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SPALLANZANI LAZZARO (1729-1799)

Étudiant d'abord le droit à l'université de Bologne, Spallanzani s'oriente vers l'histoire naturelle après avoir reçu les ordres mineurs et enseigné à vingt-six ans la philosophie à Reggio. À trente-deux ans, il est professeur de sciences naturelles à Modène.

Il publie, en 1768, Prodromi di un'opera sopra le riproduzioni animali. En physiologie de la circulation, il montre que le cœur se vide durant la systole et que la pulsation entretient une circulation ininterrompue dans le tronc artériel : Dell'azione del cuore nel vasi sanguigni (1768) et De fenomeni della circulazione (1773). En 1769, l'impératrice Marie-Thérèse lui confie la chaire d'histoire naturelle dans la célèbre université de Pavie ; il y accomplira ses plus importants travaux. Adversaire de la théorie de la génération spontanée défendue par d'illustres savants tels que Needham et Buffon, il reprend, en 1770, les expériences du premier et prouve que la « force végétative » est pure imagination.

Le problème de la génération spontanée étant réglé, il fallait résoudre celui de la fécondation. Spallanzani, qui était oviste et soutenait la théorie de la préformation, démontre qu'un contact étroit entre l'œuf et le sperme est la condition sine qua non de toute fécondation. Il ruine la conception suivant laquelle la fécondation est le fait d'une « vapeur spermatique » (aura seminalis). En outre, il réalise, en 1777, des fécondations artificielles en mélangeant les deux semences dans une fiole afin « de donner artificiellement la vie à cette espèce d'animaux, en imitant la nature dans les moyens qu'elle emploie pour multiplier les amphibies » (in Expériences pour servir à l'histoire de la génération, Genève, 1785). Toutefois, aveuglé par sa conception oviste, il commet une erreur, qui ne sera corrigée qu'un demi-siècle plus tard, en pensant que l'agent actif du sperme n'est pas le « ver spermatique » (spermatozoïde), mais « une force stimulant le petit cœur des têtards ».

Prélevant du suc gastrique, il en étudie l'action sur divers aliments et montre que la digestion est un phénomène chimique et que, si les mouvements de la paroi de l'estomac contribuent à faciliter l'action du suc, ils ne sont pas indispensables à la digestion elle-même. En outre, il souligne l'influence de la température sur la digestion en gardant sous ses aisselles, durant trois jours, des fioles contenant de la viande et du suc gastrique (1780).

Reprenant les travaux de Lavoisier, il prouve, grâce à des méthodes de physiologie comparée, que le manque d'oxygène est la cause de la mort par asphyxie et que la perspiration cutanée est proche de la respiration pulmonaire (1780). Ces résultats sont exposés dans une œuvre posthume traduite en français par J. Senebier : Mémoires sur la respiration (Genève, 1803). Il publie également des travaux sur l'élasticité de l'eau, la combustion du phosphore et l'origine des fontaines.

Nommé directeur du Muséum de Pavie, il en fait l'un des plus riches d'Europe, grâce notamment à des collections zoologiques et minéralogiques rapportées de ses nombreux voyages : Bassin méditerranéen (1779 à 1783) ; Constantinople, Roumanie, Bulgarie, Autriche-Hongrie et Allemagne (Viaggio in Oriente, 1785) ; archipel Sicilien et tout particulièrement les volcans, Vésuve, Vulcano, Etna (Viaggi alle due Sicile, 1788).

— Jacqueline BROSSOLLET

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Pour citer cet article

Jacqueline BROSSOLLET. SPALLANZANI LAZZARO (1729-1799) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BACTÉRIOLOGIE

    • Écrit par Jean-Michel ALONSO, Jacques BEJOT, Michel DESMAZEAUD, Didier LAVERGNE, Daniel MAZIGH
    • 18 329 mots
    • 11 médias
    Cinquante ans plus tard, un Italien, Spallanzani, fait faire un nouveau bond en avant à l'étude des microbes.
  • EMBRYOLOGIE

    • Écrit par Maurice PANIGEL, Josselyne SALAÜN, Denise SCHEIB, Jean SCHOWING
    • 13 279 mots
    • 19 médias
    ...ovistes. Les spermatozoïdes sont complètement discrédités et on ne les considère plus que comme des parasites. Il faut attendre 1786 et les travaux de L. Spallanzani pour que le rôle des spermatozoïdes dans la fécondation soit vraiment établi. Spallanzani accouple des grenouilles dont les mâles sont revêtus...
  • ENZYMES - Histoire de la notion

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 2 473 mots
    • 7 médias
    ...ne signifie pas que l’on ait établi un lien entre ces phénomènes et l’action particulière d’un composant du vivant, du moins avant les expériences de Lazzaro Spallanzani (1729-1779) montrant, en 1777, la liquéfaction des aliments sous l’effet du suc gastrique. La première démonstration formelle de l'existence...
  • GÉNÉRATION SPONTANÉE

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 978 mots

    Quelques mois avant de périr sur l'échafaud, Antoine-Laurent Lavoisier proposait à l'Académie des sciences de décerner un prix à qui pourrait répondre aux questions qu'il posait de la façon suivante, où apparaît l'idée de biosphère, sinon le mot : « Les végétaux...

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Voir aussi