Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

GABRIEL JACQUES III JULES (1667-1742)

Élève et parent de Jules Hardouin-Mansart, père de l'illustre Ange Jacques, l'architecte Jacques Gabriel est communément désigné sous le nom de Jacques III et par certains historiens sous celui de Jacques V. Il accomplit une carrière rapide et brillante : contrôleur des Bâtiments du roi en 1687, membre de l'Académie d'architecture en 1699, premier ingénieur des Ponts et Chaussées en 1716, premier architecte en 1734. Auteur de nombreux hôtels (de Varengeville, 1704 ; Peyrenc de Moras-Biron, 1730), de projets pour des églises (Hôtel-Dieu à Orléans, Oratoire à Paris, cathédrale de La Rochelle) et de ponts (Blois). Mais l'essentiel de son œuvre est constitué par ses importants travaux à Rennes, à Bordeaux et à Dijon. À Rennes, il reconstruit le centre de la ville après l'incendie de 1720 et dessine (1730) l'hôtel de ville, à la silhouette mouvementée et pittoresque, « la création officielle la plus baroque du xviiie français » (Pariset). À Bordeaux, de 1729 à sa mort, il crée la place Royale, ouverte sur le fleuve, rectangle à pans coupés, « demi-place Vendôme » (Hautecœur), mais plus aérée : un pavillon central au fond et, en façade sur le fleuve, deux pavillons latéraux, la Douane et la Bourse, dotés d'un avant-corps à colonnes et fronton. L'ordonnance est plus monumentale qu'à Rennes à cause de l'ordre colossal de pilastres et de colonnes, et surtout de la ligne régulière des toitures qui donne à l'ensemble une majesté tranquille, bien classique. À Dijon enfin, Gabriel construit, en 1733, au palais des États, une aile nouvelle comportant un vaste escalier d'honneur, œuvre élégante, ouverte à la lumière. Il est juste d'associer au nom de Jacques Gabriel celui de son sculpteur attitré Verbeckt (1704-1771), responsable de la décoration sur les trois grands chantiers provinciaux.

— Jean-Jacques DUTHOY

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Jacques DUTHOY. GABRIEL JACQUES III JULES (1667-1742) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BEFFROIS

    • Écrit par Renée PLOUIN
    • 2 507 mots
    • 1 média
    ...plan le symbolisme du beffroi par la prééminence accordée aux réceptions ou aux affaires commerciales. En cherchant à éviter cet inconvénient, Jacques Gabriel a pu réaliser un édifice unique pour trois services bien distincts, lors de la reconstruction de Rennes après l'incendie de 1720. L'hôtel de ville...
  • GABRIEL ANGE JACQUES (1698-1782)

    • Écrit par Michel GALLET
    • 3 709 mots
    • 2 médias
    ...provisoires. En 1750, la construction du théâtre de Lyon par Soufflot fut l'occasion d'une enquête à l'étranger. Le chevalier de Chaumont et l'architecte Gabriel Dumont visitèrent les théâtres italiens. Le programme à préciser mettait en jeu l'optique, l'acoustique, l'éclairage, la prévention des ...
  • HÔTEL DE VILLE

    • Écrit par Pascal LIÉVAUX-SENEZ
    • 3 692 mots
    • 1 média
    À Rennes, en 1730, Gabriel dessine un triple édifice qu'il intègre au nouveau tracé géométrique de la ville : sur la place Neuve, présidial et hôtel de ville encadrent la tour de l'Horloge à laquelle ils sont rattachés par deux ailes concaves. Sur le haut soubassement de la tour se détachait la statue...

Voir aussi