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BORG KIM (1919-2000)

La basse finlandaise Kim Borg est l'un des plus célèbres représentants de l'école de chant scandinave. Né à Helsinki le 7 août 1919, il commence par faire des études de chimie et obtient un diplôme d'ingénieur. Après la Seconde Guerre mondiale, il entre à l'académie Sibelius de la capitale finlandaise, où il travaille le chant avec Heikki Teittinen. Il se perfectionne ensuite à Copenhague avec Magnus Andersen, à Stockholm avec Adelaida von Skilondz, puis en Autriche, en Italie et aux États-Unis. Il donne son premier concert en 1947 et débute sa carrière lyrique à Aarhus en 1951, dans le rôle de Colline (La Bohème de Puccini). L'année suivante, il est engagé dans la troupe de l'Opéra d'Helsinki et dans celle de l'Opéra royal de Copenhague. Sa carrière se développe à l'échelon international : il chante à Vienne, à Munich, à Berlin, est invité aux festivals de Glyndebourne (rôle-titre de Don Giovanni de Mozart en 1956, Don Pizzaro dans Fidelio de Beethoven en 1959 et le Prince Gremine dans Eugène Onéguine de Tchaïkovski en 1968), d'Édimbourg et de Salzbourg (où il se produit en concert en 1956 et 1958 et interprète Pimène dans Boris Godounov de Moussorgski en 1965 et en 1966, sous la direction de Karajan). Il chante pour la première fois au Metropolitan Opera de New York en 1959 (le Comte Almaviva dans Les Noces de Figaro de Mozart) ; il appartiendra à la troupe de cette maison jusqu'en 1962. À partir de 1960, on le retrouve dans la troupe de l'Opéra royal de Stockholm et, de 1965 à 1968, dans celle de la Staatsoper de Hambourg, où il participe, le 11 octobre 1966, à la création de Die Heimsuchung, de Gunther Schuller. Il est l'un des rares artistes non russes à chanter le rôle-titre de Boris Godounov au Bolchoï de Moscou. En 1970, il incarne Osmin dans L'Enlèvement au sérail de Mozart au festival de Drottningholm, en Suède. Il se fixe à Glostrup, au Danemark, et enseigne à l'Académie royale de musique de Copenhague de 1972 à 1989. Il meurt à Glostrup le 28 avril 2000.

La voix sombre et puissante de Kim Borg est davantage une voix de baryton-basse que de basse. Elle lui permet d'aborder un large éventail de rôles, des basses profondes du répertoire russe (Gremine, Rangoni dans Boris Godounov) à celles de l'opéra italien (Philippe II dans Don Carlo de Verdi, rôle-titre de Mefistofele de Boito), ainsi que des parties de baryton-basse caractéristiques comme Boris Godounov, Scarpia (Tosca de Puccini), Golaud (Pelléas et Mélisande de Debussy) ou Méphisto dans le Faust de Gounod. Il incarne également Don Pizzaro, Hans Sachs (Les Maîtres chanteurs de Nuremberg de Wagner) et, dans le répertoire mozartien, Sarastro (La Flûte enchantée) et Don Alfonso (Così fan tutte). Au cours des dernières années de sa carrière, sa voix s'étant allégée, il se trouve plus à l'aise dans certains emplois de baryton. Il mène aussi une carrière importante au concert, tant en oratorio que dans le domaine du lied.

Compositeur à ses heures, Kim Borg a écrit trois trios, un quatuor à cordes, un Quintette diatonique pour vents, un concerto pour trombone, un concerto pour contrebasse, une Rhapsodie finnoise, pour tuba et orchestre de chambre ou tuba et piano, deux symphonies et de nombreuses mélodies ; il est l'auteur d'un ouvrage didactique, ABC for the Finnish Singer, et a publié en 1992 ses mémoires, Muistelmia.

Parmi ses enregistrements, on retiendra : The Dream of Gerontius d'Edward Elgar (rôle du Prêtre, aux côtés de Janet Baker – l'Ange – et de Richard Lewis – Gerontius –, avec les Ambrosian Singers et le Halle Orchestra sous la direction de John Barbirolli) ; La Création de Haydn (Raphaël, aux côtés d'Irmgard Seefried et de Richard Holm, avec le chœur de la cathédrale Sainte-Hedwige et l'Orchestre philharmonique de Berlin[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

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Pour citer cet article

Alain PÂRIS. BORG KIM (1919-2000) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )