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PFLUG JULIUS (1499-1564)

Humaniste, diplomate et homme d'Église, Julius Pflug fut le dernier évêque catholique de Naumburg-Zeitz (Saxe), évêché fondé au xe siècle ; il fut aussi l'instrument de la politique religieuse de Charles Quint dans les années 1540 et les suivantes. C'est à de double titre qu'il est entré dans l'histoire.

Issu d'une ancienne famille de chevaliers qui servit les ducs de Saxe et les Habsbourg, il naquit à Eythra (au sud de Leipzig). Cadet de famille, il paraît avoir été destiné de bonne heure à l'état ecclésiastique, et son père César, Premier ministre du duc Georges de Saxe, lui procura la faveur de celui-ci, qui avait droit de présentation aux canonicats de Meissen. Aussi, dès 1514, entra-t-il dans ce chapitre en qualité de chanoine domiciliaire (archidiacre de Basse-Lusace, 1519). Après un séjour à l'université de Leipzig, où il apprit le grec de P. Mosellanus, il alla étudier en Italie, d'abord à Bologne et à Padoue avec pour maître Romulus Amaseus (1517-1521), puis à Rome avec Lazzaro Bonamico (1525-1527). À ce dernier il doit son goût pour la belle latinité, qui le range aux côtés des « cicéroniens ». Le classicisme et la concision du style vont chez lui de pair avec un tempérament froid et réservé. De retour en Italie, il assista au couronnement de Charles Quint à Bologne (févr. 1530) ; peu après, il suivit à la diète d'Augsbourg le duc Georges, qui dans la suite lui confia diverses missions diplomatiques. Entre-temps, après des études de droit à Leipzig, il avait été promu prévôt de Zeitz (1523), où il séjourna quand il se fixa en Saxe, jusqu'au jour où, nommé doyen de Meissen (1537), il transféra sa résidence dans cette ville. Il seconda la politique de rapprochement avec les luthériens, patronnée par Georg von Carlowitz, et assista comme observateur aux colloques de Leipzig (1534 et janv. 1539).

Les années 1539-1541 marquent une césure dans sa vie : à l'avènement du duc Henri le Pieux, qui succéda à son frère le duc Georges (avr. 1539) et introduisit le luthéranisme dans le duché, il fut contraint de se retirer à Mayence, où il avait un canonicat (dep. 1530). Sur ce, il fut élu en janvier 1541 par le chapitre de Naumburg, dont il était également chanoine, comme (prince)-évêque de Naumburg-Zeitz à l'insu de l'Électeur Jean-Frédéric, protecteur de l'évêché. Il s'ensuivit un long conflit, qui fut d'autant plus aigu que l'évêché au temporel relevait immédiatement de la couronne impériale. Pflug plaida sa cause devant plusieurs diètes d'Empire consécutives ; finalement la victoire de Charles Quint sur les confédérés de Smalkalde (1547) lui permit, après sept ans d'exil, de prendre possession de son siège.

Le nom de Pflug est resté attaché aux colloques de religion, auxquels il participa à titre d'abord de délégué du chapitre de Mayence (Worms, 1540) et de collocuteur (Ratisbonne, 1541), puis de président adjoint (Ratisbonne, 1546). Ces rencontres organisées par Granvelle, ministre de Charles Quint, n'ayant pas donné le résultat escompté, restait à réduire les protestants par la force, quitte ensuite, à défaut d'un concile, à tenter de restaurer l'unité religieuse du Reich par une législation appropriée. Ce fut l'origine de l'Intérim d'Augsbourg (1548), dont Pflug est le principal auteur. Peu après, cependant, le protestantisme, avec l'Électeur Maurice, reprit le dessus, et les Impériaux durent accepter, après le traité de Passau (1552), la paix d'Augsbourg (1555), qui conférait au luthéranisme une existence légale. Un dernier colloque, à Worms (1557), sous la présidence de Pflug, avorta à la suite de l'éclatement du luthéranisme en deux factions rivales.

Ces développements en Allemagne réduisaient à néant les efforts de Pflug, qui, s'inspirant[...]

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Jacques Vincent POLLET. PFLUG JULIUS (1499-1564) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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