser plusieurs couples, à la fois désaccordés et en vacances au Touquet. Il y a Charlotte Rampling et Jacques Dutronc, Karin Viard et Denis Podalydès, mais aussi Carole Bouquet, Clotilde Courau, Lou Doillon, Vincent Elbaz et Michel Blanc lui-même en protagoniste antipathique, tous broyés par la mécanique du vaudeville. En collaboration avec le romancier Hanif Kureishi pour le scénario, il a également réalisé Mauvaise Passe (1999).

— René PRÉDAL

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Écrit par

  • : professeur honoraire d'histoire et esthétique du cinéma, département des arts du spectacle de l'université de Caen

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René PRÉDAL. BLANC MICHEL (1952- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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