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ÉRYTHRODERMIES

Lésions érythématosquameuses caractérisées par leur étendue et par leur durée. Parmi les érythrodermies, on distingue par leur aspect : l'érythrodermie pityriasiforme de Hebra-Jadassohn, à desquamation fine ; le type Wilson-Brocq, desquamant par larges lambeaux ; les érythrodermies œdématovésiculeuses, où à la rougeur et à la desquamation s'associe une infiltration œdémateuse susceptible de provoquer un suintement important.

Une érythrodermie s'accompagne de prurit et de troubles de l'état général. Ces troubles relèvent, particulièrement pour les érythrodermies œdématovésiculeuses, d'une réduction de la diurèse et d'une surinfection favorisée par le suintement. Dans certaines formes aiguës, les malades souffrent de graves brûlures, avec des troubles biologiques qui imposent des mesures de réanimation. Cependant, certains cas (notamment dans la forme pityriasiforme) peuvent être compatibles avec un état général longtemps conservé.

Les érythrodermies « malignes » sont symptomatiques de troubles hématologiques. Cliniquement, on les soupçonne sur certaines nuances telles que l'existence de réserves de peau saine aux contours orbiculaires, mais on ne peut les affirmer que grâce à la biopsie, qui révèle un infiltrat dermique spécifique ; cet examen est donc indispensable dans tous les cas d'érythrodermie.

Les érythrodermies « communes » ont, à l'opposé, une histologie d'eczéma. Elles peuvent survenir à la suite de nombreuses dermatoses (psoriasis, lichen plan, maladie de Dühring, pityriasis rubra pilaire, eczéma et eczématides), dont elles représentent la généralisation. Principalement lorsqu'elles revêtent le type œdématovésiculeux, elles sont souvent d'origine médicamenteuse (jadis : arsenic, or ; aujourd'hui : antibiotiques) ou infectieuse, notamment streptococcique. Enfin, dans certains cas, on ne peut rapporter l'érythrodermie à aucune cause, et l'on parle d'érythrodermie primitive dont la réalité est d'ailleurs discutée.

— Pierre de GRACIANSKY

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Pour citer cet article

Pierre de GRACIANSKY. ÉRYTHRODERMIES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ECZÉMATIDES

    • Écrit par Pierre de GRACIANSKY
    • 336 mots

    Se présentant sous forme d'éléments érythématosquameux, les eczématides sont d'aspect et de topographie divers : gras, en taches polycycliques bien limitées dans les régions de la séborrhée (eczématide figurée stéatoïde) ; épais et simulant le psoriasis (eczématide psoriasiforme)...

  • HÉMATODERMIES

    • Écrit par Pierre de GRACIANSKY
    • 513 mots

    Manifestations cutanées accompagnant les maladies du système hématopoïétique dont certains éléments, normalement quiescents dans le derme, manifestent alors une activité anormale. On distingue deux groupes d'éruptions : des lésions banales et habituellement prurigineuses, sans infiltrat spécifique...

  • MYCOSIS FONGOÏDE

    • Écrit par Pierre de GRACIANSKY
    • 614 mots

    Le mycosis fongoïde est une hématodermie frappant les adultes des deux sexes. Il revêt trois aspects cliniques principaux.

    La forme d'Alibert-Bazin commence par des éruptions polymorphes dites prémycosis. Ce sont d'abord des éruptions atypiques : placards érythémateux, eczématiformes,...

Voir aussi