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DREYER CARL (repères chronologiques)

3 février 1889 Naissance d'un enfant sans nom à Copenhague, d'une fille mère employée dans une ferme, Joséphine Nillson.

5 avril 1891 Adopté, l'enfant reçoit le nom de Carl Theodor Dreyer.

1905-1912 Après des études au cours desquelles il a fréquenté des groupes « libéraux », Dreyer entre à la compagnie des télégraphes. Il fait un peu de théâtre, se passionne pour l'aviation, et a une activité suivie de journaliste.

1912 La Fille du brasseur, premier des scénarios qu'il réussit à placer au cinéma. Le film sera réalisé par Rasmus Ottesen.

1912-1919 Écrit quelque quarante scénarios, en particulier pour la jeune compagnie danoise Nordisk.

1918 Première réalisation : Le Président (1920).

Été 1920 Tournage en Norvège d'une comédie truculente, La Quatrième Alliance de dame Marguerite (1921).

24 janvier 1921 Sortie à Copenhague de Pages arrachées au livre de Satan, film en quatre parties, tourné pendant l'été 1919. La même année, Dreyer réalise son premier film allemand, Aimez-vous les uns les autres (1922).

1922-1925 Entre Danemark, Allemagne, Suède, deux chefs-d'œuvre : Michaël (1924), avec une somptueuse image de Karl Freund, et Le Maître du logis (1925), portrait du despotisme masculin, thème cher au réalisateur, qui connaît un grand succès en France.

1927 Réalisation en France de ce qui sera considéré comme un sommet de l'art cinématographique mondial : La Passion de Jeanne d'Arc (1928), d'après Joseph Delteil, avec Marie Falconetti, Michel Simon et Antonin Artaud.

1930-1931 Tournage de Vampyr, ou l'Étrange Aventure de David Gray (1932), d'après Sheridan Le Fanu. Ce film franco-allemand deviendra un classique du fantastique et de l'étrange. Commandité par le baron Nicolas de Gunzburg qui en est l'interprète principal, il connaît un échec commercial.

1933-1934 En Angleterre, Dreyer se lie à l'école documentaire (Grierson, Rotha, Cavalcanti) et envisage ensuite de tourner un film de fiction situé en Somalie, où il se rend, inutilement.

1936 Renonçant à la carrière de cinéaste, Dreyer tient une rubrique de critique cinématographique. Mais celle-ci, trop négative, s'interrompt après le douzième article.

1936-1941 Tient une chronique judiciaire quotidienne.

1943 Retour au Danemark pour Dies Irae (Jour de colère), d'après la pièce de Hans Wiers-Jenssen, Ann Pedersdotter. Cette évocation « à la manière de Rembrandt » d'un procès en sorcellerie, réalisée alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, ne rencontre qu'un échec critique et commercial.

1944 Tournage à Stockholm de Deux Êtres (1945).

1946-1954 Série de courts-métrages documentaires ou de fiction pédagogique, souvent de commande, dont Ils attrapèrent le bac (1948), pour la prévention routière. Plusieurs projets de longs-métrages avortés dont Jésus de Nazareth et Médée.

1952-1968 Dreyer administre le cinéma Dagmar à Copenhague.

1954 Réalisation d'Ordet (La Parole), d'après la pièce de Kaj Munk. Ce film connaît un succès relatif, mais commercialement insuffisant.

18 décembre 1964 Sortie à Paris de Gertrud, d'après la pièce de Hjalmar Söderberg. Accueil désastreux.

20 mars 1968 Mort de Carl Theodor Dreyer à Copenhague.

— Joël MAGNY

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Joël MAGNY. DREYER CARL - (repères chronologiques) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ORDET (C. Dreyer)

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 197 mots

    Ordet, c'est-à-dire la « Parole », ou plus exactement le Verbe dont nous parle la Bible. La puissance, après un demi-siècle, du film de Carl Dreyer (1889-1968) tient pourtant plus au silence qu'à la voix. Silence qui accompagne, sur la bande sonore du film, le moment où Johannes, le fils...

  • ORDET, film de Carl Theodor Dreyer

    • Écrit par Jacques AUMONT
    • 1 026 mots

    Avec Benjamin Christenssen à l'époque du muet et Lars von Trier récemment, Carl Theodor Dreyer (1889-1968) est la seule gloire cinématographique du Danemark. Pourtant, lorsqu'en 1954 il entreprend d'adapter la pièce de Kaj Munk, Le Verbe (Ordet, 1932), il n'a plus tourné de long-métrage...

  • ÉROTISME

    • Écrit par Frédérique DEVAUX, René MILHAU, Jean-Jacques PAUVERT, Mario PRAZ, Jean SÉMOLUÉ
    • 19 774 mots
    • 7 médias
    L'érotisme, chez Pasolini, si dynamique soit-il, détruit un faux ordre, mais n'est pas ordre. Au contraire, chez Dreyer, l'amour est ordre. Amor omnia, grave sur sa tombe Gertrude (1964), l'héroïne de son dernier film, son testament. Il paraît saugrenu de parler d'érotisme à propos de l'auteur...
  • PARLANT (CINÉMA) - (repères chronologiques)

    • Écrit par Michel CHION
    • 3 201 mots

    1899 États-Unis. The Astor Tramp, « picture song » de Thomas Edison. Bande filmée destinée à être accompagnée d'une chanson chantée en salle (derrière l'écran) par des artistes invités.

    1900 France. Présentation par Clément Maurice du Phono-Cinéma-Théâtre à l’'Exposition universelle....

  • SCANDINAVE CINÉMA

    • Écrit par Daniel SAUVAGET
    • 1 755 mots
    • 2 médias
    ...scène, abandonne le mélodrame avant de s'affirmer comme un des maîtres du fantastique avec La Sorcellerie à travers les âges, tourné en Suède en 1921. Carl Dreyer, journaliste devenu scénariste à la Nordisk, dirige ses propres films à partir de 1918. Son œuvre, très personnelle et exigeante, où une sorte...
  • VAMPIRE, cinéma

    • Écrit par Jean TULARD
    • 874 mots
    • 1 média

    Le thème du vampire doit sa célébrité au cinéma. Dès le xviiie siècle, Dom Calmet avait réuni tous les éléments du mythe (monstre buveur du sang des vivants, qui ne peut mourir que d'un pieu enfoncé dans le cœur), éléments repris, au xixe siècle, par Collin de Plancy...

Voir aussi