FRANCEL'année politique 2013
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Un manque de cohérence gouvernementale
Pour reprendre un mot en vogue depuis l’élection de François Hollande, les « couacs » du gouvernement (déclarations contradictoires des ministres et « recadrages » qui s’ensuivent) contribuent sans doute à nourrir la contestation tous azimuts, tout en nourrissant un certain pessimisme dans l’opinion, qui doute des capacités de l’exécutif à mener une politique favorable à la reprise économique, qui se dessine pourtant dans d’autres pays de la zone euro.
Il faut cependant souligner que les divergences de vues au sein du gouvernement, voire la contestation plus ou moins ouverte de la ligne fixée par le président de la République et le Premier ministre, ne provoquent qu’une seule éviction, celle de Delphine Batho, ministre de l’Écologie, relevée de ses fonctions le 2 juillet. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, qui défend une ligne plus sécuritaire que le reste du Parti socialiste, mais également une politique plus libérale sur le plan économique, se heurte à plusieurs membres du gouvernement. Il s’oppose à Christiane Taubira, garde des Sceaux, concernant les projets de celle-ci sur la réforme de la justice. Ses déclarations sur l’incapacité de certains Rom à s’intégrer provoquent de vives réactions au sein de la gauche et de la part des organisations de défense des droits de l’homme et des immigrés. En octobre, l’expulsion vers le Kosovo de la jeune « Rom » Leonarda Dibrani, est vivement critiquée par les ministres Cécile Duflot et Arnaud Montebourg. Le compromis choisi par François Hollande sur le sujet – autorisation de retour de la jeune fille pour étudier en France, mais sans ses parents – est mal reçu par l’opinion. Et, bien que le nombre de régularisations de sans-papiers ait augmenté en 2013, l’annonce d’une remise à plat du droit d’asile par le ministre de l’Intérieur à la fin de l’année suscite de nouvelles critiques.
Ces polémiques sur la question de l’immigration (en octobre, Jean-François Copé, président de l’U.M.P. évoque une remise en cause partielle du droit du sol), alors que l’influence du Front national semble se confirmer, se produisent à un moment où de nombreux débats évoquent la montée du racisme (la garde des Sceaux est elle-même victime de plusieurs injures racistes).
D’autres polémiques agitent le monde politique et médiatique au cours de l’année : pénalisation des clients de prostitué(e)s, ouverture de certains commerces le dimanche…
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Écrit par :
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique
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29 juillet 2018 Cambodge. Élections législatives.
Le Parti du salut national du Cambodge (PSNC), principal parti d’opposition, avait obtenu 55 sièges aux élections de juillet 2013. En février 2017, le cofondateur du PSNC Sam Rainsy, qui est poursuivi par la justice et vit en exil en France, a été interdit d’exercer toute activité politique et a cédé la direction de son parti à Kem Sokha. En septembre de la même année, ce dernier a été arrêté, accusé de complot contre le gouvernement et, en novembre, la Cour suprême a ordonné la dissolution du PSNC. […] Lire la suite
Pour citer l’article
Nicolas TENZER, « FRANCE - L'année politique 2013 », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/france-l-annee-politique-2013/