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BLINDÉS MATÉRIELS

L'expression « engin blindé » regroupe une grande diversité de matériels : chars de combat, véhicules blindés légers, automoteurs d'artillerie (pièces d’artillerie montées sur châssis de char ou de véhicule lourd) et, plus généralement, la plupart des véhicules de combat.

C'est dans ces dernières catégories qu'est née l'idée de véhicule blindé, essentiellement avec l'invention de l'automobile. Mais la notion de protection est bien plus ancienne, et l'on peut évoquer, bien avant la chevalerie médiévale, la cavalerie lourde des cataphractaires parthes et sarmates ou les éléphants des guerres puniques. Léonard de Vinci est traditionnellement considéré comme le premier concepteur d'un véhicule blindé équipé de canons.

Historique

La conception

Pour comprendre l'invention des véhicules blindés, il faut revenir à la période préindustrielle de l'Europe, au cours du xviiie siècle, marqué en sa fin par de grandes inventions, comme la machine à vapeur de Watt, les ballons des frères Montgolfier et le télégraphe de Chappe. La révolution industrielle puis le décollage économique qu'elle provoque voient des techniques se développer, dont l'automobile.

Reposant sur le principe inventé par l'ingénieur français Nicolas Joseph Cugnot (1725-1804) en 1770, les premiers véhicules automobiles performants ne voient réellement le jour qu'au lendemain de la guerre de 1870 avec, notamment, le comte Jules-Albert de Dion et les ingénieurs Georges Bouton et Charles-Armand Trépardoux. En Allemagne, la société Otto et Langen développe un moteur à essence. Un certain Gottlieb Daimler participe aux recherches. Il deviendra plus tard directeur de l'usine où ce moteur sera construit, tout en se consacrant aux moteurs légers à grande vitesse.

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Du coté militaire, les premiers véhicules automobiles suscitent de grands intérêts en France et outre-Atlantique, mais leur lenteur (dix kilomètres par heure) en réserve l'usage aux missions de liaison.

Aux États-Unis, dans l'Illinois, le lieutenant-colonel Royal Page Davidson expérimente, dès le printemps 1899, une mitrailleuse automatique montée sur un véhicule léger à trois roues de la marque Duryea, s'émerveillant de la capacité de tir, de l'effet de surprise et de la rapidité de l'action. À la même période, l'armée britannique étudie un système mis au point par le colonel Dundonald consistant en une mitrailleuse Maxim montée avec un bouclier blindé sur un chariot à deux roues tracté par un cheval. Ce dispositif sera notamment utilisé en Afrique du Sud lors de la seconde guerre des Boers (1899-1902).

En France, vers 1902, l'armée crée un détachement d'automobilistes militaires, commandé par le capitaine Genty, chargé de prendre en compte tous les problèmes liés aux véhicules automobiles militaires, tant dans l'instruction de conduite que dans l'entretien, la maintenance et l'emploi. Lorsque la société Panhard et Levassor produit une automobile de 24 chevaux atteignant 70 kilomètres par heure, le capitaine Genty en achète une pour le compte du détachement d'automobilistes militaires et y adapte, à l'arrière, une mitrailleuse Hotchkiss : ainsi naît la première automitrailleuse légère française. Très peu de temps après, en 1906, poursuivant des études dans le domaine du blindage, la société Charron, Girardot et Voigt (CGV) propose un véhicule entièrement blindé, surmonté d'une tourelle fermée et armé d'une mitrailleuse. Peu adapté aux déplacements en tout-terrain, inconfortable pour l'équipage confiné, ce véhicule avait un prix de revient près de huit fois supérieur à celui d'une automobile normale. La Russie en acheta une douzaine d'exemplaires, expédiés par voie ferrée, dont deux furent saisis par l'Allemagne sous couvert des douanes.

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L'emploi des automitrailleuses fut important dès le début de la Première Guerre mondiale et très rapidement les équipages recouvrirent leurs voitures de plaques de blindage afin de se protéger des tirs ennemis.

Le char de combat se développa à partir du tracteur agricole de la société américaine Holt (actuellement Caterpillar), qui avait acheté à la société britannique Hornsby une licence datant de 1905. Au début de la Première Guerre mondiale, les gouvernements britannique et français acquirent plusieurs de ces tracteurs agricoles, équipés de chenilles, robustes et pouvant tracter de nombreuses pièces en tout-terrain, pour l'acheminement de matériels lourds.

Chars Mark I - crédits : Official/ Mirrorpix/ Getty Images

Chars Mark I

En 1914, le colonel Ernest Dunlop Swinton, de l'armée britannique, imagina un usage militaire de ce système. Son idée séduisit le gouvernement britannique et un comité d'études de « navires terrestres » (Landships Committee) fut créé. La production à titre expérimental débuta en 1915, sous le nom de code « tank ». Le premier char produit fut baptisé « Little Willie », suivi de près par « Big Willie ». Pesant quatorze tonnes, doté d'un moteur Foster-Daimler et long d'environ quatre mètres, il pouvait transporter trois hommes d'équipage. Mais, incapable de franchir des fossés, il fut complètement modifié pour donner naissance aux chars de type Mark, employés au cours du premier conflit mondial.

Chars de la Première Guerre mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Chars de la Première Guerre mondiale

Du côté français, en 1915, le colonel Jean-Baptiste Estienne présente à l'état-major des armées un dossier technique complet sur un projet de char terrestre équipé de deux mitrailleuses et d'un canon de 37 millimètres. L'armée en décide la réalisation, confiée à la direction des services automobiles. Les retards s'accumulant en études techniques diverses, Estienne décide de passer outre ces contraintes administratives et propose une réorganisation immédiate de l'artillerie d'assaut, incluant la réalisation du char terrestre. Son projet accepté, il est promu général et commandant de l'artillerie d'assaut. La société Renault, surchargée de commandes, ne peut s'engager immédiatement dans la réalisation de cet engin blindé. C'est donc vers la société Schneider-Creusot que se tourne le général Estienne en février 1916, cette même société ayant également en fabrication quelques tracteurs Holt, commandés par l'armée pour l'acheminement de pièces d'artillerie. Les premiers essais sont probants et, après quelques retards, les premiers chars opérationnels de type Schneider sortent fin janvier 1917.

En parallèle, la direction des services automobiles de l'armée lance, en avril 1916, sa propre commande de quatre cents chars auprès de la société Saint-Chamond. L'objectif était de surpasser les capacités du char Schneider, alors en construction. La fabrication de ce char, plus long, plus lourd et moins performant sur le terrain que le char Schneider, cesse en 1918.

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Renault, quant à elle, n'en a pas moins décidé de mener des études techniques, dès novembre 1916, sur les caractéristiques fournies par le général Estienne. Il s'agit de construire un char de petite taille, très maniable, capable de se déplacer aisément dans toutes les configurations de terrain. Des essais particulièrement concluants sont menés en avril 1917 et une commande de mille cent exemplaires est passée.

Plus de trois mille cinq cents chars Renault FT furent commandés au cours de la Première Guerre mondiale, et leur production répartie entre Renault, Berliet et Delaunay-Belleville.

Les premiers combats

Lors de la bataille de la Somme, les Britanniques sont les premiers à utiliser des chars de combat (chars Mark I), le 15 septembre 1916, dans leur assaut en direction du village de Flers, à partir de leur position du bois Delville, près de Longueval. Leur équipage est de la Royal Navy, conformément à l'idée d'un « navire terrestre ». Quarante-neuf chars britanniques sont engagés dans la bataille, précédés de tirs d'artillerie. Si le résultat tactique est très faible, l'effet de surprise est complet et le moral allemand atteint.

Le 16 avril 1917, cent vingt-huit chars Schneider sont engagés à Berry-au-Bac sur le Chemin des Dames (Aisne) et, le 5 mai 1917, les chars Saint-Chamond participent à l'attaque du plateau de Laffaux.

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La bataille de Cambrai, le 20 novembre 1917, est la première au cours de laquelle des chars sont massivement engagés, avec la totalité des chars britanniques, soit quatre cent soixante-quatorze blindés.

Le premier et seul char allemand construit pendant la Première Guerre mondiale fut le Sturmpanzerwagen A7V, les Allemands ayant en effet décidé de se concentrer sur les armes antichars plutôt que sur la construction de chars. Les premiers A7V furent engagés dans le conflit le 21 mars 1918, lors de la bataille de Saint-Quentin.

Char Mark IV - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Char Mark IV

Le premier affrontement entre chars se déroule le 24 avril 1918 près de Villers-Bretonneux (Somme) : trois chars Mark IV britanniques battent quatre chars allemands A7V.

Les chars Renault FT sont massivement engagés dans le conflit dès le 31 mai 1918, sur le Chemin des Dames, contraignant les Allemands à modifier leurs plans, puis stoppant leur progression. Déployés sur l'ensemble des champs de bataille en juillet 1918, ils sont un des éléments de la victoire des Alliés.

L'entre-deux-guerres

Chars soviétiques de l'entre-deux-guerres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Chars soviétiques de l'entre-deux-guerres

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D'un point de vue militaire, l'utilité des blindés avait été démontrée lors de la Première Guerre mondiale, et les grandes nations, la France et la Grande-Bretagne en tête, produisirent de nouvelles séries qui tenaient compte des enseignements du conflit.

Char Renault F.T.-17 - crédits : Encyclopaedia Britannica, Inc.

Char Renault F.T.-17

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En Union soviétique, nouvellement créée, la production de chars débute vers 1919, après la capture d'un char français Renault FT. Le KS 10, surnommé le « Renault russe », ne sera cependant produit qu'à une quinzaine d'exemplaires. En 1925, le premier char de conception intégralement soviétique sort des usines, mais ce T-16 n'est pas déclaré apte au service et les quelques exemplaires construits sont envoyés à Leningrad pour l'instruction du personnel. Son successeur, le T-18, et surtout le T-19, tous deux produits en 1919, entrèrent en service dans l'Armée rouge. En 1931, l’Union soviétique achète quinze chars Vickers Mark E mis au point sur fonds propres par la société britannique Vickers ainsi qu’une licence de production. Construit sous licence soviétique, cet engin est baptisé T-26. L'Union soviétique produira ensuite un nombre important de chars de combat et de véhicules blindés parmi lesquels le T-34 utilisé pendant toute la Seconde Guerre mondiale.

En Allemagne, les termes du traité de Versailles interdisaient la constitution d'une armée de plus de cent mille hommes. Les études sur le matériel se firent secrètement : celle du Panzer 1, char léger, débuta dès 1931. La production à grande échelle commença en 1934 et fut rapidement suivie de celles des Panzer 2, 3 et 4. Le premier char lourd allemand, le Tigre 1, fut construit en série à partir de 1942, après près de sept ans d'études, et s'imposa sur tous les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, tout comme le char Panther, premier char allemand disposant d'un blindage incliné. Inspiré par le T 34 soviétique, le Panther se révéla rapidement comme le plus performant de la Seconde Guerre mondiale.

Char Renault en Chine - crédits : Topical Press Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Char Renault en Chine

En Italie, le premier char construit en série est le carro d'assalto Fiat 3000, réalisé sur le modèle du char français Renault FT. Les premiers exemplaires entrèrent en service en 1921 et furent employés pour la première fois en Libye en 1926.

La Seconde Guerre mondiale

Chars de la Seconde Guerre mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Chars de la Seconde Guerre mondiale

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En Europe comme en Afrique du Nord, la Seconde Guerre mondiale démontra la suprématie des blindés sur le champ de bataille. À la veille du conflit, la France et l'Allemagne alignent chacune près de cinq mille engins blindés, incluant les chars légers, les chars moyens et les automitrailleuses. Les études conduites dans l'entre-deux-guerres permettent de disposer de chars plus performants, plus puissants et mieux protégés. Progressivement, ils sont équipés de radios, permettant ainsi de mieux synchroniser les feux au sein des escadrons et d'en coordonner les actions.

La première grande bataille de chars de l'histoire se déroule les 12 et 13 mai 1940, à hauteur de Tirlemont en Belgique. Le corps de cavalerie français, sous les ordres du général Prioux, fait face, sur un front de 40 kilomètres, à deux Panzerdivisions du XVIe corps blindé allemand commandé par le général Hoepner appuyé par l'aviation. Quatre cents chars français affrontent six cent soixante-quatorze chars allemands. Les pertes sont sévères de part et d'autre, mais les Allemands restent maîtres du terrain.

Défaite de la France en 1940 - crédits : National Archives

Défaite de la France en 1940

Blindés allemands (1940-1941) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Blindés allemands (1940-1941)

La plus grande bataille de chars se déroule à Koursk, en Russie, en juillet et août 1943. Les Soviétiques lancent une contre-offensive contre l'armée allemande, qui doit battre en retraite. Près de six mille chars s'affrontent au cours de cet épisode sanglant.

Bataille de Stalingrad, 1942-1943 - crédits : National Archives

Bataille de Stalingrad, 1942-1943

C'est au cours du second conflit mondial que la nécessité de disposer de chasseurs de chars se fait le plus ressentir et les grandes nations, dont la France, l'Allemagne et les États-Unis, s'équipent de matériels spécifiques. Pour l'essentiel, il s'agit d'engins blindés, à roues ou à chenilles, pourvus d'un canon de gros calibre permettant aux obus de percer facilement les blindages. Cette fonction de chasseurs de chars disparaît peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, leur rôle étant repris principalement par les hélicoptères, en plus des chars eux-mêmes.

Parmi les actions célèbres des unités blindées françaises figurent celles de la 2e DB, la deuxième division blindée du général Philippe Leclerc de Hauteclocque, qui entre dans Paris le 25 août 1944.

De l'après-guerre à la période actuelle

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les industries d'armement reprennent petit à petit leurs activités, certaines dans des conditions difficiles (locaux parfois entièrement détruits, manque de personnel qualifié).

L'armée française revient à son idée de disposer, en plus de chars, d'automoteurs d'artillerie. La France avait été parmi les premières nations à en construire, au cours du premier conflit mondial, mais l'idée avait été ensuite mise de côté. La Seconde Guerre mondiale en fit à nouveau ressentir le besoin, et assez rapidement des études sont relancées. C’est ainsi que les Ateliers de construction d’Issy-les-Moulineaux (appelés AMX, A pour Ateliers et MX pour Moulineaux) conçurent le char AMX 13 qui devait tout à la fois mener des missions de reconnaissance (missions des chars) et remplir le rôle de chasseur de chars (missions dévolues à l’artillerie). Doté d’un armement puissant (canon de 75 mm, mitrailleuse de 7,5 mm et lance-grenades), il est entré en service dans l’armée française en 1953, sera utilisé pendant plus de trente ans et décliné en plusieurs versions.

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Les études se poursuivent également dans le domaine du blindage. Les chars sont optimisés, la précision du tir et leur capacité amphibie augmentées, les communications développées et le confort de l'équipage pris en compte.

Avec la guerre froide, les engins sont équipés de protection nucléaire, biologique et chimique (NBC). Cependant, en parallèle, on développe également des armes antichars de plus en plus précises et efficaces, notamment des missiles portés.

Tank détruit - crédits : Corbis Historical/ Getty Images

Tank détruit

Si la période de la guerre froide a pu être considérée comme celle des blindés lourds du côté de l'OTAN comme du côté du Pacte de Varsovie, la chute du Mur de Berlin a été ressentie par certains comme repoussant la possibilité d'un conflit armé de haute intensité et laissant place à un concept de combat plus mobile, en zone urbaine, voire un combat de type guérilla. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les conflits du Kosovo, d'Irak, du Proche-Orient et d’Afghanistan ont montré que le char de combat conservait sa place.

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Écrit par

  • : lieutenant-colonel, spécialiste en communication et relations publiques

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Chars Mark I - crédits : Official/ Mirrorpix/ Getty Images

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Chars de la Première Guerre mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

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