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BACHOFEN JOHANN JAKOB (1815-1887)

Johann Jakob Bachofen - crédits : AKG-images

Johann Jakob Bachofen

Sommairement mentionné – quand il n'en est pas totalement absent – par les ouvrages d'anthropologie pour avoir traité du matriarcat primitif, Bachofen est généralement considéré comme l'auteur d'un seul livre, Das Mutterrecht (Le Droit de la mère), publié à Stuttgart en 1861. Dernier tome de la tardive édition de ses œuvres complètes (Gesammelte Werke), sa correspondance permet aujourd'hui, avec son autobiographie écrite en 1854, de suivre l'évolution de sa pensée.

À l’école de l’Antiquité

Son autobiographie (G.W., I) évoque, en effet, les années d'études juridiques du jeune Bâlois à Berlin, à Göttingen, à Paris, à Cambridge, ses premiers travaux sur l'histoire du droit romain (1843), la fascination qu'ont exercée sur ce lecteur attentif de Winckelmann les œuvres d'art de l'Antiquité — au cours de fréquents séjours en Italie et en Grèce qui ont joué un rôle décisif dans la modification de ses centres d'intérêt —, son idée d'une recherche sur le symbolisme funéraire des Anciens, qui devait aboutir cinq ans plus tard à la publication de son Versuch über die Gräbersymbolik der Alten (G.W., IV), l'importance qu'il attache à la puissance des mythes et des symboles. La sensibilité, singulière par sa modernité, qu'il manifeste dans cet ouvrage par rapport aux matériaux rassemblés — qu'ils appartiennent au droit, à la mythologie, à l'histoire ou à la poésie — explique l'attention que Stefan Georg, Rainer Maria Rilke, Hugo von Hofmannsthal ont portée à Bachofen, ainsi que les critiques qui lui ont été adressées, car elle caractérise, et d'une certaine façon inaugure, un mode de compréhension de la pensée mythique qui marque les limites de la raison (Verstand) au bénéfice de l'imagination (Phantasie) et d'une interprétation entièrement renouvelée de la mentalité primitive.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-V-Sorbonne, secrétaire général de L'Année sociologique

Classification

Pour citer cet article

Bernard VALADE. BACHOFEN JOHANN JAKOB (1815-1887) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Johann Jakob Bachofen - crédits : AKG-images

Johann Jakob Bachofen

Autres références

  • CHASSEURS-CUEILLEURS (archéologie)

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE
    • 4 727 mots
    • 3 médias
    ...le xixe siècle que le pouvoir politique aurait à l’origine appartenu aux femmes, à l’exclusion des hommes. Échafaudée par l’érudit suisse Johann Jakob Bachofen dans son Droit maternel (1861), reprise dans les années 1970 par l’archéologue lituano-américaine Marija Gimbutas avec le soutien...
  • ÉVOLUTIONNISME CULTUREL & SOCIAL

    • Écrit par Jean CAZENEUVE
    • 2 786 mots
    • 2 médias
    Avec les travaux de J. J. Bachofen (1861) apparaît la tentative de lier les phases culturelles à des progrès décisifs dans un ordre particulier qui, en l'espèce, est celui de la filiation. Cet auteur s'est en effet efforcé de montrer que l'humanité primitive avait été régie par la promiscuité, c'est-à-dire...
  • FIGURATION, paléolithique et néolithique

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE
    • 4 571 mots
    • 6 médias
    ...période à l’agriculture et à la fertilité. Mais pareille thématique, on l’a vu, est bien antérieure et d’origine paléolithique. On a même supposé, avec Johann Jakob Bachofen au xixe siècle, repris par Marija Gimbutas à la fin du xxe siècle, que ces statuettes témoigneraient pour cette époque d’un matriarcat...

Voir aussi