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GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) Grammaire et langage dans l'Inde ancienne

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Les grammaires de l'indo-aryen moyen et moderne

Parmi les langues dérivées du sanskrit, le pāli, langue des écritures bouddhiques, et quelques prakrits (mahārāṣṭrī, etc.), véhicules d'une littérature de cour raffinée, ont été l'objet de grammaires rédigées soit en sanskrit, soit dans la langue décrite. Leur métalangue est celle de Pāṇini. Leur modèle de description est aussi pāninéen. Une différence importante cependant tient à ce que la grammaire sanskrite de Pāṇini est une analyse structurale purement synchronique, tandis que le but de la grammaire prakrite est non d'analyser directement la langue, mais de montrer en quoi elle diverge par rapport au sanskrit, comment on peut construire un mot prakrit à partir d'un mot sanskrit. Les grammaires prakrites traitent généralement plusieurs langues simultanément ; partant de la mahārāṣrī, elles montrent ensuite les divergences des autres prakrits par rapportṭ à elle. Par ce moyen, une dimension comparative et historique est introduite dans la recherche linguistique. La grammaire pālie est plus indépendante ; la langue y est analysée comme entité séparée du sanskrit. Les grammaires de Kaccāyana (après le xie s.), de Moggallāna (Ceylan, xiie s.) et Aggavaṃsa (Birmanie, xiie s.) sont rédigées en pāli même.

La tradition qui suit le modèle pāninéen pour l'étude des langues et la composition des grammaires a duré dans l'Inde jusqu'à l'époque contemporaine. Des langues modernes, telles que braj, dialecte littéraire du hindī, marāthī, kaśmīrī, ont été l'objet de descriptions pāninéennes. Le cas le plus curieux est sans doute celui d'une grammaire persane qui a été composée par Kṛṣṇa Dāsa en sanskrit à la demande de l'empereur Akbar (1556-1605) et dans laquelle l'auteur enseigne par des règles de transfert à passer des éléments du sanskrit à ceux du persan.

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Pour citer cet article

Pierre-Sylvain FILLIOZAT. GRAMMAIRES (HISTOIRE DES) - Grammaire et langage dans l'Inde ancienne [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ARABE (MONDE) - Langue

    • Écrit par
    • 9 385 mots
    • 3 médias
    ...c'est-à-dire qu'il en fût tiré un corps de règles, une claire description d'un usage devenu coercitif. La tradition impute l'initiative de la constitution d'une grammaire au calife ‘Alī, qui l'aurait ordonnée pour défendre précisément la pureté linguistique du texte sacré contre les risques de corruption que lui...
  • ARISTOPHANE DE BYZANCE (257 av. J.-C.?-? 180 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 192 mots

    Directeur de la bibliothèque d'Alexandrie vers ~ 195, Aristophane de Byzance publia une version d'Homère, la Théogonie d'Hésiode, Alcée, Pindare, Euripide, Aristophane et peut-être Anacréon. Un grand nombre des « arguments » qui figurent au début des manuscrits de comédies et...

  • BEAUZÉE NICOLAS (1717-1789)

    • Écrit par
    • 278 mots

    Né à Verdun, Beauzée s'attache d'abord aux sciences et aux mathématiques avant de s'intéresser à la grammaire. Lorsque Dumarsais meurt en 1756, Beauzée lui succède à la rédaction des articles de grammaire de l'Encyclopédie. Il publie en 1767 sa Grammaire générale ou...

  • CORAN (AL-QURĀN)

    • Écrit par et
    • 13 315 mots
    • 1 média
    ...qui faisait de la langue arabe en général, et du texte coranique en particulier, l'insurpassable expression de la transcendance elle-même. Commentaires grammaticaux et recherches philologiques n'ont donc pas été, dans l'Islam des origines et jusque dans le monde islamique contemporain, des disciplines...
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