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TRUMAN HARRY (1884-1972)

Harry Truman fut le trente-troisième président des États-Unis. Il gouverna de 1945 à 1953.

Né dans le Missouri près d'Independence, il participe au cours de la Première Guerre mondiale aux combats à Saint-Mihiel et dans l'Argonne. Après sa démobilisation, il tente sa chance dans le commerce et échoue. Il apprend alors le droit, se fait remarquer par l'un des leaders du Parti démocrate du Missouri, occupe des fonctions locales et, à cinquante ans, en 1934, parvient à remporter l'élection sénatoriale de l'État. C'est un homme modeste, parfaitement honnête, dévoué à son parti et à son pays, qui symbolise mieux que tout autre l'Américain moyen. Il soutient fidèlement le président Roosevelt et accède à une relative célébrité, après sa réélection de 1940, lorsqu'il devient président du comité d'enquête sur le programme de Défense nationale. Par une activité inlassable et une scrupuleuse attention aux comptes des administrations, il fait économiser un milliard de dollars au Trésor fédéral. En 1944, le parti se tourne vers lui pour les fonctions de vice-président : Harry Wallace, qui a occupé ce poste depuis quatre ans, est trop marqué par ses positions de gauche ; James F. Byrnes, l'autre candidat, est trop conservateur ; Truman est l'homme de la situation.

Conférence de Potsdam, 1945 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Conférence de Potsdam, 1945

La mort brutale de Franklin D. Roosevelt en avril 1945 le porte aux responsabilités suprêmes en une période particulièrement cruciale. Il n'a reçu pour cela aucune préparation ; il n'est pas au courant des grands secrets de l'État. Pourtant sa première décision importante est d'utiliser l'arme atomique pour amener le Japon à déposer les armes (août 1945). Après la capitulation nippone, Truman doit s'attaquer en même temps à la reconversion du pays vers l'économie de paix et à l'organisation de la guerre froide. Les mesures prises permettent d'éviter le chômage mais non la hausse des prix ; fidèle à la politique de Roosevelt sur le front social, il ne peut cependant empêcher les conservateurs de limiter, par la loi Taft-Hartley (1947), les activités des syndicats. Il entreprend la déségrégation dans l'armée, mais l'aile droite de son parti l'abandonne, tandis que l'aile gauche lui reproche de manifester trop d'intransigeance envers les Russes. Truman, en effet, désespère, au lendemain de la conférence de Potsdam, de trouver avec Moscou un terrain d'entente.

Il patronne à ses débuts le mouvement de lutte contre l'influence communiste à l'intérieur des États-Unis. Plus encore, à l'extérieur, il engage une politique de containment, de limitation de l'aire d'influence soviétique qui sera l'une des données essentielles de la guerre froide ; dans ce but, la doctrine Truman d'aide économique et militaire à la Grèce et à la Turquie conduit les États-Unis à soutenir en 1947 les gouvernements de ces pays contre les pressions communistes intérieures ou extérieures qu'ils subissent ; le plan Marshall (1948), l'aide à l'Allemagne et au Japon sont autant d'éléments de cette politique. Attaqué au sein de son parti pour sa politique intérieure, controversé en matière de politique extérieure, Truman, auquel les leaders démocrates n'accordent aucune chance d'être réélu, présente, contre maints avis, sa candidature devant la convention électorale de son parti qui l'élit candidat et engage, contre le candidat républicain Thomas Dewey, une campagne électorale très difficile axée sur la dénonciation de l'inactivité républicaine. En 1949, Truman réélu propose dans son message sur l'état de l'Union, le Fair Deal, un programme d'économie intérieure en vingt-quatre points dont la réalisation ne sera que partielle. En politique extérieure, les résultats obtenus seront plus tangibles[...]

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

André KASPI. TRUMAN HARRY (1884-1972) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Conférence de Potsdam, 1945 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Conférence de Potsdam, 1945

Harry Truman, 1947 - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Harry Truman, 1947

Harry Truman, 2 - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Harry Truman, 2

Autres références

  • ACHESON DEAN (1893-1971)

    • Écrit par André KASPI
    • 324 mots
    • 1 média

    Diplomate américain de la vieille école dont l'élégance britannique faisait dire de lui qu'il était plus anglais que l'ambassadeur de Sa Majesté. Né dans le Connecticut, Dean Acheson était d'origine modeste : un père clergyman né en Angleterre et une mère canadienne. C'est à l'université Yale qu'il...

  • BYRNES JAMES FRANCIS (1879-1972)

    • Écrit par André KASPI
    • 346 mots

    D'origine modeste, James F. Byrnes est élu, en 1910, représentant démocrate de la Caroline du Sud. En 1924, il abandonne la Chambre, se présente sans succès aux élections sénatoriales, mais prend sa revanche en 1930. Solide partisan du New Deal au cours du premier mandat de Franklin...

  • CORÉE - Histoire

    • Écrit par Universalis, Jin-Mieung LI, Ogg LI, Madeleine PAUL-DAVID
    • 6 282 mots
    • 13 médias
    ...constituer une armée à laquelle devaient participer seize pays, dont la France avec un bataillon commandé par le général Monclar. Le même jour, le président Truman ordonna aux forces navales et aériennes américaines de soutenir la Corée du Sud et de protéger Formose. Trois jours après, il engagea l'infanterie...
  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    ...Un ancien chemisier en faillite, qui a gravi peu à peu les échelons de la machine démocrate jusqu'à devenir vice-président des États-Unis, Harry S.  Truman, accède à la présidence par le hasard de la mort de Franklin D. Roosevelt. La situation est d'autant plus préoccupante que l'homme a été soigneusement...
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Voir aussi