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DINKA

Dans la province du Bahr el-Ghazal (Soudan du Sud), entre Wau et Malakal, dans le bassin central du Nil, vivent, au début du xxie siècle, environ 2 millions de Dinka, étroitement apparentés à leurs voisins du Nord-Est, les Nuer. Ils sont divisés en un très grand nombre de tribus dont les principales sont celles des Agar, des Aliab, des Bor, des Malual et des Rek. Très indépendants, les Dinka sont avant tout des éleveurs de bovins (ceux-ci occupent d'ailleurs une place importante dans leur vie, tant du point de vue économique que linguistique et religieux) qui opèrent des razzias sur les troupeaux de leurs voisins. Pendant l'hivernage ou saison sèche, de décembre à avril, les Dinka se déplacent vers les cours d'eau pour trouver des pâturages. Dès les premières pluies, ils reviennent vers leur village d'origine où ils pratiquent une culture céréalière assez médiocre.

L'islam n'a guère pénétré chez les Dinka, restés essentiellement animistes. Leur dieu (Nhial) ainsi que leurs ancêtres sont vénérés en de très nombreuses occasions. Selon la coutume, on choisit les prêtres-chefs (maîtres du javelot pour la pêche) dans des clans patrilinéaires bien déterminés. L'autorité spirituelle qu'ils exercent sur les tribus, comme les subdivisions de celles-ci, tient à l'existence de mythes très compliqués par lesquels on étaie leur position. Peuple d'une très grande religiosité, les Dinka font grand cas de leur primauté spirituelle et de leurs interventions. Pour eux, en effet, Nhial et les nombreux esprits des ancêtres occupent le centre de leur vie de tous les jours et y jouent un rôle déterminant. Du mensonge au meurtre, n'importe quel incident peut être l'occasion d'un sacrifice pour se concilier la divinité.

Fiers, indépendants et belliqueux, les Dinka marquent par des rites le passage de l'enfance à l'âge adulte. Il donne lieu à des cérémonies au cours desquelles les garçons d'un même groupe d'âge passent ensemble de dures épreuves physiques. Mais un tel passage fait que, désormais, on ne les verra plus traire les vaches, car cette activité était attachée à leur statut d'enfant et était le symbole de leur dépendance à l'égard des adultes.

Réceptifs aux influences modernes et surtout européennes — ils ont accepté les formes d'enseignement qui leur étaient proposées —, les Dinka ont participé à l'expérience de gouvernement local des aires rurales établi en 1946. La rébellion de 1955 contre les autorités soudanaises a entraîné de grandes dévastations et de nombreuses pertes chez les Dinka.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. DINKA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • IDENTITÉ

    • Écrit par Annie COLLOVALD, Fernando GIL, Nicole SINDZINGRE, Pierre TAP
    • 13 231 mots
    • 1 média
    Un autre exemple rapporté par G.  Lienhardt concerne l'assertion qui fait dire aux Dinka du Soudan non seulement que certains hommes peuvent se transformer en lions, mais aussi qu'en fait ils « sont des lions » existant sous la forme d'hommes. Selon Lienhardt, il ne faut pas y voir une assimilation,...
  • KIIR MAYARDIT SALVA (1951- )

    • Écrit par Universalis, Amy MCKENNA
    • 655 mots

    Ancien leader du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan (M/APLS), Salva Kiir Mayardit devient, en 2011, le premier président du Soudan du Sud, après l'indépendance du nouvel État. Il fut, de 2005 à 2011, le président de la région semi-autonome du Soudan du Sud et le vice-président du...

  • NILOTIQUES

    • Écrit par Jacques MAQUET
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    Le terme de nilotique porte clairement la marque de son origine géographique. Il désigne des populations qui habitent la vallée du Nil ou en sont originaires. En fait on ne l'a jamais utilisé que pour certains groupes situés entre le 12e parallèle nord et le lac Victoria (que traverse l'équateur)...

  • SACRÉ, religion

    • Écrit par Dominique CASAJUS, André DUMAS, Universalis
    • 10 236 mots
    • 2 médias
    ...au sens de Durkheim. De même, l'ethnologue anglais G.  Lienhardt a pu montrer de façon convaincante que, dans une société d'Afrique de l'Est, celle des Dinkas, le sacrifice met en jeu un double mouvement. On voit, dans un de ses textes, les participants du sacrifice s'approcher peu à peu d'un unisson où,...

Voir aussi