MIGOT GEORGES (1891-1976)
Compositeur français dont l'art très original en fait une figure tout à la fois isolée et fort attachante. C'est un artiste indépendant, qui cultive aussi la peinture et la poésie ; il est difficile de le ranger dans un groupe esthétique déterminé. Profondément humaniste, Migot développe un art de distinction, empreint d'un esprit polyphonique qui s'abreuve aux sources de la monodie française du Moyen Âge, ainsi qu'aux pièces des luthistes du xviie siècle. Cet art accorde aux problèmes d'écriture fortement architecturée une attention primordiale ; ainsi, un de ses principes compositionnels est-il d'opposer et de juxtaposer des plans sonores selon la tradition baroque. Sa musique écarte les problèmes du développement d'un thème pour s'attacher à la continuité mélodique, aux lignes amples et somptueuses, soutenues par des harmonies fluctuantes.
Originaire d'une famille protestante, il est l'élève de Maurice Emmanuel, Vincent d'Indy et Charles-Marie Widor. Sa formation le rattache aux grandes lignes de la musique française. Parmi ses premières œuvres figure l'étonnante fresque symphonique Les Agrestides (1919) que crée Pierre Monteux à Amsterdam. Par la suite, aucune date importante ne jalonne sa vie, faite d'une réflexion lente et profonde qui donne naissance à près de deux cent cinquante partitions. Entre 1949 et 1961, il est conservateur du Musée des instruments anciens du Conservatoire de Paris.
Sa démarche artistique commence par un retour aux sources qui lui permet de créer une musique en dehors de tout système qui soit le prolongement de celle d'hier. La polyphonie lui apporte toutes les solutions et ce parti pris fait de lui l'indépendant parmi les indépendants.
La voix et la religion sont à la base d'une partie essentielle de sa production : dix oratorios dont Saint-Germain d'Auxerre (1947) pour voix a cappella, et un cycle de sept ouvrages consacrés à la vie du Christ, douze symphonies dont l'étonnante Sinfonia da chiesa pour quatre-vingt-cinq instruments à vent (1955), des fresques symphoniques (Les Agrestides, 1919 ; Hagomoro, 1921 ; La Jungle, avec orgue principal, 1928 ; Le Livre de danceries, 1929), de nombreuses pages de musique de chambre et œuvres vocales, des sonates monodiques (pour violon, pour alto, pour flûte, pour clarinette, pour basson), l'immense cycle Le Zodiaque (1931-1932) qui réunit douze études pour piano de vaste dimension, ainsi que des pièces pédagogiques (Le Petit Fablier, dix-huit vocalises, 1927) qui sont un merveilleux exemple de dépouillement et d'humilité.
Théoricien et historien de la musique, on doit à Georges Migot, outre divers articles, des Essais pour une esthétique générale (1915), Jean-Philippe Rameau et le génie de la musique française (1930), Lexique de quelques termes utilisés en musique (1947) et Musique et matière sonore (1963).
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
Classification
Autres références
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HONEGGER MARC (1926-2003)
- Écrit par Alain PÂRIS
- 620 mots
Le nom du Français Marc Honegger reste étroitement associé aux dictionnaires musicaux dont il a dirigé l'édition à partir de 1970 et qui ont renouvelé fondamentalement l'approche de la musicologie en langue française dans le domaine des ouvrages de référence.
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