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VAN OSTADE LES

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Peintres néerlandais. Adriaen van Ostade (1610-1685) est né à Haarlem. Il a passé toute son existence dans cette ville ; il est membre de la gilde en 1634 et doyen en 1647 et en 1661. Il a laissé une œuvre considérable : plus de huit cents peintures, des dessins innombrables, une cinquantaine de gravures. Élève de Frans Hals, il s'est lié avec de nombreux peintres de l'entourage de ce dernier, notamment Brouwer, dont l'agressif réalisme rustique le marqua décisivement ; à l'instar de Brouwer, il se spécialise donc dans les scènes de tabagies et de beuveries, dans les évocations pittoresques des salles de cabaret et d'auberge où l'on se querelle et où l'on s'amuse rudement. Ces petits tableaux de genre sont d'abord peints dans une chaude harmonie de bruns et de dorés sous l'influence même de Rembrandt, ainsi l'Intérieur de chaumière du Louvre. La lumière y circule de façon dynamique, l'espace est unifié par un clair-obscur doré rehaussé de quelques taches de bleu clair (ouverture des fenêtres). C'est dans cette période baroque et rembranesque que se situent autour de 1635-1640 quelques admirables et rares paysages d'un large souffle lyrique à la Georges Michel, immenses et panoramiques comme des Seghers ou des Rembrandt. Puis la manière de Van Ostade évolue vers un coloris plus froid et soigneusement appliqué, une perfection graphique de plus en plus insistante, de fines harmonies grisâtres avec des tons roses ou bleu argenté d'une grande et ferme douceur. La tendance à la miniaturisation, au fini, voire au léché qui est commun à tout un secteur de la peinture néerlandaise s'accentue dans les dernières années de la carrière du peintre. La superbe et grave Famille du peintre (musée du Louvre) représente bien la deuxième manière, précise, nette, dure de Van Ostade, au réalisme intransigeant. La célébrité de Van Ostade (immense au xixe s.) lui vient de ces innombrables et minutieux tableautins de genre (souvent des Buveurs isolés, vus à mi-corps, dans le cadre illusionniste d'une fenêtre) où, comme dans le Maître d'école du Louvre, se crée un équilibre extraordinaire et virtuose entre la finesse de l'atmosphère ambiante, la transparence d'un clair-obscur, la précision des détails, l'éclat vif de quelques notes de couleurs isolées (taches colorées formées par les vêtements), la fixité de l'éclairage très doux et précis à la fois. Un développement intéressant et très significatif des dernières années est la multiplication d'aquarelles très poussées et détaillées, aux tons gais et d'une exécution pleine de dextérité. Cornelis Dusart donnera un beau prolongement à cette tendance vive et appliquée de l'art d'Adriaen van Ostade. L'influence de Van Ostade fut évidemment à la mesure de sa popularité : Isaack van Ostade, son frère, Dusart, Cornelis Bega, Kalf, Steen, Van der Poel, Suftleven, Brakenburgh sont à des titres divers tributaires de l'art d'Adriaen van Ostade, l'un des plus grands des petits maîtres réalistes du Nord.

Isaack van Ostade (1621-1649) est le frère d'Adriaen ; il sera son élève. En 1643, il s'inscrit à la gilde de Haarlem. Au début, il imite surtout les intérieurs paysans de son frère, par exemple le Porc abattu du musée de Lille (1645), belle leçon de chaude monochromie dorée. Adriaen avait peint le même sujet en 1643 (Städelsches Kunstinstitut, Francfort). Par la suite, Isaack se spécialise dans le paysage et les représentations de la vie rustique en plein air. Il montre une prédilection caractéristique pour certains thèmes comme les jeux sur la glace, les activités de la femme et surtout les Halte de cavaliers devant des auberges pittoresquement vieillies et couvertes de lierre, telle la Halte des voyageurs du musée d'Anvers. Ses[...]

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Écrit par

  • : conservateur des Musées nationaux, service d'études et de documentation, département des Peintures, musée du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Jacques FOUCART. VAN OSTADE LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • NÉERLANDAISE ET FLAMANDE PEINTURE

    • Écrit par
    • 10 188 mots
    • 18 médias
    ...aussi. David Teniers anime la vie villageoise d'un réalisme qui peut sembler affecté et dont le spectateur retire un plaisir purement esthétique. Adriaen van Ostade de Haarlem imite Brouwer, mais s'apparente de plus en plus à Teniers. L'avenir était à la peinture de genre animée de figures élégantes ou de...