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GRÊLE

La grêle est un fléau particulièrement redouté qui a des effets catastrophiques non seulement sur les cultures, mais aussi sur l’ensemble des infrastructures, en particulier les avions, les voitures et les équipements extérieurs. Bien que les grêlons qui la composent soient généralement petits et relativement inoffensifs, les plus gros d’entre eux peuvent atteindre, voire dépasser, la taille d’une balle de tennis et tomber comme des projectiles à plus de 150 km/h. Ils hachent alors la végétation, saccagent les plantations, détruisent les toits et certaines habitations, et peuvent blesser ou tuer personnes et animaux. Parmi les orages de grêle les plus meurtriers, on retiendra plus particulièrement celui qui, le 22 avril 1888, a fait 246 victimes dans le nord de l’Inde et celui du 14 avril 1986, qui a tué 92 personnes à Gopalganj au Bangladesh.

La France n’est pas épargnée par ce fléau : en métropole, les chutes de grêle n’épargnent aucune région et peuvent survenir quelle que soit la saison. Les dégâts annuels qui lui sont associés seraient généralement compris entre 500 et 600 millions d’euros, mais peuvent atteindre voire dépasser le milliard d’euros certaines années. Ainsi, selon l’Association nationale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques (Anelfa), sur la période 1999-2005, les assureurs auraient versé en moyenne chaque année plus de 160 millions d’euros d’indemnités pour les seules récoltes dévastées, mais l’on peut estimer à un demi-milliard d’euros les dégâts annuels causés à l’agriculture, un tiers seulement des cultures étant alors assuré contre la grêle. Ces pertes ne représentent qu’environ 1,5 p. 100 de la production végétale française, mais elles peuvent avoir des conséquences économiques graves à l’échelle d’une exploitation, d’une commune ou d’un département, certains agriculteurs pouvant voir l’intégralité de leurs efforts anéantis lors d’une seule précipitation. Ainsi, les épisodes orageux d’une rare violence qui ont touché les départements de l’Ardèche, de la Drôme, de l’Isère et de la Savoie et de la Haute-Savoie au début de l'été 2019, et particulièrement le 15 juin, ont provoqué des dégâts colossaux sur les récoltes à venir et les équipements agricoles, les dégâts se chiffrant en millions d'euros. Toutes les filières ont été touchées par le phénomène : élevage, arboriculture, maraîchage, horticulture et viticulture, céréales…

Structure et formation des particules de grêle

Les précipitations de grêle sont composées d’une multitude de grêlons, des particules de glace, soit transparentes, soit partiellement ou complètement opaques, plus ou moins sphéroïdales, coniques ou irrégulières dont le diamètre est le plus souvent compris entre 0,5 et 5 centimètres. Mais des grêlons beaucoup plus gros peuvent aussi être observés. Lorsque le diamètre est inférieur à 0,5 centimètre, on a affaire à des particules de neige roulée (particules de glace blanche et opaque, généralement coniques ou arrondies) ou de grésil (particules de glace translucide, presque toujours sphériques et présentant parfois des pointes coniques). Les grêlons, comme ces particules, se forment dans les nuages, à des températures inférieures à 0 0C, lorsque des gouttelettes d’eau liquide surfondue (c’est-à-dire d’eau restée liquide malgré la basse température) rencontrent des cristaux de glace ou des flocons de neige et se congèlent à leur contact. En effet, l'eau liquide gèle quand les molécules qui la composent réussissent à s’associer entre elles en adoptant une des structures spécifiques aux cristaux de glace. Le processus est facilité lorsque l’eau liquide entre en contact avec des cristaux de glace ou avec des corps étrangers dont la structure moléculaire est proche de celle la glace. Dans le cas contraire, l’eau ne gèle[...]

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Pour citer cet article

Jean-Pierre CHALON. GRÊLE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 19/09/2019

Médias

Coupe de grêlons - crédits : Fireflyphoto/ Fotosearch LBRF/ Age Fotostock

Coupe de grêlons

Coupe verticale d’une supercellule orageuse - crédits : Encyclopædia Universalis France

Coupe verticale d’une supercellule orageuse

Géographie des chutes de grêle en France - crédits : Encyclopædia Universalis France

Géographie des chutes de grêle en France

Autres références

  • AGROMÉTÉOROLOGIE

    • Écrit par et
    • 6 627 mots
    • 7 médias
    Certains phénomènes météorologiques peuvent provoquer la destruction d'organes végétaux sensibles.On pense, bien entendu, en premier lieu aux effets destructeurs de chutes de grêle sous les cumulo-nimbus (nuages à fort développement vertical), générateurs d'orages. Un tel phénomène a...
  • ATMOSPHÈRE - Thermodynamique

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    ...avoir des vitesses verticales de 140 ou 150 km/h et durer plusieurs heures. De telles cellules sont le plus souvent accompagnées de violents orages, de tornades et de coups de vent soufflant à plus de 300 km/h, de pluies torrentielles et degrêlons gros comme des œufs ou des boules de pétanque ;
  • MÉTÉORES

    • Écrit par
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    • 20 médias
    La grêleest une précipitation de particules de givre dont la taille dépasse 5 millimètres et qui prennent alors le nom de grêlons. Composés de glace soit transparente, soit partiellement ou complètement opaque, ces derniers ont une forme plus ou moins sphéroïdale, conique ou irrégulière. Leur diamètre...
  • MODIFICATION ARTIFICIELLE DU TEMPS ET DU CLIMAT

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    • 4 médias
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