MADAGASCAR

Nom officiel

République de Madagascar (MG)

Chef de l'État

Andry Rajoelina (depuis le 18 janvier 2019)

Chef du gouvernement

Christian Ntsay (depuis le 6 juin 2018)

Capitale

Antananarivo

Langues officielles

Anglais, français, malgache

Unité monétaire

Ariary (MGA)

Population (estim.) 29 022 000 (2022)
Superficie 587 041 km²

Civilisation traditionnelle

Si l'appartenance de Madagascar à l'Afrique est évidente du point de vue géographique, la nature et l'ancienneté des vestiges archéologiques découverts dans l'île et sur le continent diffèrent. Ni les squelettes d'hommes fossiles, ni les outils en pierre taillée de ce que l'on considère comme le « berceau de l'humanité » ne se retrouvent sur la terre malgache. L'archéologie, à Madagascar, a été conçue de telle sorte qu'elle puisse s'adapter à des périodes récentes ; elle doit tenir compte des données des autres sources, en particulier celles des traditions orales, quand elles existent. Elle présente un intérêt majeur pour l'histoire d'un pays où les documents écrits se font rares avant le xixe siècle. Elle possède un domaine privilégié, celui de la vie quotidienne des sociétés du passé. Les vestiges de structures, les restes de nourriture et les débris d'objets, généralement modestes, permettent de faire connaître l'habitat, les activités de subsistance, les techniques, ainsi que les échanges et les migrations.

L'étude systématique et approfondie des preuves concrètes apportées par la fouille et l'analyse en laboratoire contribue à faire avancer les recherches sur les origines des Malgaches. Il s'agit de vérifier les hypothèses multiples et séculaires sur ce sujet. Aussi, on peut envisager que le verdict de cette entreprise de longue haleine démontrera la spécificité d'un peuple et d'une civilisation qui se détachent et de l'Afrique et de l'Asie, ou qui seraient un produit typiquement malgache, résultant de deux provenances lointaines. Les apports de l'archéologie ont remis en cause plusieurs acquis de l'historiographie : entre autres, la question de la datation et le degré d'évolution des premiers habitants de l'île. Ils ont en revanche confirmé bon nombre de connaissances et expliqué le sens de certains dictons ou expressions.

L'ancien habitat malgache

Les types de villages

Madagascar : sites archéologiques

Madagascar : sites archéologiques

Madagascar : sites archéologiques

Les sites archéologiques.

Les installations humaines à Madagascar varient suivant les régions et les époques. On distingue un habitat simple et un habitat fortifié. La situation politique a joué un rôle déterminant dans le choix des lieux d'implantation, qui s'est opéré en fonction du relief et des points d'eau. La répartition et la datation des sites laissent apparaître un décalage net entre le peuplement de la périphérie (zones côtières et basses), qui commence entre le ve et le xe siècle, et l'occupation tardive des hautes terres centrales, vers le xive ou le xve siècle.

Les campements de pêcheurs marins de Sarodrano (ve s.) et de Talaky (xie s.), situés sur des plages de sable ou dans des dunes mobiles du sud-est et du sud-ouest, ont laissé peu de structures. Les « échelles du commerce » musulman, qui fonctionnaient du xive au xviiie siècle, longent les côtes du nord de l'île. Elles sont signalées par des architectures ruinées en pierre, de style arabe, à Antsoheribory, à Mahilaka et à Vohémar. Les sites d'habitat simple se rencontrent fréquemment à l'intérieur, le long des rivières du sud par exemple : c'est le cas d'Andranosoa (xie s.) au bord de la Manambovo, dans l'Androy. Dans les zones sans cours d'eau, comme en pays mahafale, ils se localisent près des sihanaka ou mares. Toutefois, le repérage des lieux d'occupation humaine s'avère une tâche particulièrement ardue, faute de limites visibles. Les manda ou enceintes de pierres sèches, datant du xve au xviiie siècle, se retrouvent aussi bien en Imerina que dans l'Ibara du Sud.

Les villages à fossés qui occupent la plupart des sommets des hautes terres (Imerina, Betsileo, pays sihanaka et bezanozano) existent en petit nombre dans l'Anosy, à l'extrême sud-est.[...]

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Écrit par

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Pour citer cet article

Marie Pierre BALLARIN, Chantal BLANC-PAMARD, Hubert DESCHAMPS, Bakoly DOMENICHINI-RAMIARAMANANA, Universalis, Paul LE BOURDIEC, David RASAMUEL, « MADAGASCAR », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Média

Madagascar : carte physique

Madagascar : carte physique

Madagascar : carte physique

Carte physique de Madagascar.

Madagascar : drapeau

Madagascar : drapeau

Madagascar : drapeau

Madagascar (1958). Le blanc du guindant et le rouge du chef sont les couleurs mêmes des bannières…

Collines malgaches

Collines malgaches

Collines malgaches

Cultures en terrasses au pied des collines, à Madagascar.

Autres références

  • MADAGASCAR, chronologie contemporaine

    • Écrit par Encyclopædia Universalis
  • MADAGASCAR, géologie

    • Écrit par Philippe GONCALVES, Christian NICOLLET
    • 4 427 mots
    • 7 médias

    Dans l’océan Indien, l’île de Madagascar est située au sud-est de l’Afrique dont elle est séparée par le canal du Mozambique. Longue de près de 1 600 kilomètres du nord au sud et large de 600 kilomètres d'est en ouest, Madagascar, la Grande Île, peut être considérée comme un microcontinent. ...

  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Histoire et traditions

    • Écrit par Jean DEVISSE, Universalis, Francis GEUS, Louis PERROIS, Jean POLET
    • 5 872 mots
    ...surveillés par de puissants contre-pouvoirs, religieux ou familliaux. Cependant, la réalité du palais se lit grâce à des indicateurs culturels précis. À Madagascar, le sommet de la plus haute colline est enfermé dans un rova, quartier clos, où le symbolisme des orientations assigne une place à chaque...
  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par Hubert DESCHAMPS, Jean DEVISSE, Henri MÉDARD
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    L'histoire de Madagascar} fait toujours l'objet de recherches, et les disputes d'école vont bon train. L'archéologie montre la présence d'éléments « inattendus » : des pêcheurs sur la côte sud-ouest, sans habitat fixe, dès le v e siècle ; des fabricants de fer, au sud,...
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    La colonisation de Madagascar et des Comores entre dans le processus global d'« internationalisation » de la partie occidentale de l'océan Indien. Des groupes d'agriculteurs bantu se répandent de la zone des Grands Lacs vers la côte et développent à terme les cités-États swahili...
  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géographie générale

    • Écrit par Roland POURTIER
    • 18 917 mots
    • 29 médias
    Enfin,le peuplement de Madagascar résulte d'un double courant migratoire ; l'un, provenant du continent africain, se compose de populations noires, l'autre est issu de migrants arrivés par vagues successives d'Indonésie depuis plus d'un millénaire. Ce double apport a fait de la grande île de l'océan...
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Voir aussi