KAZAKHSTAN

Nom officiel

République du Kazakhstan (KZ)

Chef de l'État et du gouvernement

Président : Kassym-Jomart Tokaïev (depuis le 20 mars 2019). Premier ministre : Askar Mamine (depuis le 21 février 2019)

Capitale

Noursoultan 2

2 En mars 2019, la capitale Astana a été renommée Noursoultan

Langues officielles

Kazakh, russe

Unité monétaire

Tengué (KZT)

Population (estim.) 19 005 000 (2021)
Superficie 2 724 900 km²

Le Kazakhstan indépendant

Parmi les cinq pays centrasiatiques, le Kazakhstan, indépendant depuis le 16 décembre 1991, se distingue par un développement économique soutenu. Après les premières années d'indépendance marquées par une grave crise commune à l'ensemble de l'espace postsoviétique (1992-1995 : chute du P.I.B. de 40 p. 100), ce pays immense, peu peuplé et riche en matières premières connaît tous les ans des taux de croissance élevés, en dépit du repli observé pendant la crise financière mondiale de 2008-2009. Ce développement a été favorisé par la présence de pétrole, d'uranium et la mise en œuvre de réformes socio-économiques. Cette réussite permet au régime présidentiel de Noursoultan Nazarbaïev de conserver une importante popularité et de se maintenir.

Vers un régime présidentiel fort

L'exacerbation des tensions ethniques a caractérisé la période s'étendant de la fin de l'Union soviétique aux premiers temps de l'indépendance. Le 16 décembre 1986, Mikhaïl Gorbatchev, désireux de lutter contre la corruption, oblige le premier secrétaire du Parti communiste de la République, Dinmoukhamed Kounaïev, à se retirer et le remplace par un Russe sans attache avec le Kazakhstan, Gennadi Kolbin. Cette décision provoque des manifestations d'étudiants nationalistes kazakhs dans la capitale. La répression laisse deux cents morts dans les rues d'Almaty et on estime à huit cents le nombre de personnes exécutées dans les heures qui suivirent. Cet épisode marquera la mémoire de la population kazakhe, faisant craindre, au lendemain de l'indépendance, des représailles de la part des nationalistes kazakhs contre la population russe, qui n'auront finalement pas lieu.

En 1989, une nouvelle figure, Noursoultan Nazarbaïev, devient premier secrétaire du P.C. ; en 1990, il convertit sa position en celle de président. Économiste proche de Gorbatchev, il prône une nouvelle forme d'union avec la Russie plutôt qu'une totale accession à la souveraineté. Il va ensuite anticiper la fin de l'U.R.S.S. : il est élu président au suffrage universel le 1er décembre 1991 et signe avec Boris Eltsine, le 8 de ce mois, le décret mettant fin à l'Union soviétique et instituant la Communauté des États indépendants (C.E.I.). Nazarbaïev ne s'est jamais départi ensuite de ses bons rapports avec le Kremlin.

Il a mené, dès avant l'indépendance, une politique à coloration nationaliste en faveur de la composante kazakhe du pays sans s'aliéner la partie slave de sa population, réussissant ainsi à atténuer l'antagonisme grandissant entre les deux principales ethnies du pays.

Noursoultan, Kazakhstan

Noursoultan, Kazakhstan

Noursoultan, Kazakhstan

À Noursoultan (ex-Astana), la capitale du Kazakhstan depuis 1998, les réalisations architecturales…

Cette ligne est suivie et entérinée par l'adoption de la Constitution kazakhe, en 1995, par référendum, qui interdit toute forme de discrimination fondée sur des critères ethniques, religieux ou de langue maternelle. La langue russe acquiert le statut officiel de langue de communication entre les peuples. Le président se pose en garant du maintien des équilibres religieux et linguistiques. Le transfert de la capitale en 1998 vers le nord répond avant tout à cette logique de « rééquilibrage » ethnique par un transfert de population kazakhe vers une région jusqu'alors très majoritairement slave. Il s'agissait également de marquer symboliquement l'indépendance par la création d'une nouvelle capitale, Astana, porteuse d'une architecture ancrant résolument le pays dans la modernité et dans son identité à la fois ethnique (kazakhe) et supranationale (kazakhstanaise). La pratique du kazakh fait l'objet d'une politique incitative forte, devenant une condition du recrutement dans l'administration et se développant dans le monde universitaire et dans la sphère médiatique. L'alphabet kazakh devrait passer de la graphie cyrillique à la graphie latine à[...]

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Écrit par

  • E.U. : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
  • Isabelle OHAYON : docteure en histoire, chargée de recherche au CNRS
  • Arnaud RUFFIER : anthropologue, chercheur à l'Institut français d'études sur l'Asie centrale
  • Denis SINOR : professeur émérite d'études ouraliennes et altaïques, professeur d'histoire à l'université d'Indiana, Bloomington
  • Julien THOREZ : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)

Classification

Pour citer cet article

E.U., Isabelle OHAYON, Arnaud RUFFIER, Denis SINOR, Julien THOREZ, « KAZAKHSTAN », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Médias

Kazakhstan : carte physique

Kazakhstan : carte physique

Kazakhstan : carte physique

Carte physique du Kazakhstan.

Kazakhstan : drapeau

Kazakhstan : drapeau

Kazakhstan : drapeau

Kazakhstan (juin 1992). Le drapeau du Kazakhstan, République indépendante depuis décembre 1991,…

Tianshan

Tianshan

Tianshan

Les steppes kazakhes, qui couvrent la plus grande partie du territoire, sont bordées au sud par le…

Autres références

  • KAZAKHSTAN, chronologie contemporaine

    • Écrit par Encyclopædia Universalis
  • ALMATY ou ALMA-ATA, anc. VIERNYÏ

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE
    • 1 735 mots
    • 1 média

    Appelée Viernyï jusqu'en 1921, la ville d'Almaty (nommée Alma-Ata pendant la période soviétique), ville principale de la république du Kazakhstan, située au pied des monts Ala-Taou, sur le cône de déjection construit en commun par la Grande et par la Petite Almaatinka, comptait 1,5[...]

  • ARAL MER D'

    • Écrit par E.U., Yves GAUTIER
    • 13 043 mots
    • 1 média

    Partagé par la frontière entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud, la mer d'Aral occupe, au milieu de déserts sableux, une partie basse de la dépression touranienne ou aralo-caspienne ; elle a communiqué avec la mer Caspienne jusqu'à une époque géologique récente (quelques[...]

  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

    • Écrit par Manuelle FRANCK, Bernard HOURCADE, Georges MUTIN, Philippe PELLETIER, Jean-Luc RACINE
    • 137 227 mots
    • 10 médias
    [...]millions d'habitants en 2009) est aussi le plus pauvre de la région, avec les taux de natalité et de mortalité les plus élevés. En dehors de l'immense Kazakhstan (15,9 millions d'hab.), où la faible densité de population (6 hab./km2) va de pair avec les richesses d'un pays pétrolier, et de[...]
  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Jean DELVERT, Xavier de PLANHOL
    • 191 790 mots
    • 8 médias
    Partout, les sables tiennent une grande place, la topographie variant selon qu'ils sont fixés par la végétation ou demeurent libres. Dans les secteurs les moins arides, Betpak-Dala et Semiretché kazakhes, les sables sont retenus par l'uvette ou l'erkek ou, même, le saxaoul. Le Kyzyl-Koum[...]
  • ASIE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Louis DUBERTRET, E.U., Guy MENNESSIER
    • 43 627 mots
    [...]le bouclier précambrien de l'Aldan. Les plissements calédoniens se trouvent à l'ouest où ils dessinent un V ouvert vers le nord-ouest (partie ouest du Kazakhstan central et chaînons septentrionaux du Kazakhstan). On y trouve de grands anticlinoriums à noyau précambrien, séparés par des synclinoriums remplis[...]
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Voir aussi