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MARTONNE EMMANUEL DE (1873-1955)

Élève de l'École normale supérieure, puis agrégé d'histoire et de géographie (1895), E. de Martonne fonde, à l'université de Rennes, le premier laboratoire de géographie et, à la suite de relevés dans les Carpates méridionales, écrit sur cette région une double thèse qui lui vaudra le titre de docteur ès lettres (1902), puis de docteur ès sciences (1907). Il professe à l'université de Lyon (1906-1909) puis à la Sorbonne (à partir de 1909), où il prend en charge l'Institut de géographie en créant notamment une école de cartographie. Après 1920, il devient codirecteur des Annales de géographie, enseigne et voyage dans plusieurs pays étrangers. Secrétaire général de l'Union géographique internationale, il en est élu président en 1938. La même année, il organise à Paris le premier Congrès de géographie aérienne, dont les conclusions voient leur publication retardée par la guerre : sa Géographie aérienne ne paraîtra qu'en 1948. Enfin, il est élu membre de l'Académie des sciences en 1942.

Considéré comme l'un des maîtres de la géographie française, il publie un Traité de géographie physique (1909, nombreuses éditions) qui servira, pendant près d'un demi-siècle, d'ouvrage de base pour la formation des futurs géographes et de guide, en même temps que de référence, indispensable pour de nombreux chercheurs. Si ses travaux portent la marque des idées de Davis en ce qui concerne l'érosion « normale », il est cependant loin de les partager aussi complètement que Baulig ; il garde ses distances à l'égard de cette théorie et accueille volontiers d'autres hypothèses. Cela le conduit à écrire, dès 1913, un article sur « Le Climat, facteur du relief » (Scientia).

Son voyage au Brésil est pour lui une véritable révélation ; dès son retour, il décrit les « Problèmes morphologiques du Brésil tropical atlantique » (Annales de géographie, 1940), et il prend parti en faveur d'une géomorphologie du Brésil dans un article intitulé « Géographie zonale : la zone tropicale » (Annales de géographie, 1946). À partir de ce moment, il insiste sur les différences existant entre le modelé tropical humide et le modelé tempéré humide.

Les travaux d'Emmanuel de Martonne portent aussi bien sur les problèmes morphologiques des Alpes que sur la notion d'indice d'aridité, que l'on calcule encore à l'aide de la formule qu'il a proposée, ou sur les modalités du travail d'érosion des glaciers.

— Guy POURSIN

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Pour citer cet article

Guy POURSIN. MARTONNE EMMANUEL DE (1873-1955) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARÉISME

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE
    • 1 691 mots
    • 1 média

    Le terme d'aréisme, qui signifie « sans rivière », introduit dans le vocabulaire géographique par E. de Martonne en 1926, s'applique aux régions à la surface desquelles « l'écoulement est pratiquement nul ». L'absence d'écoulement a de profondes répercussions sur l'évolution des formes du terrain et...

  • PHOTO-INTERPRÉTATION

    • Écrit par Max GUY
    • 2 268 mots
    • 2 médias
    ...travaux de photo-interprétation industrielle sur une grande échelle étaient réalisés pour la prospection pétrolière (1920-1925). En 1938, sous l'égide d' Emmanuel de Martonne, le Ier Congrès de géographie aérienne se tenait à Paris, mais la guerre retarda la publication de ses conclusions : La Géographie...
  • SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE

    • Écrit par Laurent VERMEERSCH
    • 941 mots
    • 1 média

    Alors que sa création a été envisagée dès 1785 par Jean-Nicolas Buache, « premier géographe » du roi Louis XVI, la Société de géographie de Paris est fondée le 15 décembre 1821 sous l’impulsion de nombreuses personnalités, et notamment de Conrad Malte-Brun, géographe danois exilé à...

  • VIDAL DE LA BLACHE PAUL (1845-1918)

    • Écrit par Isabelle LEFORT
    • 1 008 mots

    Considéré comme le « père fondateur » de l'école française de géographie, Paul Vidal de La Blache a publié des ouvrages – Tableau de la géographie de la France (1903, réédité jusqu'en 1994), l'Atlas d'histoire et de géographie (1894) – qui restent des marqueurs...