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VIVES JUAN LUIS (1492-1540)

La réforme politique et sociale

Partisan de l'égalité et même de la souveraineté populaire, Vives est souvent intervenu auprès de Henry VIII, de Charles Quint, du pape Adrien, de l'inquisiteur Manrique, etc., pour obtenir la paix entre les peuples. Dénonciateur des nouvelles armes (les bombardes) et du militarisme, ce fut un pacifiste intégral, qui prêcha à ses contemporains le refus de l'orgueil et de la cupidité, principaux fauteurs de guerre. Dans le De subventione pauperum, il s'avère un penseur socialiste avant la lettre ; soucieux de la laïcisation de la bienfaisance, il recommande des ateliers publics pour donner du travail aux indigents, au lieu de les abandonner à la mendicité et à la charité des couvents. Les accapareurs sont vigoureusement fustigés, ainsi que le culte de l'argent ; la propriété collective est l'objet d'une évocation nostalgique. Ici, encore, le penseur espagnol fit école (cf. le règlement d'Ypres et des autres villes flamandes).

En dernière analyse, le généreux éclectisme de Vives (qui s'alimente de platonisme, de stoïcisme et d'augustinisme) apparaît issu d'un ressourcement chrétien authentique, dans le sillage de l'érasmisme (comme l'a souligné Marcel Bataillon). Le De veritate fidei christianae donne, sans doute, la clef de sa pensée : cette apologie du catholicisme révèle un certain sens de la tolérance, dans ses exposés sur Israël et l'islam, mais surtout un message ardent d'intériorité spirituelle, qui sera le legs du vivisme à toute la tradition de la philosophie hispanique.

— Alain GUY

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Toulouse-Le-Mirail

Classification

Pour citer cet article

Alain GUY. VIVES JUAN LUIS (1492-1540) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ESPAGNE (Arts et culture) - La littérature

    • Écrit par Jean CASSOU, Corinne CRISTINI, Jean-Pierre RESSOT
    • 13 749 mots
    • 4 médias
    ...L'influence d'Érasme et de son esprit y joua en effet un rôle décisif. On peut symboliser cet humanisme, entre autres figures importantes, dans celle de Juan Luis Vives, qui enseigna à Paris, Louvain, Bruges et Oxford. L'Espagne, comme alors toute l'Europe, a connu la pensée libre. Elle a eu aussi ses ...
  • HÔPITAL (HISTOIRE DE L')

    • Écrit par Robert-Frédéric BRIDGMAN, Universalis
    • 4 224 mots
    • 4 médias
    ...germaniques, des donations en faveur des hôpitaux. Aussi, dans les pays réformés, beaucoup d'hôpitaux passent sous le contrôle de l'État et des municipalités. L'humaniste espagnol Juan Luis Vives (1492-1540) soutient la thèse de la responsabilité de l'État à propos du projet de réforme administrative d'Ypres,...

Voir aussi