LYRE, musique
Nom donné à l'un des plus anciens instruments à cordes. Dans l'Antiquité gréco-romaine, les cordes de la lyre, en nombre très variable (pentacorde, heptacorde, etc.), étaient pincées, frappées du bout des doigts ou jouées avec un plectre. La table d'harmonie de peau ou de bois était collée sur les bords de la caisse ; les deux bras imitaient deux cornes d'animaux et étaient maintenus par une traverse. On désigna cet instrument de noms divers : chelys, cithara, barbitos.
Au Moyen Âge, ce fut le nom d'une famille d'instruments à cordes à archet. Nous la trouvons dans le manuscrit Saint-Blaise (ixe s.). Elle a une caisse piriforme, à fond bombé ; la table s'amincit jusqu'au chevillier (elle est alors sans manche, ni éclisses) ; elle est monocorde (à l'origine). La table est percée de deux ouïes (chacune en demi-cercle) placées de part et d'autre du chevalet. La rubèbe est une variété de lyre qui fut fort en honneur. Les ménestriers s'en servaient pour faire danser dans les bals populaires et les fêtes.
Le rebec fut une sorte de lyre à deux ou trois cordes. La lira da braccio (xve et xvie s.), transition entre la vielle et le violon, est issue de la vielle et possédait deux bourdons et cinq cordes mélodiques accordées en quinte. L'instrument grave correspondant s'appelait lira da gamba ou lirone.
Signalons enfin que le crouth (crwth) irlandais est une sorte de lyre pincée à six cordes et à caisse plate, pouvant être jouée avec archet.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
Classification
Pour citer cet article
Pierre-Paul LACAS, « LYRE, musique », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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