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FRANKENTHALER HELEN (1928-2011)

Helen Frankenthaler appartient à la seconde génération de peintres expressionnistes américains et plus précisément de la tendance du color-field painting, au rang desquels on peut compter Morris Louis et Kenneth Noland. Ils ont travaillé sur les apports de Willem De Kooning et de Jackson Pollock tout en mettant en cause l'unité fictive de l'action painting. Helen Frankenthaler a utilisé la technique de la « couleur tache » (stainedcolor, selon l'historien d'art Sam Hunter), versée directement sur le support.

Élève du peintre mexicain Rufino Tamayo, puis de l'Américain Paul Feeley, Helen Frankenthaler, qui est née le 12 décembre 1928 à New York, fait, en 1951, une rencontre décisive avec Pollock, dans l'atelier de celui-ci. Elle en retient l'utilisation de grands formats et la confrontation avec la toile sans châssis, posée directement sur le sol. Dilués dans la térébenthine, les pigments pénètrent non seulement la surface, mais aussi l'épaisseur du support posé par terre. Les variations d'intensité des plages colorées s'élaborent en fonction de la quantité de peinture versée et de la fréquence de son application en une même zone. Produites sans idée préalable de leur forme, ces taches colorées sont pourtant, pour Helen Frankenthaler, des figures faisant allusion à un objet ou à un thème de représentation. Les titres qu'elle donne à ses œuvres sont souvent inspirés par la nature (Mountains and Sea, 1952 ; The Bay, 1963 ; Spring Bank, 1974). « J'ai un sens de l'espace que je pourrais mettre en relation avec des paysages », dit l'artiste. Le musée d'Art moderne de New York a présenté en 1989, avec quarante toiles, une rétrospective de son œuvre peint et la National Gallery of Art de Washington a exposé ses gravures en 1993. Par sa technique « tachiste », elle rejoint les préoccupations exprimées plus d'un siècle auparavant par les préromantiques anglais comme Cozens ou Romney.

Sa première exposition personnelle, à la galerie Tibor de Nagy, à New York en 1951, a été suivie de nombreuses autres, notamment au Museum of Modern Art, New York (1989) ; au Guggenheim Museum, New York (1998), à la Neue Nationalgalerie, Berlin (2004) et à la National Gallery of Australia, Canberra (2006).

Helen Frankenthaler meurt le 27 décembre 2011 à Darien (Connecticut).

— Élisabeth LEBOVICI

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Classification

Pour citer cet article

Élisabeth LEBOVICI. FRANKENTHALER HELEN (1928-2011) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COLOR-FIELD PAINTING

    • Écrit par Universalis
    • 514 mots

    Le color-field painting (littéralement « peinture du champ coloré ») constitue avec l'action painting (« peinture d'action ») l'une des deux principales tendances de l'expressionnisme abstrait américain au xxe siècle. Il se caractérise par de grandes toiles où dominent...

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - Les arts plastiques

    • Écrit par François BRUNET, Éric de CHASSEY, Universalis, Erik VERHAGEN
    • 13 464 mots
    • 22 médias
    ...Joan Mitchell à New York, de Sam Francis ou de Hassel Smith en Californie. D'autres, comme les peintres du champ coloré (colorfieldpainters) Helen Frankenthaler, Morris Louis ou Kenneth Noland, sont plus fidèles à la vision formaliste de Pollock telle qu'elle a été développée par le critique...

Voir aussi