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MÉSOPOTAMIE Premier peuplement

Premiers villages

Au vrai, on sait bien peu de chose sur ces premiers villages. À Eridu (à une quarantaine de kilomètres d'Ur), une mission irakienne a mis au jour, il y a une quarantaine d'années, une suite de niveaux correspondant aux deux millénaires qui nous intéressent. D'Eridu XVI à VI, une succession de bâtiments fut dégagée, qu'on peut répartir, en gros, en quatre phases de développement (époque dite d'Obeid 1 à 4, du milieu du VIe millénaire au début du IVe millénaire). D'étroits sondages ont atteint la fin de cette période à Ur et à Uruk, où les recherches portant sur ces hautes époques sont gênées par la masse considérable des ruines plus tardives. À Oueili, à côté de Larsa, un village de l'époque d'Obeid 1 et 4 est en cours d'exploration. On connaît, enfin, de grands cimetières de la fin de la période, à Eridu et Tell Obeid, le site éponyme.

Si l'on en croit les prospections, il s'agit de petits villages d'agriculteurs, assez espacés les uns des autres et vraisemblablement répartis le long des principaux canaux d'irrigation (d'après les ramassages de surface effectués dans la région d'Uruk). De petites dimensions (une estimation moyenne de 4 ha par village a été avancée), ils se composent vraisemblablement de quelques grosses fermes. L'orge est la culture principale, bien adaptée à ces climats. Les rives des canaux fournissent les plantes aquatiques et les roseaux, que l'on récolte à l'aide de faucilles en terre cuite dont les morceaux brisés parsèment les sites de la période. Le cheptel (d'après les premières estimations d'Oueili à l'époque d'Obeid 4) comprend 57,9 p. 100 de bovins, 36,9 p. 100 de porcins, et seulement 5,2 p. 100 d'ovi-capridés. Une telle répartition n'est guère surprenante dans ce contexte écologique, et correspond à peu près à des estimations faites à Eridu en 1970. La pêche tient une place importante dans l'alimentation des habitants, ce qui n'a rien de surprenant dans une région irriguée par de nombreux canaux. À côté d'un outillage lithique abondant en simple silex – qui nécessite cependant un approvisionnement à longue distance –, les agriculteurs d'Oueili utilisent des matériaux plus nobles, comme le cristal de roche et l'obsidienne, qui ne sont pas des matériaux locaux.

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Écrit par

  • : professeur d'archéologie orientale à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Jean-Louis HUOT. MÉSOPOTAMIE - Premier peuplement [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AKKAD

    • Écrit par Gilbert LAFFORGUE
    • 2 890 mots
    • 3 médias

    Akkad (du sémitique Akkadû, forme à laquelle le scribe préférait Agadé) désigne à la fois une « ville de royauté » du IIIe millénaire avant J.-C. et la partie nord de la Babylonie. Du nom de la cité dérive le terme akkadien, qui sert à qualifier la dynastie royale d'Akkad, la population...

  • ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)

    • Écrit par Paul GOUKOWSKY
    • 6 470 mots
    • 5 médias
    ...était nombreuse et de valeur, manquaient désormais les mercenaires grecs, décimés au cours des précédentes batailles ou perdus dans de vaines aventures. Les deux armées se rencontrèrent en Haute-Mésopotamie, près du village de Gaugamèles, non loin de la ville assyrienne d'Arbèles (Erbil). C'était une vaste...
  • AMORRITES ou AMORRHÉENS

    • Écrit par Gilbert LAFFORGUE
    • 728 mots

    Amorrites, ou Amorrhéen, est un nom de peuple que les orientalistes ont tiré du mot akkadien Amourrou, par lequel les Mésopotamiens désignaient la région située à l'ouest de leur pays et aussi ses habitants.

    Comme les Amorrites n'ont pas écrit leur langue, nous ne les connaissons que par...

  • ANTHROPOLOGIE ANARCHISTE

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE
    • 4 849 mots
    • 3 médias
    ...processus d’apparition de l’agriculture sédentaire à partir du IXe millénaire avant notre ère, du moins dans l’exemple qu’il a choisi, celui de la Mésopotamie. Lui-même éleveur en sus de ses fonctions universitaires, il décrit le processus de formation d’une nouvelle socialisation, la domus...
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