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FOSSEY DIAN (1932-1985)

En guerre contre le braconnage

Dès 1972, le braconnage des gorilles a pris des proportions industrielles. Les trafiquants ont compris que crânes et mains de gorille étaient des souvenirs appréciés des touristes et que les bébés vivants étaient très demandés, en particulier par les zoos européens. Les massacres se multiplient et la population de gorilles de montagne diminue dangereusement. Les gardes du parc national n'étant pas suffisamment nombreux, Dian Fossey ne tarde pas à mettre en place ses propres patrouilles armées. Ulcérée par le meurtre de ceux qu'elle considère comme sa famille, elle n'hésite pas à punir elle-même les braconniers arrêtés avant de les remettre aux autorités, les fouettant selon la rumeur avec orties ou barbelés. Pour se faire respecter, elle se construit une réputation de sorcière, portant des masques pour effrayer les populations locales, et s'en prenant même au bétail qu'elle trouve pâturant au sein du parc.

En janvier 1978, Digit est retrouvé mort, tête et mains coupées, vraisemblablement tué en essayant de protéger son groupe. Dès lors, le combat de la primatologue contre le braconnage devient sa priorité. Elle redouble de colère, voyant cet acte comme une vengeance à son égard. Quelques mois plus tard, c'est Uncle Bert et plusieurs autres membres des groupes qu'elle observe qui sont également trouvés morts. Tous auront droit à une sépulture dans le petit cimetière du campement. Elle crée alors le Digit Fund, aujourd'hui le Dian Fossey Gorilla Fund International, pour financer son programme de conservation des gorilles. Mais sa réputation et son comportement lui nuisent. Elle dénigre les touristes, qu'elle accuse d'entretenir le trafic, et n'hésite pas à terroriser ceux qui souhaitent observer les gorilles sauvages. Ses amis ont peur pour elle et pour la fragile entente existant entre Kigali et Washington. Finalement, le Département d'État américain demande à la National Geographic Society de lui faire quitter le Rwanda. En 1980, faute de financement, Dian Fossey rentre aux États-Unis et accepte un poste à l'université de Cornwell. C'est là qu'elle écrit son fameux livre Gorillas in the Mist (Gorilles dans la brume), adapté à l'écran en 1988 avec Sigourney Weaver. L'ouvrage connaît un tel succès que les touristes affluent au Rwanda. En remerciement, elle obtient le visa qu'elle a demandé.

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Pour citer cet article

Amérina GUBLIN-DIQUÉLOU. FOSSEY DIAN (1932-1985) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GRANDS SINGES

    • Écrit par Victor NARAT
    • 6 656 mots
    • 10 médias
    ...comportement des grands singes dans leur milieu naturel. Il s'agit de la Canadienne Biruté Galdikas (née en 1946) pour les orangs-outans, de l’Américaine Dian Fossey (1932-1985) pour les gorilles (sa vie ayant fait l’objet du film Gorilles dans la brume en 1988) et de la Britannique Jane Goodall (née...

Voir aussi