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SEGRÈ EMILIO GINO (1905-1989)

Emilio Segrè - crédits : Keystone/ Getty Images

Emilio Segrè

Physicien d'origine italienne, Emilio Segré a reçu le prix Nobel de physique en 1959, avec le physicien américain Owen Chamberlain, pour la découverte de l'antiproton (particule de même masse que le proton mais de charge électrique opposée).

Emilio Gino Segrè est né le 1er février 1905 à Tivoli, près de Rome. Nommé professeur adjoint à l'université de Rome en 1932, il participe deux ans plus tard aux expériences sur le neutron que dirige Enrico Fermi. Ces expériences, au cours desquelles différents éléments, notamment l'uranium, sont bombardés au moyen de neutrons, conduisent à la formation des transuraniens. La même équipe découvre en 1935 les neutrons lents, dont les propriétés sont essentielles au fonctionnement des réacteurs nucléaires. Ces recherches n'aboutissent cependant pas à la découverte de la fission. Segrè devient directeur du laboratoire de physique de l'université de Palerme en 1936. Il y découvre le technétium, premier des éléments artificiels. Privé de son poste à Palerme par le gouvernement fasciste, il s'établit, en 1938, à l'université de Californie (Berkeley) en qualité de chercheur. Il découvre l'astate en 1940 et, plus tard, le plutonium 239, dont il démontre la fissibilité, analogue à celle de l'uranium 235. Le plutonium 239 sera utilisé dans la première bombe atomique et dans celle qui a été larguée sur Nagasaki.

De 1943 à 1946, Segrè participe au projet Manhattan de développement de la bombe atomique à Los Alamos (Nouveau-Mexique). Naturalisé américain en 1944, il est nommé professeur de physique à Berkeley en 1946. C'est en 1955 qu'à l'aide du nouvel accélérateur de particules de la famille du synchrotron, le bevatron, Segrè et Chamberlain réussissent à produire et à identifier des antiprotons, ouvrant ainsi la voie à la découverte de nombreuses autres antiparticules. Il est mort à Lafayette, en Californie, le 22 avril 1989.

— Agnès LECOURTOIS

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Pour citer cet article

Agnès LECOURTOIS. SEGRÈ EMILIO GINO (1905-1989) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Emilio Segrè - crédits : Keystone/ Getty Images

Emilio Segrè

Autres références

  • ANTIMATIÈRE

    • Écrit par Bernard PIRE, Jean-Marc RICHARD
    • 6 931 mots
    • 4 médias
    C'est seulement en 1955 que Owen Chamberlain, Emilio Segrè et leurs collaborateurs ont pu, grâce au grand accélérateur de Berkeley, en Californie, le Bevatron, mettre en évidence l'antiproton. En effet, pour produire une antiparticule dans un milieu uniquement constitué de matière, il faut pouvoir...
  • ANTIPROTON (DÉCOUVERTE DE L')

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 221 mots

    Depuis la découverte, en 1932, par Carl David Anderson, Prix Nobel de physique 1936, des antiélectrons, ou positons, dans les rayons cosmiques, la théorie de l'antimatière due au physicien britannique Paul Dirac (Prix Nobel de physique en 1933) était bien établie. Créer des antiparticules...

  • CHAMBERLAIN OWEN (1920-2006)

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 782 mots

    Physicien américain, Prix Nobel de physique en 1959. Né le 10 juillet 1920 à San Francisco (États-Unis), fils d'un radiologue renommé, Owen Chamberlain effectue ses études universitaires au prestigieux Dartmouth College à Hanover (New Hampshire) et y obtient en 1941 le grade de bachelor...

  • TECHNÉTIUM

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 2 102 mots
    • 1 média
    ...n’ont pas réussi à le concentrer, leur découverte n’a pas été reconnue par l’Union internationale de chimie. La découverte officielle a été créditée à l’équipe d’Emilio Segrè (1905-1989) du laboratoire de physique de l’université de Palerme (Italie) qui l’a produit pour la première fois en 1937 – sous...

Voir aussi