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INSTITUT LUMIÈRE

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Institut Lumière - crédits : J.-L. Mège/ Institut Lumière

Institut Lumière

À Lyon, dans le quartier de Monplaisir, au 25 de la rue du Premier-Film, l’Institut Lumière célèbre le cinéma de patrimoine à l’endroit même où les frères Auguste et Louis Lumière inventèrent le Cinématographe.

Aux origines

En 1975, la ville de Lyon a fait l’acquisition de la villa Lumière, la belle maison construite en 1896 par Antoine Lumière (le père d’Auguste et Louis), et de ses anciennes usines attenantes, alors fermées. L’intention du maire, Louis Pradel, était d’y créer un musée du cinéma, qui exposerait notamment la collection d’appareils de projection réunie par le dentiste lyonnais Paul Génard pour rappeler l’importance de la ville dans la naissance du septième art. En 1978, le projet est confié à Bernard Chardère, grande figure lyonnaise de la cinéphilie qui, en 1952, avait créé, avec des camarades khâgneux, le mensuel de cinéma Positif. En restaurant la villa Lumière, il découvre au sous-sol les fameux autochromes Lumière – les premières photographies en couleurs, dont Auguste et Louis avaient breveté le procédé en 1903 – qui deviendront la pièce maîtresse de la Fondation nationale de la photographie, inaugurée la même année 1978 au sein de la villa. En 1982, grâce au soutien du réalisateur lyonnais Bertrand Tavernier qui en sera le premier président jusqu’à sa mort en 2021, l’Institut Lumière est créé dans le même bâtiment. Bernard Chardère, son directeur, y multiplie les activités autour du cinéma de patrimoine : expositions (Claude Autant-Lara, Michel Simon, les affiches du muet), publications, projections de films dans une petite salle de soixante-neuf places.

Bientôt, des renforts vont permettre d’étoffer l’équipe. Parmi eux, Thierry Frémaux, jeune cinéphile, cofondateur de la radio libre associative Radio Canut et professeur de judo. Bénévole à l’Institut dès son ouverture, il y est engagé quelques mois plus tard comme salarié, avant d’en devenir le directeur artistique en 1991. Très tôt, il a l’idée d’y inviter de grands cinéastes internationaux comme Wim Wenders, Joseph L. Mankiewicz et Elia Kazan. Le centenaire du cinéma, en 1995, est l’occasion de mettre en valeur l’Institut et la collection des films Lumière. De nouveaux crédits sont obtenus pour agrandir les lieux, devenus trop exigus pour la réalisation de ces projets.

La Sortie des usines Lumière, A. et L. Lumière - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

La Sortie des usines Lumière, A. et L. Lumière

Des anciennes usines Lumière, il ne restait plus alors qu’une partie du hangar, qu’on aperçoit derrière l’imposant portail dans La Sortie des usines Lumière, le premier film de l’histoire du cinéma, tourné le 19 mars 1895. Ce vestige unique des origines du cinéma, classé monument historique l’année du centenaire, va constituer la clé de voûte des travaux d’agrandissements grâce à sa restauration par les architectes Paul Colboc et Didier Repellin. Baptisé « hangar du Premier-Film », il est devenu un lieu d’exposition et le passage obligé pour entrer dans la grande salle de projection de l’Institut (270 places), inaugurée en 1998. C’est aussi là que les réalisateurs du monde entier de passage à l’Institut sont invités à tourner leur propre remake de la Sortie des usines Lumière. Le passage de chacun d’eux est salué par une plaque commémorative apposée sur une des façades de l’Institut, le Mur des cinéastes.

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Pour citer cet article

Philippe ROUYER. INSTITUT LUMIÈRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 20/09/2021

Médias

Institut Lumière - crédits : J.-L. Mège/ Institut Lumière

Institut Lumière

La Sortie des usines Lumière, A. et L. Lumière - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

La Sortie des usines Lumière, A. et L. Lumière

Autres références

  • CHIRAT RAYMOND (1922-2015)

    • Écrit par
    • 641 mots

    On a du mal à apposer à la personne de Raymond Chirat l’étiquette d’historien du cinéma français. Non qu’il ne la méritât pas : sa compétence, la précision de ses informations, son goût de l’exhaustivité étaient des plus rares. Mais il faut ajouter que cette activité paraissait être chez lui le prolongement...

  • TAVERNIER BERTRAND (1941-2021)

    • Écrit par et
    • 1 968 mots
    • 3 médias

    Il n'y a ni retour à la tradition de la qualité ni avant-gardisme dans le cinéma très populaire de Bertrand Tavernier, que les Anglo-Saxons qualifient de « nouveau traditionaliste », et pour qui chaque film est un défi à relever. Sa personnalité déborde la réalisation, d’abord sur le plan de la cinéphilie...