LA GUERRE DES ÉTOILES, film de George Lucas
Les raisons du succès
Bien des commentateurs se sont échinés à expliquer quelles raisons ont transformé en objet de culte un film que l'on ne pensait pas promis au succès – la science-fiction était un genre marginal et peu lucratif dans le cinéma de la fin des années 1970. Certains invoquent la présence dans le scénario d'« universaux narratifs », comme il s'en trouve dans les mythes et les sagas qui informent l'inconscient collectif occidental. D'autres y voient l'illustration de vénérables thèmes gnostiques que le mouvement New Age a remis à la mode : une secte d'initiés, les chevaliers Jedi, qui disposent de la « Force » et survivent hors de leur enveloppe charnelle. Pour d'autres, La Guerre des étoiles n'a que la qualité d'arriver après une décennie de films désenchantés conçus par les hérauts du « Nouvel Hollywood », et celle de renouer avec la tradition du « grand film familial » interrompue à Hollywood depuis La Mélodie du bonheur (The Sound of Music, de Robert Wise, 1964). N'oublions pas les tenants de l'explication technologique : en tant que premier film distribué en système Dolby multipistes, La Guerre des étoiles répondait à un besoin d'excellence sonore chez un public équipé en chaînes hi-fi et lassé d'entendre en salle un son moins pur qu'à la maison.
Peu d'observateurs ont suggéré qu'un engouement quasi planétaire ne peut être causé que par... un bon film – c'est-à-dire un film que l'on peut « s'approprier ». Les fans puisent dans l'histoire des chevaliers Jedi non seulement du plaisir, mais aussi l'envie de créer à leur tour des livres et des films, quand ils n'y trouvent pas simplement des raisons de vivre (voir les témoignages recueillis par W. Brooker dans son livre).
L'accueil critique fait au film dans la France de 1977 consacrait caricaturalement cette différence de lecture que l'on pourrait appeler « le malentendu Star Wars » : la presse populaire applaudissait cependant que la cinéphilie institutionnelle démolissait, sur le modèle de Nietzsche fustigeant la « culture narcotique »...
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Écrit par
- Laurent JULLIER : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Pour citer cet article
Laurent JULLIER. LA GUERRE DES ÉTOILES, film de George Lucas [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )
Autres références
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CINÉMA (Aspects généraux) - Les techniques du cinéma
- Écrit par Michel BAPTISTE, Pierre BRARD, Jean COLLET, Michel FAVREAU, Tony GAUTHIER
- 17 534 mots
- 17 médias
...mouvements contrariés évoluant sur des fonds mobiles obtenus eux-mêmes par transparence, la caméra prenant diverses positions, toujours image par image. Ce genre de réalisation, extrêmement complexe, a été mis en œuvre dans La Guerre des étoiles de George Lucas, au cours de la scène de combat où... -
FISHER CARRIE (1956-2016)
- Écrit par Universalis
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L’actrice américaine et auteur Carrie Fisher fut surtout célèbre pour son rôle de la princesse Leia dans le space opera Star Wars. Carrie Frances Fisher naît le 21 octobre 1956 à Los Angeles. Elle est la fille de la star de cinéma Debbie Reynolds et du crooner Eddie Fisher. Ses parents divorcent...
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LUCAS GEORGE (1944- )
- Écrit par Universalis
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Réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 14 mai 1944 à Modesto, en Californie.
George Lucas commence à s'intéresser au cinéma pendant ses études secondaires. Encouragé par le directeur de la photographie Haskell Wexler, il s'inscrit à la faculté de cinéma de l'université de Californie...
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WILLIAMS JOHN (1932- )
- Écrit par Juliette GARRIGUES
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Cinq oscars, un nom inséparable de Star Wars et des aventures d'Indiana Jones : compositeur, arrangeur et chef d'orchestre, l'Américain John Williams s'est affirmé comme un des maîtres de la musique hollywoodienne. Dans les années 1970, Hollywood voit le retour des superproductions...
Voir aussi
