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RAMPLING CHARLOTTE (1946- )

Né le 5 février 1946 à Sturmer, dans l'Essex, au Royaume-Uni, Charlotte Rampling est la fille d'un officier supérieur de l'armée britannique, qui fut médaillé d'or, pour le relais 4 × 400 m, aux jeux Olympiques de 1936, à Munich. Celui-ci ayant été affecté en France, alors qu'elle a huit ans, elle y fait sa scolarité. De retour en Angleterre, elle mène, au terme de ses études, une activité de mannequin à Londres. Après avoir fait de forts brefs débuts au cinéma, en 1965, dans The Knack... and How to Getit (Le Knack... et comment l'avoir) de Richard Lester, elle suit des cours d'art dramatique au Royal Court, tout en se produisant au cinéma, où elle est la colocataire garce de l'héroïne de Georgy Girl de Silvio Narizzano (1966), et à la télévision, avec notamment un épisode de The Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir ; 1967). Bouleversée par la mort de sa sœur aînée, Sarah, qui, à l'âge de vingt-trois ans, s'est suicidée, elle quitte son pays natal pour un périple « mystique » qui la conduira, un temps, en Orient.

En Italie, Charlotte Rampling va tourner dans Sequestro di personna (1968) de Gianfranco Mingozzi, avant de tenir son premier rôle important dans La Cadutadegli Dei (Les Damnés, 1969) de Luchino Visconti. Elle se rend ensuite aux États-Unis, où elle joue dans trois films, dont Vanishing Point (Point limite zéro, 1971) de Richard Sarafian, retourne en Italie pour Addio, fratellecrudele (Dommage qu'elle soit une putain, 1971) de Giuseppe Patroni Griffi, puis au Royaume-Uni où, entre autres rôles, elle incarne Anne Boleyn dans la mini-série télévisée « Henry the Eight and his Six Wives » (1972) de Warris Hussein, avant de repartir pour l'Italie où elle tourne Giordano Bruno (1973) de Giuseppe Montaldo.

En 1974, Charlotte Rampling obtient son premier succès personnel, face à Sean Connery, dans Zardoz de John Boorman. La même année, sa composition d'une rescapée des camps nazis entretenant une relation sado-masochiste avec un de ses anciens tortionnaires dans Il Portiere di notte (Portier de nuit) de Liliana Cavani, fait d'elle une vedette. Dès lors, elle interprète souvent des personnages troubles, ambigus, énigmatiques, manipulateurs, aux motivations obscures, auxquels sa singulière beauté, sa sensualité, son magnétisme, confèrent une inquiétante étrangeté : l'héritière séquestrée de La Chair de l'orchidée (1975) de Patrice Chéreau, la femme fatale de Farewell, myLovely (Adieu ma jolie, 1975) de Dick Richards, la juriste séductrice et traîtresse de The Verdict (Le Verdict, 1982) de Sidney Lumet, la maîtresse de la victime assassinée de On ne meurt que deux fois de Jacques Deray (1986), la bourgeoise amoureuse d'un chimpanzé de Max mon amour (1986) de Ōshima Nagisa.

Installée en France depuis la fin des années 1970, Charlotte Rampling continue d'exercer sa carrière entre l'Europe et les États-Unis, notamment dans Stardust Memories (1980) de Woody Allen, Angel Heart (1987) d'Alan Parker, Hammers over the Anvil (1993) d'Ann Turner, The Cherry Orchard (1999) de Michael Cacoyannis, Spy Game (Jeux d'espions, 2001) de Tony Scott, Immortel (2004) de Enki Bilal, Vers le sud (2006) de Laurent Cantet et Melancholia(2011) de Lars von Trier. En 2001, elle reçoit un césar d'honneur et en 2003 le prix européen pour la meilleure actrice pour son interprétation dans Swimming Pool de François Ozon. La même année, elle débute au théâtre, dans Petits crimes conjugaux, à Paris où, après avoir joué Marivaux à Londres, en 2004, elle se produit à nouveau en 2007 dans La Danse de mort, de Strindberg.

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Alain GAREL. RAMPLING CHARLOTTE (1946- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • OZON FRANÇOIS (1967- )

    • Écrit par René PRÉDAL
    • 1 097 mots
    • 4 médias
    ...le sable sape les fondements de l'existence en déséquilibrant le bonheur d'une femme comblée, brutalement confrontée à l’absence. Marie (Charlotte Rampling) refuse la mort de son époux disparu, glissant de la dépression à la folie par un lent mouvement irréversible. Ozon inquiète à partir...
  • SOUS LE SABLE (F. Ozon)

    • Écrit par Michel ESTÈVE
    • 1 064 mots

    Le cinquième film de François Ozon, Sous le sable (2001), s'ouvre sur un plan d'ensemble d'une Seine aux reflets bleus sous le soleil, non loin de Notre-Dame de Paris, sans doute pour nous donner l'intuition du rôle fondamental que jouera l'eau dans le cours du récit. Celui-ci s'attache tout d'abord...

Voir aussi