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HORENBOUT GHEERAERT (entre 1460 et 1470-av. 1541)

Peintre et enlumineur gantois, Gheeraert Horenbout acquiert la maîtrise en 1487. Dès 1498, on le voit à la tête d'un atelier d'enluminure très actif. En 1515, Marguerite d'Autriche, la régente des Pays-Bas, en fait son peintre et valet de chambre. Un de ses principaux travaux, à cette époque, est l'illustration des Heures Sforza (British Museum), achevée en 1521, date à laquelle Dürer le rencontre à Anvers et admire le précoce talent de sa fille Suzanne, peintre elle aussi. Postérieurement, Horenbout dut se rendre en Angleterre où sa femme meurt en 1529, accompagné de son fils Lucas qui devint peintre du roi d'Angleterre. Lucas, naturalisé anglais dès 1534, semble être mort en Angleterre en 1544 ; malheureusement, c'est un peintre sans œuvres repérées et conservées. Surtout célèbre comme peintre d'enluminure (par exemple, le Bréviaire Grimani que cite au xvie siècle même l'Italien Marcantonio Michiel), Gheeraert Horenbout est mal connu en tant que peintre de retable : tout ce que cite Van Mander est perdu et, grâce à Hulin de Loo, l'on a pu enfin lui assigner un Triptyque de sainte Anne, au musée de Gand, signé Gerardus et peint vers 1490-1500 dans un style lourd et comme eyckien, ainsi que deux volets représentant des donateurs en oraison (Liévin van Pottelsberghe et son épouse), également conservés à Gand. Très remarquable enlumineur, doué d'invention et habile à rendre, par exemple, les effets d'éclairage artificiel (ainsi la page du « Lit de mort » dans le Bréviaire Grimani conservé à la bibliothèque Saint-Marc à Venise), Horenbout est un archaïsant réservé, digne et solide, comparable à Gérard David (le paysage à l'arrière-plan des portraits de Liévin van Pottelsberghe et de son épouse) ou à Benson, qui atteste la durable originalité du milieu gantois, d'une placidité stylistique bien proche de celle de Bruges, face aux virtuoses innovations expressionnistes de Bruxelles et d'Anvers, si multiples au début du xvie siècle.

— Jacques FOUCART

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Écrit par

  • : conservateur des Musées nationaux, service d'études et de documentation, département des Peintures, musée du Louvre

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Pour citer cet article

Jacques FOUCART. HORENBOUT GHEERAERT (entre 1460 et 1470-av. 1541) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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