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FAURÉ GABRIEL (1845-1924)

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Les honneurs

En 1892, Fauré est nommé inspecteur de l'enseignement dans les conservatoires puis professeur de composition au Conservatoire de Paris, à la succession de J. Massenet (1896). Il y forme de nombreux et excellents compositeurs tels que F. Schmitt, L. Aubert, C. Kœchlin, N. Boulanger et Ravel. En 1905, il remplace T. Dubois, démissionnaire, à la direction du Conservatoire. Dans cette charge, qu'il prend singulièrement à cœur, Fauré se conduit en tyran et réforme la vieille institution. Enfin, reconnu par le public et les milieux musicaux parisiens, il se lance dans la composition d'un opéra, Pénélope (1907-1913), d'après R. Fauchois. Cette œuvre n'obtint pas le succès espéré. Le compositeur en fut très déçu car, comme la plupart des musiciens du xxe siècle, il était d'accord avec Gounod sur ce point : « Pour un compositeur, il n'y a guère qu'une route à suivre pour se faire un nom : c'est le théâtre... »

Le demi-échec de Pénélope laisse Fauré « aplati de fatigue », selon ses propres termes. Il revient alors aux mélodies (cycles du Jardin clos, Van Lerberghe, 1915, des Mirages, R. de Brimont, 1919, et de L'Horizon chimérique, d'après J. de la Ville de Mirmont, 1921), à la musique de chambre (2 Sonates pour violoncelle et piano, 1917 et 1921 ; 2e Quintette, 1921) et aux œuvres pour piano (13e Nocturne, 1921 ; 13eBarcarolle, 1921). Il termine sa dernière œuvre, le Quatuor à cordes opus 121, le 11 septembre 1924, deux mois avant sa mort.

Dernier grand musicien romantique, Fauré peut sembler parfois anachronique au xxe siècle. Enfermé dans sa surdité, il n'a pas connu les grands bouleversements de la vie musicale contemporaine et s'est réfugié dans une esthétique purement individuelle, faite d'austérité et de dépouillement. Musique linéaire, sévère, renonçant au charme et à la violence de la maturité, les dernières œuvres gardent cependant un caractère passionné qui semble être la marque du compositeur.

— Marie-Claire BELTRANDO-PATIER

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lille III-Charles-de-Gaulle, directeur de recherche à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Marie-Claire BELTRANDO-PATIER. FAURÉ GABRIEL (1845-1924) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Gabriel Fauré - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Gabriel Fauré

Autres références

  • LIED

    • Écrit par
    • 3 224 mots
    • 9 médias
    C'est avec Gabriel Fauré qu'apparaît le compositeur de lieder le plus fécond de l'histoire musicale française. Ses lieder sont très spécifiquement français par le jeu harmonique qui les commande de la première à la dernière mesure. Fauré se plaît à enchaîner les uns aux autres des accords dissonants....
  • NOCTURNE, musique

    • Écrit par
    • 500 mots
    • 1 média

    Le mot nocturne, en musique, désigne moins une forme spécifique qu'un instant poétique, un « moment musical », dont la nuit est le prétexte.

    Certes, au xviiie siècle, on rencontre le mot notturno ou Nacht-Musik appliqué à des suites instrumentales, divertissements ou cassations, musiques...

  • PIANO

    • Écrit par et
    • 4 344 mots
    • 15 médias
    Reprenant la démarche de Chopin, Fauré marque la transition vers le xxe siècle, avec de courtes pièces dont la réalisation technique dépend totalement de la création musicale. Raffinement subtil, palette harmonique renouvelée, sens de la nuance caractérisent cette musique à laquelle ont nui des interprétations...