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DYNAMO (exposition)

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Lumières et mouvements dans l’art

Spazio elastico, G. Colombo - crédits : G. Pizzagalli/ Courtesy Archive Gianni Colombo, Milan

Spazio elastico, G. Colombo

Si on retrouve nombre d’œuvres de Le Parc et de Soto dans l’exposition intitulée Dynamo, les 3 000 mètres carrés du Grand-Palais ont permis aux commissaires de la manifestation, Serge Lemoine assisté de Matthieu Poirier, Domitille d’Orgeval et Marianne Le Pommeré, de présenter, réparties sur deux étages, quelque deux cents œuvres de cent quarante-deux artistes de toutes nationalités, sans compter ceux qui se sont exprimés à l’extérieur : Felice Varini et sa grille de disques évidés ornant la colonnade (Vingt-trois disques évidés plus douze moitiés et quatre quarts, 2013), ou Fujiko Nakaya et son évanescente sculpture de brouillard (Cloud Installation # 07156, 2013). Quant à Xavier Veilhan, il avait choisi le grand escalier pour installer un immense mobile qui rejoignait à travers le temps celui de Calder figurant parmi les dernières pièces de l’exposition aux côtés des grands précurseurs que sont Sonia Delaunay, Marcel Duchamp, Naum Gabo, Antoine Pevsner ou László Moholy-Nagy. Il s’agissait donc pour le visiteur de remonter le temps et de se laisser entraîner dans un ensemble de perceptions visuelles réalisées par des créateurs qui, comme l’écrit Serge Lemoine dans le catalogue de l’exposition, prenaient le risque « de quitter le tableau pour créer des environnements, privilégier l’espace qu’il soit fluide ou encombré, transparent ou opaque, lumineux ou assombri ». Dès l’introduction, le visiteur était donc invité à s’immerger dans une série de propositions où l’œil subissait nombre d’assauts lumineux plus troublants les uns que les autres, comme les paraboles laquées (Untitled, 2008) d’Anish Kapoor inversant l’image du spectateur, l’agressivité des milliers d’ampoules de Carsten Höller (Light Corner, 2001), le déambulatoire tournant de Jeppe Hein (Rotating Labyrinth, 2007), les bandes de néons à l’allumage intermittent de John Armleder (Volte III, 2004), ou encore les remarquables brouillards colorés d’Ann Veronica Janssens (Daylight Blue, Sky Blue, Medium Blue, Yellow, 2011).

Au regard de l’histoire du cinétisme, un hommage particulier était rendu à François Morellet et à ses amis Horacio Garcia Rossi, François et Vera Molnar, Julio Le Parc, Hugo Demarco, Francisco Sobrino ou Yvaral, tous associés au GAV (Groupe de recherche d’art visuel) constitué en juillet 1960 dont le Labyrinthe reconstitué proposait déjà différents modes de perturbations spatio-visuelles. Qui plus est, ces artistes s’autorisaient nombre de matériaux empruntés à la société industrielle et préconisaient haut et fort : « Défense de ne pas toucher. » Dès lors, le spectateur (il faudrait dire le promeneur) devenait partie prenante du processus créateur. Sans qu’il soit possible de citer la centaine d’artistes dont les œuvres jalonnaient l’exposition, il fallait se laisser troubler par les mystères des jeux de lumière d’un environnement de James Turrell (Cherry, 1998), marcher le long d’une grande pièce aux pures vibrations des néons blancs de Dan Flavin (Untitled [to you, Heiner, with Admiration and Affection], 1973) ou devant les grandes lamelles de rhodoïds multicolores de Carlos Cruz-Diez (Transchromie mécanique, 1965), qui bouleversent la notion que nous avons de l’espace afin de nous permettre d’en saisir toutes les subtilités. On pouvait aussi se laisser prendre aux vibrations des grands tableaux noir et blanc de Vasarely (Métagalaxie, 1959-1961) ou des reliefs multicolores de Yaacov Agam (Constellation, 1956), ainsi qu’à bien des jeux de miroirs comme ceux de Yayoi Kusama (Invisible Life, 2000-2011) et Piotr Kowalski (The Mirror, 1979-1980), ou encore se laisser piéger par une série d’étonnantes rencontres, telle une Dreamachine (1961) de Bryon Gysin.

Il y avait là une multitude « d’œuvres ouvertes », pour reprendre la formule d’Umberto Eco, qui démontraient[...]

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Maïten BOUISSET. DYNAMO (exposition) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 29/01/2024

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Spazio elastico, G. Colombo - crédits : G. Pizzagalli/ Courtesy Archive Gianni Colombo, Milan

Spazio elastico, G. Colombo