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HIROSHIGE ANDŌ (1797-1858)

Maître incontesté de l' estampe de paysage, Andō Hiroshige remporta un égal succès au Japon et en Occident. Jamais sans doute maître de l'école Ukiyo-e, née de la peinture de genre, ne comprit et ne traduisit mieux l'âme même de la nature.

Ne s'appuyant sur aucune conception philosophique ou mystique, son art est le résultat de l'observation humble de la nature, qu'il n'a cependant pas cherché à embrasser tout entière : il est parvenu à saisir l'essentiel des choses qu'il dessinait, écartant le détail superflu. Le don qu'il avait de regarder et de faire partager ce qu'il avait ressenti s'alliait à un pouvoir de suggestion sans égal.

Par les seules ressources de la xylographie et par le jeu très simple des couleurs, il a su évoquer les phénomènes naturels, dans une vision à la fois réaliste et poétique.

Considéré par tous comme le paysagiste japonais par excellence, il représente, avec Hokusai, un sommet de l'école Ukiyo-e et de la xylographie polychrome, pourtant parvenue au terme de son évolution.

L'apprentissage

Fils d'un membre de la Brigade officielle du feu, Andō Hiroshige naquit à Edo (aujourd'hui Tōkyō) en 1797. Très jeune, il se montra très doué pour le dessin et pour la peinture. Il apprit les rudiments de son art chez un artiste mineur de l'école Kanō et fréquenta des peintres de l'école Shijō. Attiré par l'école Ukiyo-e, il voulut entrer dans l'atelier d'Utagawa Toyokuni (1769-1825), mais fut refusé, faute de place ; il se tourna alors vers le frère de celui-ci, Toyohiro (1774-1829), qui l'accepta en 1811. Ce hasard eut sans doute une importance déterminante dans l'orientation de la carrière du jeune artiste : le talent si subtil et si raffiné de Toyohiro, ses recherches dans le genre du paysage et sur le thème « fleurs et oiseaux » (kachō) ont sans conteste exercé une influence prépondérante sur l'œuvre de Hiroshige.

Jusqu'à la mort de son maître en 1829, son œuvre, du reste peu abondante, ne se distingue guère de la production courante de l'époque. On lui connaît quelques surimono (estampes de vœux, de faire-part, etc.), des portraits d'acteurs, des diptyques à sujets héroïques influencés par Shuntei (mort en 1820), ainsi que des séries d'estampes illustrant le thème de la mère et l'enfant à la manière d'Eizan (1787-1867).

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Écrit par

  • : conservatrice des collections Japon, Chine et Corée aux Musées royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, gestionnaire des musées d'Extrême-Orient

Classification

Pour citer cet article

Chantal KOZYREFF. HIROSHIGE ANDŌ (1797-1858) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>Vues célèbres d'Edo</it> - crédits :  Bridgeman Images

Vues célèbres d'Edo

<it>Le Fuji vu de Nakahara</it> - crédits :  Bridgeman Images

Le Fuji vu de Nakahara

<it>Le Mont Fuji</it>, Ando Hiroshige - crédits :  Bridgeman Images

Le Mont Fuji, Ando Hiroshige

Autres références

  • VOYAGE SUR LA ROUTE DU KISOKAIDO. DE HIROSHIGE À KUNIYOSHI (exposition)

    • Écrit par Christophe MARQUET
    • 1 050 mots
    • 1 média

    L’exposition Voyage sur la route du Kisokaidō. De Hiroshige à Kuniyoshi au musée Cernuschi à Paris (15 octobre 2020-17 janvier 2021, prolongée jusqu’au 8 août 2021), dont le commissariat a été assuré par Manuela Moscatiello, responsable des collections japonaises, a permis de faire découvrir au...

  • LA VISION APRÈS LE SERMON OU LA LUTTE DE JACOB AVEC L'ANGE (P. Gauguin)

    • Écrit par Barthélémy JOBERT
    • 200 mots
    • 1 média

    La Vision après le sermon (National Gallery of Scotland, Édimbourg), que Paul Gauguin (1848-1903) peignit durant l'été de 1888 lors de son séjour à Pont-Aven, n'est pas à proprement parler une œuvre « primitiviste » : c'est l'influence japonaise qui y prédomine, en particulier celle d'Hirochige...

Voir aussi