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JUSTINIEN II RHINOTMÈTE (669-711) empereur d'Orient (685-695 et 705-711)

Empereur d'Orient (685-695 et 705-711), né en 669, mort en décembre 711 à Sinope, en Asie Mineure (auj. en Turquie).

Descendant d'Héraclius et fils de Constantin IV (648-685, empereur 668-685) et d'Anastasia (650 env.-apr. 711), Justinien II devient empereur à l'âge de 16 ans, lorsque son père meurt en septembre 685. Ayant perdu plusieurs batailles contre les Arabes au début de son règne, il accepte de partager la souveraineté de Chypre, de l'Arménie et de la Géorgie en échange d'un plus lourd tribut. En 688/689, Justinien mène avec succès une expédition dans les territoires de Thrace et de Macédoine occupés par les Slaves. Nombre de ces derniers s'enrôlent alors dans l'armée byzantine ou s'installent en Asie Mineure pour y devenir des paysans-soldats. À la suite d'un différend sur la politique chypriote, les Arabes attaquent cependant la frontière orientale de l'Empire. En 691-692, ils battent les Byzantins à Sébastopol et conquièrent les possessions byzantines en Arménie.

En politique intérieure, Justinien réunit en 692 le concile Quinisexte, dont les canons disciplinaires visent à compléter les canons dogmatiques des cinquième et sixième conciles œcuméniques. Le pape Serge Ier (pape 687-701), refusant de reconnaître les décisions du concile, entre cependant en conflit avec l'empereur.

Despotique et cruel, Justinien mène une politique impitoyable et prélève des impôts écrasants. Le peuple se révolte alors en 695 et proclame un nouvel empereur, Léontios (695-698). Détrôné, Justinien a le nez coupé (d'où le surnom de Rhinotmète) et est déporté à Kherson, en Crimée. Apprenant quelques années plus tard que l'amiral Apsimar, devenu empereur sous le nom de Tibère III (698-705), prévoit de l'arrêter, Justinien se réfugie auprès du khân des Khazars, avec lequel les Héraclides entretiennent d'étroites relations d'amitié. Peu après le mariage de Justinien avec la sœur du khân, ce dernier se laisse néanmoins corrompre par l'empereur byzantin et accepte de tuer Justinien. Alerté par son épouse, celui-ci s'enfuit chez les Bulgares. Avec l'aide de leur khân Tervel et de leur armée, Justinien marche sur Constantinople, s'empare de la ville et est rétabli sur le trône en 705.

Le second règne de Justinien est marqué par la réconciliation avec le Saint-Siège, scellée par la visite du pape Constantin Ier (pape 708-715) à Constantinople en 710-711. Obsédé par un désir de vengeance, l'empereur fait exécuter ses opposants en masse, s'aliénant ainsi nombre de ses anciens partisans. En 711, une nouvelle révolte, appuyée par les Khazars, éclate à Kherson. L'Arménien Bardanès, proclamé empereur sous le nom de Philippicos (711-713), fait voile vers Constantinople et s'empare de la ville. Justinien et sa famille sont alors exécutés. Ainsi s'achève la dynastie des Héraclides.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. JUSTINIEN II RHINOTMÈTE (669-711) empereur d'Orient (685-695 et 705-711) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BYZANCE - L'Empire byzantin

    • Écrit par Universalis, José GROSDIDIER DE MATONS
    • 13 315 mots
    • 17 médias
    Par malheur pour l'Empire, Constantin IV mourut jeune, laissant le pouvoir à un jeune homme de seize ans, Justinien II, fort doué, mais d'un tempérament despotique et mal équilibré. Les débuts de son règne furent heureux. Profitant de la paix conclue par son père avec le califat, il rétablit la souveraineté...

Voir aussi