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DU QUESNOY FRANÇOIS (1597-1643)

Le poids de l'art antique

<it>L'Apôtre saint André avec la croix de Saint-André</it>, F. Du Quesnoy - crédits : Bildarchiv Monheim/ AKG-images

L'Apôtre saint André avec la croix de Saint-André, F. Du Quesnoy

La référence à l'Antiquité était constante dans l'œuvre des artistes qui travaillaient alors à Rome, surtout pour un sculpteur étranger qui entrait pour la première fois en contact direct avec l'art antique. Pour Du Quesnoy, cette connaissance se fit par le truchement de l'étude et de la copie de statues célèbres du Vatican comme l'Antinoüs, le Laocoon et le Torse du Belvédère, mais aussi en restaurant des œuvres récemment découvertes, une activité dans laquelle il excella. Dès ses premières années à Rome, il eut ainsi l'occasion de rivaliser directement avec les artistes de l'Antiquité : ses restaurations témoignent de son respect du fragment antique, mais l'animation donnée à la statue trahit un ciseau moderne parfaitement maîtrisé (Faune Rondanini, Victoria and Albert Museum, Londres). Du Quesnoy a également suivi de près les entreprises ambitieuses de reproduction, par le dessin ou l'estampe, des antiques de Rome décidées par de grands collectionneurs : Cassiano dal Pozzo (Museo Cartaceo) ou le marquis Giustiniani (Galleria Giustiniana). Pour ce dernier, le sculpteur réalisa le groupe en bronze Mercure et Cupidon, seule œuvre moderne qui eut le privilège de figurer parmi les antiques de la Galleria Giustiniana.

À la fin des années 1620, Du Quesnoy est un artiste très apprécié à Rome. Preuve en est la commande de la statue de Saint André (1629-1640) pour Saint-Pierre, une des quatre statues destinées à signaler l'emplacement des reliques conservées dans chacun des piliers de la croisée du transept de la basilique et la seule qui soit réalisée par un sculpteur étranger. Contrairement au Saint Longin de Bernin qui est saisi dans l'instant de la révélation et dont l'émotion se traduit jusque dans les plis violemment agités du manteau, le Saint André de Du Quesnoy est représenté dans un moment de conversation avec Dieu. La puissance divine semble pénétrer la statue, qui prend majestueusement possession de l'espace de la niche par son geste large, son anatomie puissante et le rythme lent et cadencé du drapé. La renommée du sculpteur éveilla l'intérêt du roi de France Louis XIII, qui l'invita à Paris, mais Du Quesnoy mourut en route, à Livourne (1643).

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Pour citer cet article

Marion BOUDON. DU QUESNOY FRANÇOIS (1597-1643) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>L'Apôtre saint André avec la croix de Saint-André</it>, F. Du Quesnoy - crédits : Bildarchiv Monheim/ AKG-images

L'Apôtre saint André avec la croix de Saint-André, F. Du Quesnoy

Autres références

  • AMOUR

    • Écrit par Georges BRUNEL, Baldine SAINT GIRONS
    • 10 182 mots
    • 5 médias
    ...l'Antiquité, réunissait dans sa maison de Rome un cercle de jeunes artistes et d'érudits dont l'influence a été considérable. À côté de Poussin on y trouvait le sculpteur flamand François Duquesnoy, qui devint un spécialiste des scènes de putti. Les Amours de Duquesnoy nous offrent souvent une version christianisée...
  • DU QUESNOY LES

    • Écrit par Marion BOUDON
    • 392 mots

    La famille Du Quesnoy, des sculpteurs flamands fixés à Bruxelles, a compté trois artistes célèbres. Le père, Jérôme l'Ancien (vers 1570 - 1641-1642), participa activement à la reprise artistique qui suivit les troubles iconoclastes du xvie siècle dans les Pays-Bas méridionaux. Établi...

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