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MALABAR CÔTE DE

La côte de Malabar est par extension toute la côte sud-occidentale du Deccan dite côte des Épices ; de façon limitative, le nord du Kerala, à forte proportion de population musulmane, par opposition au sud, plus hindou et chrétien.

L'un des premiers gouverneurs musulmans du Sud, à l'époque où l'Inde est régie par les sultans de Delhi, se révolte en 1334-1335 et proclame l'indépendance du « Ma'bar ». Il a plutôt, sous son autorité, les pays tamouls que le Malabar proprement dit. Mais, par la suite, un autre aventurier musulman s'installe plus solidement dans le nord du Kerala où, depuis des siècles, les influences occidentales ont entraîné la conversion à l'islam de tout un groupe de castes : les Moplah. Ce potentat prend le titre de Zamorin de Calicut. Sa dynastie devient l'une des puissances du sud de l'Inde (xive-xve s.) avec celles des sultans bahmanides du Deccan septentrional et des empereurs hindous de Vijayanagar. Les Portugais, au xvie siècle, traitent avec lui sans pouvoir le soumettre. Ses descendants ne seront dépossédés qu'au xviiie siècle par un autre aventurier musulman, Haïder ‘Alī, fondateur de l'État de Mysore. Après la défaite (1792) de Tipu, fils de ce dernier, devant les Britanniques, le Malabar est annexé à la présidence de Madras, dont il formera un district. L'agitation agraire des paysans moplah contre leurs propriétaires hindous, endémique à partir de la fin du xixe siècle, culmine en 1921-1922 dans un soulèvement rapidement et durement réprimé par le gouvernement colonial. Le Malabar a été réuni en 1956 à l'État du Kerala.

— Roland BRETON

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, maître assistant à l'université d'Aix-Marseille

Classification

Pour citer cet article

Roland BRETON. MALABAR CÔTE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALBUQUERQUE AFONSO DE (1453-1515)

    • Écrit par Marianne MAHN-LOT
    • 818 mots

    Cette guerre à outrance connut plusieurs étapes. En 1506, prise de l'île de Socotora, au large d'Aden. En 1510, Albuquerque s'empare de Goa, après avoir passé tous les musulmans au fil de l'épée. Goa devient alors la capitale, aux dépens de Calicut, et devra surtout sa prospérité au commerce des chevaux...

  • CERA ou CHERA LES (VIIIe s.)

    • Écrit par Roland BRETON
    • 519 mots

    Nom antique du Kerala et des premières dynasties ayant régné sur cette province de l'Inde, appelée aussi Malabār. C'était l'une des composantes du Trairajiya, c'est-à-dire des « trois-royaumes » tamouls. À la différence des deux autres royaumes, ceux des Cōla et des Pandya, situés sur la façade...

  • INDE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Christophe JAFFRELOT, Jacques POUCHEPADASS
    • 22 936 mots
    • 25 médias
    ...l'hindouisme, dont le dynamisme est puissant. Le christianisme – introduit en Inde, selon la tradition, par saint Thomas au ier siècle – reste confiné au Malabār. L'idéologie brahmanique de la caste, bien qu'elle doive composer avec des survivances préaryennes aux échelons inférieurs de la hiérarchie, est...
  • INDIEN HISTOIRE DE L'OCÉAN

    • Écrit par André BOURDE, Jean-Louis MIÈGE
    • 14 268 mots
    • 8 médias
    ...deux branches : la première se dirige droit vers l'Inde par le relais de Socotra ; la seconde suit les côtes jusqu'à l'embouchure de l'Indus. Longeant la côte de Malabar, le cap Comorin, la côte de Coromandel, le navigateur antique atteignait l'embouchure du Gange où se terminait un voyage que le...

Voir aussi