Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ENDOCRINOLOGIE

L'essor de l'endocrinologie moderne

Après ces prémices, déjà brillantes, l'endocrinologie devait connaître, au xxe siècle, un prodigieux essor, dont on ne peut citer que les grands courants, où s'entremêlent d'innombrables travaux, dus à la fois aux cliniciens, aux cytologistes, aux physiologistes, aux biochimistes.

La nature des hormones et leur biogenèse

La composition chimique des hormones dont les structures étaient les plus simples fut assez tôt découverte ; ainsi l'adrénaline (Oliver et Schafer, 1894) et la thyroxine ( Kendall, 1914), dont on parvint rapidement à faire la synthèse.

Vint ensuite l'identification des hormones stéroïdes produites par les surrénales et les glandes génitales ; à cette tâche s'attachèrent principalement, de 1929 à 1953, les noms de Doisy, Dingemanse, Freud et Laqueur, Ruzicka, Butenandt, Allen, Kendall, Reichstein, Wintersteiner, Simpson et Tait, Wettstein. Les formules de ces hormones étant connues, leur synthèse industrielle assurée, les chimistes parvinrent à créer artificiellement, grâce à des modifications moléculaires, de nouveaux corps présentant des propriétés légèrement différentes, les unes renforcées, les autres atténuées, permettant ainsi des applications thérapeutiques fort variées, en dehors même de la pathologie endocrinienne.

Les travaux réalisés précisent peu à peu les structures plus complexes d'autres catégories d'hormones, de nature protéique, parmi lesquelles figurent les hormones hypophysaires, l'insuline, le glucagon, l'hormone parathyroïdienne. Certaines sont obtenues à l'état cristallin, quelques-unes même reproduites par synthèse.

L'action biologique des hormones

Mise indirectement en évidence par l'étude des maladies endocriniennes et par l'ablation des tissus glandulaires, l'action biologique des hormones a été précisée par l'analyse de plus en plus poussée des effets de leur utilisation sous forme d'extraits endocriniens ou d'hormones de synthèse, dans de multiples conditions pathologiques ou expérimentales. Certaines glandes, comme les surrénales, les parathyroïdes ou les îlots de Langerhans du pancréas, sont indispensables à la vie parce qu'elles jouent un rôle fondamental dans l'équilibre métabolique des constituants essentiels des organismes vivants : eau, électrolytes, protéines, graisses, hydrates de carbone. D'autres ne sont pas nécessaires au maintien de l'existence, mais leur absence ou leur déficit entraînent des désordres graves, parce qu'elles tiennent sous leur dépendance la croissance corporelle, le développement du cerveau et, par conséquent, les facultés intellectuelles, la différenciation sexuelle, les fonctions de reproduction.

Peu à peu devrait s'éclairer aussi la complexité des interactions entre les diverses glandes endocrines.

Méthodes d'exploration fonctionnelle

Le travail conjugué des biochimistes, des physiologistes et des cliniciens a considérablement enrichi, depuis quelques décennies, les méthodes d'exploration applicables à l'étude des malades aussi bien qu'à l'expérimentation : dosages biologiques, chimiques, radio-immunologiques des hormones ou de leurs dérivés ; application de méthodes dynamiques de stimulation ou de freinage des fonctions endocriniennes ; utilisation des radio-isotopes pour la mesure des taux de sécrétion hormonale, etc. On ne saurait donner ici, même un bref aperçu de tous ces progrès, et encore moins citer les innombrables auteurs qui y ont participé.

Il est intéressant, en revanche, de s'arrêter quelque peu aux notions les plus actuelles, qui ont valeur conceptuelle, car elles concernent la régulation des sécrétions hormonales et leur utilisation par l'organisme.

Relations des hormones et du système nerveux

Pendant longtemps l'appareil endocrinien parut[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur honoraire de clinique endocrinologique à la faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie nationale de médecine

Classification

Pour citer cet article

Jacques DECOURT. ENDOCRINOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ADIPEUX TISSU

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 334 mots

    Tissu conjonctif dans lequel les fibrilles de précollagène ne forment qu'un mince réseau enserrant des lobules graisseux et dans lequel la microvascularisation est bien développée ainsi que l'innervation. Le tissu adipeux a pour cellules des fibrocytes et des histiocytes. Ces derniers ont...

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    L'exploration de la fonction médullo- surrénale est limitée, en routine, à la mesure des quantités d' hormones circulantes ou excrétées dans les urines. La sécrétion totale de noradrénaline et d'adrénaline s'élève habituellement à 10 mg/j. On dose habituellement le principal dérivé urinaire, l'acide...
  • ALDOSTÉRONE

    • Écrit par Pierre KAMOUN
    • 1 641 mots

    Dès 1934, Wintersteiner démontrait que l'animal, privé de surrénales, pouvait être maintenu en vie à l'aide d'une fraction amorphe extraite de la partie corticale de ces glandes.

    En 1953, Wettstein et Reichstein ont isolé, à partir de cette fraction, une substance hormonale comportant...

  • ANTIHORMONES

    • Écrit par Dominique BIDET, Jean-Cyr GAIGNAULT, Jacques PERRONNET
    • 772 mots

    La notion d'antihormone s'applique aujourd'hui aux molécules capables d'inhiber de façon compétitive la formation du complexe hormone-récepteur. Sa définition première, désignant toute substance capable de s'opposer aux effets résultant de l'action d'une hormone, a donc été restreinte....

  • Afficher les 57 références

Voir aussi