GÉNIE GÉNÉTIQUE
- Article mis en ligne le
- Modifié le
- Écrit par Louis-Marie HOUDEBINE
Perspectives
Le génie génétique offre aux chercheurs un ensemble d'outils sans précédent pour étudier et exploiter les organismes vivants. Ces techniques, d'abord artisanales, se sont perfectionnées jusqu'à la fin du xxe siècle, sans véritablement changer de finalité. Elles se standardisent de plus en plus. Les expérimentateurs ont ainsi aujourd'hui à leur disposition des kits contenant tous les éléments et les modes d'emploi pour réaliser leurs expériences. Ceci facilite leur tâche et permet un gain de temps considérable. Le travail traditionnel à la paillasse va toutefois se poursuivre car les organismes vivants sont d'une infinie variété, ce qui implique la mise en œuvre de techniques adaptées dans le détail à chaque situation. La recherche en biologie, mais également les applications biotechnologiques, sont entrées dans une ère nouvelle. La complexité qui caractérise le monde vivant vient de la très grande multiplicité des interactions entre les molécules qui le composent. L'étude des organismes vivants et leur exploitation consistent de plus en plus à traiter des informations. L'acquisition de celles-ci (identification et détermination de la structure des gènes, modification des messages génétiques et introduction dans des organismes vivants) est de plus en plus confiée à des robots. La somme des informations qui en découle devient chaque jour plus écrasante. Les biologistes travaillent désormais non seulement in vivo et in vitro mais de plus en plus in silico. C'est pour cette raison que la bio-informatique prend une importance croissante dans les laboratoires de biologie et de biotechnologie. Dans les décennies à venir, un des défis sera non plus seulement de collecter et gérer des informations mais de décrypter les réseaux d'échanges d'informations entre les différents composants des organismes vivants. Il peut également être mentionné que les différentes molécules des organismes vivants constituent des sortes de nanoparticules naturelles. Ce fait n'a pas échappé aux nanotechnologistes qui commencent à exploiter les interactions entre les gènes, les protéines qui sont à la fois très fortes et très spécifiques, pour concevoir, notamment, des méthodes d'assemblage capables de créer de nouvelles nanoparticules.
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Écrit par
- Louis-Marie HOUDEBINE : directeur de recherche, unité de biologie du développement et reproduction, Institut national de la recherche agronomique
Classification
Pour citer cet article
Louis-Marie HOUDEBINE. GÉNIE GÉNÉTIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )
Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009
Médias
Gènes et protéines
Encyclopædia Universalis France
Clonage d'un fragment de gène
Encyclopædia Universalis France
Représentation schématique du code génétique
Encyclopædia Universalis France
Autres références
-
TECHNIQUES DU GÉNIE GÉNÉTIQUE - (repères chronologiques)
- Écrit par Nicolas CHEVASSUS-au-LOUIS
- 505 mots
1962 Découverte, par Werner Arber, des enzymes de restriction, enzymes bactériennes capables de couper l'ADN.
1971 Première utilisation, par Daniel Nathans, des enzymes de restriction comme ciseaux moléculaires : découpage de l'ADN du virus SV40.
1975 Mise au point, par Edwin Southern,...
-
ANIMAUX MODÈLES, biologie
- Écrit par Gabriel GACHELIN et Emmanuelle SIDOT
- 9 550 mots
- 8 médias
...souris (on mesure le parallélisme avec les travaux sur la fécondation in vitro chez l'homme menés au même moment) et leur réimplantation dans l'utérus. C'est vers 1985 que l'application de ce savoir sur la manipulation des œufs aux méthodes de la génétique moléculaire (grâce à laquelle on peut produire... -
ANTICORPS MONOCLONAUX
- Écrit par Michel MAUGRAS et Jean-Luc TEILLAUD
- 2 137 mots
Ces deux régions étant codées par des gènes différents, les chercheurs ont fabriqué des anticorps chimériques homme-souris en associant les gènes humains des régions constantes aux gènes de souris des régions variables de l'anticorps monoclonal initial. Les anticorps chimériques sont beaucoup... -
ARNm THÉRAPEUTIQUES
- Écrit par Bruno PITARD
- 6 616 mots
- 5 médias
Un grand nombre de maladies, génétiques en particulier mais aussi acquises, pourraient être soignées si on pouvait introduire dans l’organisme, voire dans les cellules en cause, la ou les protéines capables de corriger l’anomalie à l’origine de la maladie. Face à ce besoin, on ne dispose que d'une...
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ASILOMAR CONFÉRENCE D' (1975)
- Écrit par Jérôme PIERREL
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La rencontre qui s'est tenue du 24 au 27 février 1975 à Asilomar en Californie ne fut pas une conférence scientifique ordinaire du fait de la présence d’une quinzaine de journalistes. Elle était organisée par un petit groupe de scientifiques mené par Paul Berg, biochimiste de l’université...
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