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INSTITUTIONNALISME, économie

Postérité des traditions institutionnalistes

L'analyse quantitative initiée par Mitchell, avec la caractérisation statistique des cycles économiques et la construction d'indicateurs de conjoncture, fut progressivement éclipsée par la macroéconométrie, mais elle connaît un renouveau depuis les années 1990.

Les deux autres traditions, celle de Veblen et celle de Commons, se sont maintenues aux États-Unis et ont gagné l'Europe. La première fut prolongée par l'analyse de l'évolution du pouvoir (sous l'influence des travaux de John Kenneth Galbraith sur le pouvoir de la technostructure dans Le Nouvel État industriel, 1967) et des formes de gouvernance économique, financière notamment dans les années 1990. La seconde s'est surtout maintenue dans le domaine des relations industrielles, en tant que méthode d'analyse réaliste, d'études de cas, de situations problématiques de relation d'emploi et d'insécurité sociale. D'ailleurs, l'institutionnalisme original s'est longtemps fondu dans le champ des approches dites structuralistes ou appliquées, qui s'attachent à l'analyse réaliste de l'activité économique plutôt qu'au formalisme des modèles purement théoriques.

Depuis la remise en cause, amorcée dans les années 1990, de la pensée néo-classique dominante, l'institutionnalisme original connaît un renouveau chez les économistes hétérodoxes américains et européens. Toutefois, l'effervescence des théories néo-institutionnalistes rend confuse l'identification de celles-ci. Une frontière sépare pourtant l'institutionnalisme original, pour qui l'économie est instituée, l'institution étant la catégorie première de l'analyse, et le nouvel institutionnalisme, pour qui l'économie est régulée par les institutions, ces dernières étant une catégorie d'analyse seconde par rapport à une logique purement économique qui serait première.

— Jean-Jacques GISLAIN

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Pour citer cet article

Jean-Jacques GISLAIN. INSTITUTIONNALISME, économie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CLARK JOHN MAURICE (1884-1963)

    • Écrit par Guy CAIRE
    • 386 mots

    Professeur à Columbia, John Maurice Clark est le fils de l'économiste américain John Bates Clark. Sa pensée peut se caractériser par quatre traits, constitutifs de l'école dite de l'institutionnalisme dont il est un des représentants. En premier lieu, contre l'économie marginaliste abstraite...

  • COÛTS DE TRANSACTION

    • Écrit par Claude MÉNARD
    • 5 316 mots
    ...qui conjugue une double formation d'économiste et d'historien, s'intéresse davantage aux mouvements longs qui structurent une société et son économie. Il comprendra aussi tout le parti qu'on peut tirer des travaux de Coase dans l'analyse des institutions et du rôle de celles-ci dans la dynamique, ou l'échec,...
  • ÉCONOMIE (Histoire de la pensée économique) - Les grands courants

    • Écrit par Jérôme de BOYER
    • 8 689 mots
    • 10 médias
    ...modélisation mathématique. À cette dernière, il oppose l'étude statistique et soutient que les lois économiques énoncées doivent être compatibles avec les faits. Cet objectif est partagé par les institutionnalistes tels Charles Gide (1895, Traité d'économie politique), Albert Aftalion (1913, Les crises périodiques...
  • ÉCONOMIE (Histoire de la pensée économique) - Néo-institutionnalisme

    • Écrit par Claude MÉNARD
    • 1 810 mots
    • 1 média

    Le néo-institutionnalisme se développe essentiellement depuis les années 1980, sur la base des travaux fondateurs plus anciens de Ronald Coase sur la théorie de l'entreprise (The Nature of the Firm, 1937) et le problème des coûts sociaux (The Problem of Social Cost, 1960), de Douglass North...

  • Afficher les 8 références

Voir aussi