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HILDEGARDE DE BINGEN sainte (1098-1179)

Née à Bermersheim, près d'Alzey, en Hesse (ses ancêtres étaient barons du lieu), Hildegarde fut confiée, à huit ans, aux bénédictines de Disibodenberg. À quinze ans, elle reçut le voile des moniales et, à trente-huit ans, fut élue abbesse (1136). Elle fonda en 1147 un nouveau monastère dans un lieu moins agréable, à Rupertsberg, et y transféra sa communauté. Elle en sortit au moins quatre fois, surtout pour visiter des monastères, en Lorraine, vers Cologne, Trèves, Werden. Elle mourut le 17 septembre 1179. Hildegarde a joui de son vivant d'un prestige extraordinaire à cause de ses visions, qu'elle exposa dans trois livres principaux : le Sci vias (Connais les voies du Seigneur), qui met la doctrine de l'Église en tableaux allégoriques ; le Livre des mérites, qui présente les données de la morale chrétienne sous une riche imagerie symbolique ; le Livre des œuvres divines, d'allure plutôt scientifique. Hildegarde avait un savoir étendu ; elle imprima partout la marque de sa personnalité forte et indépendante. Sa langue est d'une originalité difficile, ce qui explique que, moins d'un siècle après sa mort, son œuvre tomba dans l'oubli, et qu'elle ne fut plus guère lue que par des érudits. Mais il ne faudrait pas croire qu'Hildegarde fût une mystique étrange ; elle a laissé plus de trois cents lettres énergiques et clairvoyantes adressées à de grands personnages, y compris au pape et à l'empereur ; dans l'administration de son monastère, Hildegarde a montré une fermeté, un savoir juridique, une prudence et une habileté remarquables.

— Jacques DUBOIS

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Écrit par

  • : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)

Classification

Pour citer cet article

Jacques DUBOIS. HILDEGARDE DE BINGEN sainte (1098-1179) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉSOTÉRISME

    • Écrit par Serge HUTIN
    • 7 479 mots
    • 1 média
    Surun manuscrit du Sci vias de sainte Hildegarde de Bingen, datant de la fin du xiie siècle, une miniature représente l'illumination de la moniale bénédictine sous la forme de cinq flammes qui tombent sur sa tête ; l'illustrateur désigne ainsi ce qu'il a voulu montrer : « la splendeur du feu qui vint...

Voir aussi