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EXAMENS ET CONCOURS

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Un archiviste examine des documents ; un médecin examine un malade ; un mécanicien examine l'état d'un moteur : aucun d'entre eux ne peut être qualifié d'examinateur. En revanche, pour procéder légitimement aux examens qui relèvent de leur compétence, tous les trois ont auparavant, à titre de candidats, subi des épreuves, voire des séries d'épreuves, que des examinateurs, souvent réunis en jurys, avaient pour fonction d'évaluer. Le premier, à bac + 3, a obtenu son diplôme d'archiviste-documentaliste ; le deuxième, à bac + 6, a soutenu sa thèse de doctorat en médecine ; le troisième, à bac + 2, a passé avec succès l'un des brevets de technicien supérieur (B.T.S.) en mécanique.

Le terme « examinateur » est donc un terme que la langue réserve à un mandat social, souvent officiel, bien défini : tout d'abord vérifier que des candidats possèdent un certain degré d'instruction ou un certain éventail d'aptitudes ; puis certifier, au nom d'une autorité instituée, qu'ils les possèdent et sont, dès lors, autorisés à jouir de certaines prérogatives. C'est ainsi que le mot « certificat » désigne de nombreux examens. De la même façon, le terme « licence » signifie que quelqu'un a bien été autorisé et qualifié. Dans l'université médiévale, le licencié est titulaire de la licentia docendi : le permis d'enseigner.

La promotion des individus

L'examen apparaît donc comme un service rendu à des individus dont il assure ainsi la promotion. Par exemple, l'examen qui permet d'obtenir le permis de conduire est considéré, aujourd'hui, par beaucoup, comme une étape marquante dans l'accroissement de l'autonomie personnelle. Avoir réussi un examen distingue les lauréats de ceux et celles qui l'ont « raté ». L'envers de la qualification des uns est toujours la disqualification des autres. Dans nos sociétés, l'image de soi et, par voie de conséquence, l'estime de soi sont placées sous le signe de la réussite ou de l'échec aux examens.

Cet aspect est accentué, voire dramatisé, quand on passe de l'examen au concours. Même si le terme « concurrents » est réservé aux concours-compétitions, qui relèvent du jeu ou du sport, les candidats aux concours d'entrée, de sortie, de recrutement sont, les uns par rapport aux autres, dans une position de véritable concurrence : le nombre de places est limité, et leur obtention s'effectue souvent par un classement au mérite. La règle d'anonymat des candidatures rend difficile la prise en compte des situations particulières mais empêche le favoritisme.

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Pour citer cet article

Daniel HAMELINE. EXAMENS ET CONCOURS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • CHINOISE (CIVILISATION) - Bureaucratie, gouvernement, économie

    • Écrit par
    • 10 991 mots
    ...Nord et du Sud (nanbeichao) – surtout celles du Sud – et encore sous les Tang et les Cinq Dynasties. La mobilité sociale est beaucoup plus grande, le succès aux examens devient le mode normal d'accès aux fonctions administratives et le pouvoir central maintient un degré élevé de mobilité latérale...
  • CONCOURS INTERNATIONAUX D'INTERPRÉTATION MUSICALE

    • Écrit par
    • 3 326 mots
    • 3 médias

    Les concours internationaux d'interprétation musicale présentent les ombres et les lumières de tous les systèmes qui prétendent classer l'inclassable. Ils sont d'origine très récente. Rares sont ceux qui ont vu le jour avant la Seconde Guerre mondiale. Subsistent encore, parmi les plus anciens,...

  • CONFUCIUS & CONFUCIANISME

    • Écrit par
    • 14 434 mots
    • 2 médias
    ...attendre le vie siècle et la dynastie des Sui. Les Tang, qui lui succédèrent en 618, achevèrent la restauration. Les Sui avaient déjà institué l' examen de « lettré accompli », et l'examen sur les classiques ; on les conserva sous les Tang en y ajoutant trois nouveaux examens : ceux de droit, de...
  • ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTS, Paris

    • Écrit par
    • 1 220 mots
    ...des hommes) sont inscrits sur simple recommandation – l'École s'ouvre aux femmes en 1897, précédant les autres institutions de l'enseignement supérieur. Dès 1664, la pratique du concours est introduite pour le grand prix ; ce concours est récompensé par un séjour d’étude à Rome et garanti par l'anonymat...