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MELBOURNE (JEUX OLYMPIQUES DE) [1956] Contexte, organisation, bilan

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le C.I.O. semble vouloir accélérer sa propre histoire et tenter d'oublier la grande Histoire. Dès 1946, il confie à Londres l'organisation des jeux Olympiques d'été de 1948, les « Jeux de l'espoir ». Un an plus tard, le Comité désigne Helsinki ville d'accueil des Jeux d'été de 1952 – dont on ne sait pas encore qu'ils constitueront une inoubliable réussite – et choisit Oslo pour les Jeux d'hiver. Du 24 au 30 avril 1949, le Comité tient sa quarante-troisième session, à Rome, et inscrit à l'ordre du jour l'élection des cités qui organiseront les Jeux de la XVIe olympiade, en 1956.

Pour les Jeux d'été, dix villes sont candidates, mais aucune d'elles ne se trouve en Europe. Au quatrième tour de scrutin, deux métropoles demeurent en lice : Buenos Aires et Melbourne. Pour la première fois, les Jeux se dérouleront donc dans l'hémisphère Sud : Melbourne est élue, par vingt et une voix contre vingt. Francis Joseph Beaurepaire, ancien maire de Melbourne, a défendu avec brio la candidature australienne mais, pour cause de dissensions locales, il ne se verra pas confier de rôle clé dans la direction de ces Jeux auxquels il n'assistera pas, emporté par une crise cardiaque en mai 1956. Le comité d'organisation se met officiellement en place en septembre 1951 ; Wilfried Kent Hughes, un homme politique influent, est nommé président exécutif de ce comité d'organisation des Jeux de Melbourne, ce qui ravit Avery Brundage, le nouvel homme fort du C.I.O., alors mécontent des atermoiements australiens et qui le fait savoir. Robert Menzies, le Premier ministre, est fait président d'honneur du comité d'organisation, lequel sera bientôt placé sous le haut patronage de Sa Gracieuse Majesté Élisabeth II, représentée par le duc d'Édimbourg.

Le budget des Jeux, financés pour moitié par le Commonwealth, pour un quart par l'État australien et pour un quart par la Ville de Melbourne, se monte à 2 400 000 livres ; il est pour l'essentiel consacré à l'édification des enceintes sportives. Le parc olympique, situé à moins de 2 kilomètres du centre-ville, engloutit à lui seul 1 255 000 livres, mais il constitue le cœur du projet. Le Melbourne Cricket Ground, réaménagé et modernisé pour un montant de 251 000 livres, voit sa capacité portée de quarante mille à cent quatre mille places. Cette magnifique enceinte, théâtre des cérémonies d'ouverture et de clôture, accueille les compétitions d'athlétisme ; tout près, deux terrains sont dédiés aux matchs de football et de hockey sur gazon. Ce parc olympique comprend également deux piscines, l'une pour les épreuves de natation, l'autre pour les compétitions de plongeon, construites par des architectes locaux, et un vélodrome flambant neuf de huit mille places doté d'une piste de 333 mètres aux virages inclinés.

Le West Melbourne Stadium – une célèbre salle de boxe – est détruit pour laisser la place à une enceinte moderne modulable pouvant réunir sept mille spectateurs pour les combats de boxe, cinq mille pour les compétitions de gymnastique. Les escrimeurs se mesurent dans l'hôtel de ville de la municipalité de Saint Kilda. Des gradins (trois mille cinq cents places) sont installés dans le palais des expositions, qui accueille les épreuves de lutte, d'haltérophilie et les matchs de basket-ball. Les compétitions d'aviron et de canoë-kayak se déroulent à Ballarat, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Melbourne, sur le plan d'eau de Lake Wendouree. Pour les épreuves de tir sportif, les autorités militaires prêtent le stand de Williamstown, situé à une quinzaine de kilomètres de Melbourne. Les compétitions de voile ont lieu en baie de Port Phillip. Par ailleurs, l'État de Victoria, aidé par un prêt sans[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. MELBOURNE (JEUX OLYMPIQUES DE) [1956] - Contexte, organisation, bilan [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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