HUMIDITÉ
Les instruments de mesure du taux d’humidité de l’air
De nombreux instruments permettent d’évaluer plus ou moins précisément le taux d’humidité de l’air. Ils peuvent être classés en quatre catégories principales. La première est fondée sur une mesure des variations de masse, de volume, d’élasticité, de résonance acoustique ou électromagnétique, de conductivité électrique, de température, de couleur ou de transparence de matériaux ayant un fort pouvoir d’absorption de la vapeur d’eau. La deuxième s’appuie sur une évaluation de la capacité de l’air ambiant à évaporer plus ou moins rapidement une quantité d’eau liquide. La troisième est chargée d’évaluer la température de saturation de la vapeur d’eau. Enfin, la quatrième catégorie est fondée sur une mesure des perturbations apportées par les molécules de vapeur d’eau à la propagation des ondes électromagnétiques.
Le gonflement du bois, l’allongement d’une corde ou la torsion de barbes d’épis d’avoine ont depuis longtemps été exploités comme une indication du degré d’humidité ou de sécheresse. Ainsi, vers 1450, l’Allemand Nicolas de Cues observe que le poids de la laine augmente lorsque l’air est humide et diminue lorsqu’il est sec. Il réalise alors les premières mesures d’humidité à l’aide d’une grande balance à plateaux.
Les hygromètres les plus simples fournissent la valeur de l’humidité relative à partir des variations de longueur de fils très fins, de diverses matières : coton, Nylon, baudruche (tissu membraneux provenant de l’intestin du bœuf) ou cheveux humains. Ces matériaux s’allongent lorsque l’humidité augmente et raccourcissent lorsqu’elle diminue.
Le capteur capacitif à couche mince exploite les variations de volume de certaines résines avec l’humidité. Il est composé de deux électrodes métalliques qui prennent en sandwich une lame de polymère hygroscopique pour former un condensateur. Lorsque le polymère absorbe des molécules d’eau, il grossit et écarte les électrodes, ce qui se traduit par une variation de capacité électrique, dont on déduit le taux d’humidité du milieu ambiant. Ce type de capteur est utilisé en particulier dans les stations météorologiques et dans les radiosondes installées sous des ballons météorologiques pour réaliser des mesures en altitude.
Le psychromètre est composé d’un thermomètre sec et d’un thermomètre mouillé par de l’eau contenue dans un petit réservoir. Si l’air est saturé, l’eau du réservoir ne s’évapore pas et les deux thermomètres indiquent la même température. Si l’air est sous-saturé, l’eau du réservoir s’évapore d’autant plus vite que l’air est sec, si bien que le thermomètre humide est refroidi. La différence de température enregistrée entre les deux thermomètres fournit ainsi une mesure du taux d’humidité de l’atmosphère.
Dans l’hygromètre à point de rosée, l’air ambiant est refroidi, à pression constante, afin que son humidité augmente jusqu’à la saturation et que des gouttelettes de rosée se forment. La température à laquelle ce phénomène se produit, ou température du point de rosée, est aussi la température de saturation de la vapeur d’eau contenue dans l’air. Connaissant la température ambiante, la température du point de rosée et la pression atmosphérique, il est alors facile d’en déduire le contenu en vapeur d’eau. Plusieurs instruments mettent en application ce principe en envoyant l’air échantillonné sur un miroir qui est refroidi jusqu’à ce que de la buée commence à se déposer. On enregistre alors sa température.
L’hygromètre à absorption infrarouge permet d’évaluer l’humidité absolue d’un volume d’air en mesurant le taux d'absorption d’un rayonnement électromagnétique émis à une fréquence sensible aux molécules d'eau qui entrent alors en vibration.[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
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