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DIAMANT

Le marché du diamant

La production et le commerce du diamant brut sont majotitairement dirigés, c'est-à-dire contrôlés à travers le monde, par une entreprise connue sous le nom de Diamond Producers Association (D.P.A.) (sous le couvert du groupe De Beers), ex-Diamond Corporation Ltd depuis 1930. La Diamond Trading Co, qui en dépend, est chargée d'acheter et de trier tous les diamants acquis par la D.P.A. et de les vendre au travers d'une centrale : La Central Selling Organization (C.S.O.). La C.S.O. rassemble les compagnies d'exploitation du diamant, les sociétés de vente et les unions commerciales ayant toutes leur siège à Londres. Ainsi, en principe, tous les diamants destinés à la joaillerie sont acheminés à Londres, où ils sont répartis par « lots ». Seul un petit nombre de commerçants connus du C.S.O. (de l'ordre de 300 environ en 2006) peuvent acheter ces assortiments, qui sont indivisibles, selon un prix établi et contre paiement immédiat. La C.S.O. ne livre que des pierres brutes sans se charger de leur taille. Par ce système de ventes, il contrôle et influence le prix des intermédiaires, le but étant de maintenir la stabilité des prix du diamant. Ce monopole de fait est régulièrement menacé par les nouveaux producteurs et les changements politiques de certains États. Il se développe ainsi depuis les années 1990 une filière russe (locale), une filière indienne familiale (pour les petits diamants) et, surtout, une filière africaine par laquelle le trafic de diamants sert à alimenter en armes les guerres civiles.

La constitution des lots par la C.S.O. passe d'abord par un tri des pierres précieuses, selon, classiquement, quatre critères d'appréciation. La masse de la pierre précieuse est évidemment déterminante : en dehors des pierres de plus de 14,8 carats qui sont classées à part, on distingue une quinzaine de catégories différenciées par le passage au tamis. La forme du diamant brut (en octaèdre pur, cristal clivé, cristaux maclés, etc.) permet de classer celui-ci parmi un des cinq groupes utilisés. La couleur permet de définir neuf classes pour les pierres incolores (du parfaitement incolore au jaune clair) et cinq autres catégories pour les diamants colorés (brun, vert, noir, rose, bleu). Enfin, la propreté du diamant définit la pureté de la gemme, du diamant quasi pur jusqu'à celui comportant des inclusions visibles. Une fois ce tri effectué, les lots sont constitués par la CSO selon les tendances du marché et les souhaits exprimés par les acheteurs. La présentation des lots (les « vues ») a lieu dix fois par an ; la vue principale a lieu à Londres, deux autres sont organisées à Kimberley (Afrique du Sud) et à Lucerne (Suisse).

Les tailleurs sont les principaux (à 95 p. 100) acquéreurs des lots ; les autres sont des revendeurs pour le compte d'acheteurs qui n'ont pas accès aux vues. Le principal centre européen de taille se situe à Anvers, réputé pour la qualité des diamants choisis. D'autres centres européens se trouvent à Amsterdam, à Paris, où quelques artisans font surtout de la retaille, et à Idar-Oberstein (Allemagne) pour la taille du « mêlé » (pierres donnant des diamants de moins de 1 carat). Le centre de taille de New York est une place importante où sont taillés les gros diamants. Le centre de Ramat Gan (Tel-Aviv) s'est développé avec l'État d'Israël et rivalise actuellement avec la qualité du travail effectué à Anvers. Le quatrième grand centre de taille se situe à Surat, près de Bombay : 80 p. 100 des pierres taillées pèsent moins de 0,03 carat, mais leur grande quantité fait qu'elles représentent 50 p. 100 en valeur des diamants taillés dans le monde.

Une fois les diamants taillés, ceux-ci sont proposés aux divers négociants mondiaux au cours de bourses diamantaires, cercles très fermés supervisés par la W.F.D.B.[...]

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., département des hautes pressions à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
  • : docteur ès sciences, maître assistant au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, conservateur des collections minéralogiques au Muséum d'histoire naturelle de Paris, directeur général de la revue Gemmologie

Classification

Pour citer cet article

René COUTY, Yves GAUTIER et Henri-Jean SCHUBNEL. DIAMANT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Diamant : formes cristallines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Diamant : formes cristallines

Collier de Napoléon I<sup>er</sup> - crédits :  Bridgeman Images

Collier de Napoléon Ier

Diamant - crédits : C. Bevilacqua/ De Agostini/ Getty Images

Diamant

Autres références

  • DIAMANTS (exposition)

    • Écrit par Emmanuel FRITSCH
    • 979 mots

    Le diamant, tout le monde connaît, ou du moins, croit connaître. Le diamant, tout le monde aime, comme l'a une fois de plus prouvé l'éclatant succès de l'expositionDiamants. Au cœur de la Terre, au cœur des étoiles, au cœur du pouvoir qui s'est tenue du 10 mars au 31 juillet...

  • AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD

    • Écrit par Ivan CROUZEL, Dominique DARBON, Benoît DUPIN, Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Philippe-Joseph SALAZAR, Jean SÉVRY, Ernst VAN HEERDEN
    • 29 784 mots
    • 28 médias
    ...est la première ressource de la région, avant les mines. Hotazel, au nord, est la ville du manganèse, Springbok, celle du cuivre et Sishen, celle du fer. Mais c'est le diamant qui reste la principale richesse extraite du sol, non plus à Kimberley mais au Namaqualand, dans la région frontalière de la ...
  • ANGOLA

    • Écrit par Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Didier PÉCLARD
    • 8 812 mots
    • 6 médias
    Les réserves de diamants, en revanche, sont plus caractéristiques de l'Afrique australe. Elles sont situées à l'intérieur du pays, surtout dans les régions frontalières avec la R.D.C. Contrôlée naguère essentiellement par l'U.N.I.T.A. qui, depuis le milieu des années 1970, se finançait grâce au ...
  • ANVERS

    • Écrit par Guido PEETERS, Carl VAN DE VELDE, Christian VANDERMOTTEN
    • 8 398 mots
    • 5 médias
    Il faut encore accorder une place particulière à l'industrie du diamant, déjà mentionnée à la fin du xive siècle. Elle a repris vigueur dans la seconde moitié du xixe siècle. La communauté juive y joue un rôle prépondérant : des Juifs portugais et espagnols dès le xvie siècle,...
  • BIJOUX

    • Écrit par Sophie BARATTE, Universalis, Catherine METZGER, Évelyne POSSÉMÉ, Elisabeth TABURET-DELAHAYE, Christiane ZIEGLER
    • 6 083 mots
    • 7 médias
    ...circulation des recueils qui diffusent les modèles. Au xvie siècle, on continue à utiliser des cabochons bien qu'à partir du xve siècle la taille du diamant se développe : diamants « à pointe » de forme octaédrique ; diamants « en dos d'âne », avec un petit toit de forme allongée ; « table » de diamants,...
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Voir aussi